The sleep's importance

J'ouvris difficilement les yeux. Cela faisait deux nuits déjà que je n'avais pu dormir ou presque, et ça parce que, dans une des chambres des dortoirs des filles, je n'avais fait qu'entendre des rires masculins et féminins confondus. J'avais eu beau taper contre le mur, me boucher les oreilles avec mes oreillers, rien à y faire. Les habitants de la chambre d'à côté n'avaient pas envie de me laisser dormir.
Avec un gros effort, je me redressais dans mon lit, et me frottais les yeux pour finir de me réveiller en baillant. Je saisis ma montre sur ma table de nuit tout et regardais l'heure qu'il était. J'ouvris grands les yeux. Heureusement que nous étions samedi, car il était dix heures et demi passées. Je sortis aussitôt de mon lit et courru jusqu'à la salle de bain pour me nettoyer le visage. J'entrai ensuite dans la douche et me lavais rapidement. Une fois sortie, je pris ma brosse à cheveux et entreprit d'enlever les nombreux noeuds qui les habitaient, ce qui ne fut pas une tâche des plus faciles. J'ouvris ma trousse à maquillage et commençais à arranger le visage totalement endormi qui était le mien. Je sortis de la salle de bain simplement vêtue de mes sous vêtements. A l'heure où je me levais, généralement, personne n'entrait dans la chambre. Tout le monde était réuni dans la Grande Salle, où dans la salle commune, et les elfes de maisons ne passaient qu'un quart d'heure après mon départ; j'avais donc pris l'habitude de sortir de la salle de bain très peu vêtue. J'attrapais des vêtements et commençais à m'habiller. J'enfilais ma montre, et quelques divers accessoires qui étaient à portée de main, et attrappai un chewing-gum que je commençai à mâcher tandis que son goût envahissait ma bouche. Vue l'heure qu'il était, j'avais autre chose à faire que d'aller déjeuner. Je pris donc un de mes livres de cours et sortis de la chambre pour aller dans la salle commune afin de réviser mon Histoire de la Magie. Surtout que j'avais un mètre de parchemin à rendre pour lundi.
Je poussais la porte qui était en haut des escaliers menant aux dortoirs des filles, et entrais dans la salle commune. J'avançais jusqu'aux trois canapés noirs de la pièce, et m'assis sur le seul qui était libre. J'ouvris mon livre page 347, et commençait à enregistrer le chapitre sur lequel j'allais devoir travailler. J'allais tourner ma page quand soudain, un rire qui m'était familier me parvint. Je relevai la tête, et cherchai d'où il provenait. Je ne mis pas longtemps à repérer d'où il provenait; il s'agissait d'une jeune fille assise non loin de moi. Elle était blonde est devait être légerement plus vieille que moi. Son rire me parut insupportable, pour la simple et bonne raison que c'était celui qui m'avait empêcher de dormir ces deux dernières nuits. Celle là, je n'allais pas la manquer. J'attendis que la blondinette fut seule pour m'approcher d'elle. Je posais à ce moment là mon livre à la place où je m'étais assise, et m'approchais de la jeune fille qui avait été la cause de mes insomnies. Bien qu'elle soit plus âgée que moi, elle ne m'effrayait pas le moins du monde, et je décidais donc d'être directe avec elle. Je m'assis en face d'elle, et plongeais mon regard dans le sien.

"Salut. J'espère que je te dérange pas. Bon, ce que tu fais pendant la nuit, c'est pas mon problème. Mais ce qui est le mien aussi par contre, c'est le fait que ton rire passe à travers les murs, et m'empêche de dormir depuis deux ou trois nuits déjà. Donc si tu pouvais baisser le volume quand tu t'amuses dans ton lit, ce serait sympa pour les autres, parce que t'es pas toute seule. Ah oui, si tu pouvais faire passer le message au gars qui était avec toi, ce serait sympa, parce que lui aussi il est pas discret."

J'avais été directe, et pas très sympathique avec la blondinette. Mais cette peste m'avait empêché de dormir depuis trop longtemps déjà. Je ne craignais pas la réaction de la jeune fille face à une rouquine plus jeune qu'elle qui l'attaquait comme ça car elle ne m'impressionnait pas le moins du monde.

Décembre. Décembre c’était synonyme de jours plus court, de froid, de neige, de bataille de boule de neige, de nuit, de silence, de vacances. Les fameuses vacances de Noël. Synthia avait pris l’habitude de les passer à Poudlard. Il n’était pas question qu’elle rentre chez elle. Chez elle qui ne l’avait jamais été en fait. Mais tout cela c’était avant. Avant qu’elle ne retrouve sa mère. Cela avait mis du temps, mais elle avait fini par accepter. Par accepter toutes ces choses positives qui lui était tombée dessus avec autant de violences que toutes les choses négatives qu’elle avait déjà rencontré. Forcément, elle avait eu du mal à faire la différence. Du mal à savoir prendre du recul. Et surtout du mal à savoir prendre des choix. Prendre des choix était vraiment la dernière des choses qu’elle était en mesure de faire. Elle l’indécise éternelle. Une girouette en d’autres termes. Pas incapable de prendre sa vie en mais, mais incapable de se conforter dans une idée. L’herbe du voisin est toujours plus verte à côté, alors pourquoi ne pas changer au dernier moment après tout ? Elle était ainsi. Constituée pour ne pas savoir prendre de décisions. Pourtant juste avant que ne sonne le glas de Noël, elle avait pris une décision. Celle rester quelques jours à Poudlard avant d’aller fêter avec sa mère et Sean. Ce serait avec eux qu’elle se trouverait. Que ferait Owen ? Que ferait Rafael ? Elle n’en savait rien. N’avait pas voulu savoir non plus. De peur de se sentir mal pour l’un, de peur tout court pour l’autre. Mais elle finirait par savoir quand même, parce que son cœur le lui demandait. Alors elle était encore à Poudlard. Encore en train de flâner dans les couloirs de cette école qui finirait par lui manquer dès qu’elle la quitterait. Cependant pour le moment pas de flâneries à son actif. Elle venait de remonter de son dortoir pour traverser la salle commune. Elle ne comptait pas s’y attarder. En fait, elle était attendue. Mais sur son passage elle avait rencontré Naggans. Vous savez cette blonde exécrable que les rumeurs disaient apparentés à Grey. Mais si cette blonde avec qui Synthia conversait calmement alors qu’elles se faisaient la guerre toutes deux. Elle l’avait donc trouvé sur son passage. Quelques civilisations d’usages dont elles avaient chacune le secret plus tard et notre verte et argent laissa son rire s’emparer de sa gorge. Pourquoi ? Pour qui ? Pour rien. Pour le plaisir de jouer. Comme toujours. Et puis pour pouvoir partir aussi.

Mais c’était sans compter sur l’apparition d’une demoiselle à la chevelure flamboyante. Le départ était donc retardé. La fille en face d’elle ouvrit sa bouche. A partir de ce moment là, bien entendu, elle l’écouta, mais rechercha son prénom. Elle ne la voyait pas dans sa promotion. Une année plus jeune peut-être. L’âge on s’en moque. Pour le reste la pseudo furie serait la rejetonne Monroe que cela ne la surprendrait presque pas. En fait, elle avait entendu le nom dans un chuchotement à ses côtés, le reste de ses souvenirs avaient fait le reste. Bon Dieu ce qu’elle n’aimait pas ceux de sa maison. Ne serait-ce que pour ça. Se mettre en travers de son chemin. Celui qui la prédestinait à laisser cette salle commune dans son dos pendant au moins toute la journée. Incroyable comme ça se croit tout permit un serpent. Arrogant, sûr de lui de surcroît, et idiot. C’était peut-être pour cela qu’elle ne les aimait pas. Parce qu’elle en était une elle aussi. Elle n’avait jamais apprécié ce qu’elle était devenue. D’où la haine par principe des serpents. A quelques exceptions puisque de toutes évidences si on en croyant les propos de la Miss Monroe Grey avait eu affaire durant la nuit dernière. Et les trois précédentes aussi en toutes exactitudes. Trois nuits de rires, folies et enfantillages. Par conséquent il y avait bien dans ses cachots des êtres qui trouvaient grâce à ses yeux. Par contre le discours de Monroe commençait à traîner en longueur. C’est bon le message était passé. Elle avait compris. Elle n’arrivait pas à dormir. C’est pourquoi alors qu’elle commençait à s’attarder Synthia avait croisé ses bras au dessus de la poitrine, un sourcil s’arquant de plus en plus. Lorsqu’elle referma la bouche, l’air de Grey était très proche du « ça y est t’as fini » et de l’ennui profond aussi un peu. « Bonjour. », commença -t-elle dans une mine réjouie de composition accompagné d’un geste de la main vers Elena. Il devait bien y avoir un peu de foutage de gueule dans son comportement. Elle ne prenait pas les propos de la demoiselle au sérieux. Peut-être devrait-elle. Mais si Monroe ne semblait pas ébranlée par leur différence d’âge Synthia ne l’était pas non plus. On le répètera jamais assez on s’en moque de l’âge. Bon sauf quand il s’agit de premières ou deuxièmes années, ça cours partout, c’est petit, presque sans défense, et ça vole très bien dans les airs. Hum.

« D’autres réclamations, suggestions… conseils ? » hasarda-t-elle toujours sur le même ton. S’excuser ? Pourquoi faire ? D’accord elle avait perturbé son sommeil, mais elle ne s’excuserait pas forcément. Ce n’était pas important. Pas pour elle en tout cas. Elle voulait bien croire que ça l’était pour la rousse en face d’elle. D’ailleurs elle aurait réagit de la même manière à sa place. Une certitude même. Mais dans ce cas présent, elle n’était pas à sa place et dieu merci. Elle était à la place de l’emmerdeuse. Ca lui plaisait déjà plus. Et puis la manière dont Monroe avaient tourné ses phrases l’amusait. Evidemment qu’elle faisait ce qu’elle voulait dans son lit avec qui elle voulait. Sauf que là il ne s’agissait en rien de jeux en dessous de la ceinture. A vrai dire cela faisait un bail qu’elle avait laissé de côté cette phase sordide de sa vie. Peut-être reviendrait-elle qui sait. Mais pour le moment, elle respirait. Prenait temps et tentait de découvrir. Ainsi, si son rire était passé à travers les murs les nuits dernières c’était parce qu’elle et son très cher compagnon Hennessy avaient investi le dortoir des filles dans lequel elle créchait. Avec les vacances, Synthia était restée seule dans son dortoir. L’occasion rêvée pour transformer ce dernier en champs de bataille. Adrian ne s’était pas fait prié deux fois. Voilà comment un garçon et une fille occupent les lieux à coups d’oreillers, sortilèges et rires bruyants. Et tout autres cris pouvant être mal interprétés. Bien qu’avec ces deux là l’histoire ne dit pas ce qui se passe lorsque vient le véritable moment de dormir. L’histoire restera dans l’esprit de Grey. Elle y tenait. Ne voulait pas faire d’erreur. Voulait tout garder. Et si elle devait se confier ce serait à lui. Lui le compagnon, parce que cela avait toujours été lui. Le confident. Le vert et argent qui trouvait grâce à ses yeux et son cœur.