Let's talk

- 1er post pour Diego-

Eliane - Est-ce qu'au moins tu as conscience de l'état d'esprit de Lizzie ?

Sandro - Non.

Une voix calme et indifférente était retombée en écho d'entre les couloirs du château habituellement bondés d'élèves. Mais l'heure du dîner était propice au remplissage des bancs de la Grande Salle, au profit d'un peu de paix dans les allées de pierre. A son habitude, le Gryffondor ne répondait jamais avec quelque peu de froideur à une simple question, mais par mécanisme de défense sa voix s'était élevée au-delà de ce qu'il avait pu s'y attendre sans même s'en rendre compte. Sandro enfouit ses mains dans ses poches, l'air décontracté. Sa tête se pencha légèrement sur le côté tandis qu'il n'écoutait qu'à moitié la Serdaigle furibonde. Cette dernière fronça les sourcils et renchérit après un temps de silence, comme pour respecter la soudaine froideur du sixième année. Néanmoins elle se détendit quelque peu, consciente de son agressivité passaagère envers le jeune garçon qui ne lui avait rien fait. Après tout il était sorti avec sa meilleure amie... qu'il avait plaqué lorsqu'il avait appris qu'elle l'avait trompé. Quoi de plus naturel en somme, mais les filles avaient parfois cette manie d'agir en troupeau et d'agréer tout ce que l'une de la tribu pouvait dire, même si elle était foncièrement en tord.

Eliane - Ecoute Sandro, elle s'en veut terriblement, tu veux pas aller lui parler ?

En guise de réponse, Sandro haussa les épaules d'un air faussement dégagé. C'était quoi cette manie de lui poser cette question ces derniers temps ? Entendre parler de cette fille complètement dérangée à ses yeux lui fichait à chaque fois un immense coup de poing, comme un cognard heurtant son estomac -et c'était franchement jamais agréable- . La scène des deux amants, Lizzie et ce Serpentard avec qui elle l'avait trompé lui revint en mémoire, et en cet instant précis ses envies de meutres atteignaient leur paroxysme. La Serdaigle continuait de lui parler, encore et encore, les "blablabla" résonnant dans la tête de Sandro qui avait fermé volontairement les écoutilles pour épargner son coeur déjà trahi de faire des bonds de quinze mètres au cas où la jeune fille en face de lui aurait eu l'audace de lui sortir quelque chose comme " Mais elle t'aime tu sais " Le Gryffondor se contentait de hocher la tête tout en tentant de penser à autre chose. Comme le sol était devenu intéressant d'un seul coup. D'ailleurs depuis quand était-il pavé de pierres de cette couleur ? Sandro haussa les sourcils, étonné par sa "merveilleuse" découverte et commença à compter les pierres. Une, deux, trois, quatre, cinq, blablabla, blablabla, blablabla, quarante-trois, quarante-quatre...

* Casse toi Sandro, tu vois pas qu'elle est soporifique ? *

Quarante-cinq, quarante six, quarante-sept ...

* Entrainement de Quidditch avec Diego ce soir, mieux vaut pas l'oublier. ... *

Quarante-huit, quarante neuf, cinquante...

Eliane - C'est marrant qu'elle ait choisi Tyler, parce qu'il te ressemble pas du tout...

La phrase de trop. Le coeur du Gryffondor commença à s'accélérer. Bon sang, on pouvait pas lui foutre la paix avec sa satanée d'ex ? Qu'elle aille voir Cerbère. Sandro leva -enfin- la tête vers la Serdaigle souriante et naïve, trouvant sa remarque vraiment pertinante et intéressante. D'ailleurs, rien que le "marrant" le fichait dans tous ses états.

Sandro - Marrant ? Tu trouves ça marrant ? Que j'arrive un jour à la fixer au mur grâce à un sortilège de glue perpétuelle, ça, ça ce serait marrant. Mais vous avez un drôle de sens de l'humour, vous les Serdaigles.

Eliane - Heu... S'cuse Sandro, j'voulais pas...

Sandro - Je peux partir maintenant ?

Ton de reproche et énervement dans la voix, il tentait de recouvrer son calme. Sans un mot, le Gryffondor tourna les talons et avança à grands pas pressés là où il pouvait touver le calme absolu. La colère le rendant semi conscient de ce qu'il faisait, Sandro ignorait totalement où il se rendait et ne se posait d'ailleurs pas la question. Il traversa maintes fois de longs couloirs, faillit pester à voix haute contre l'escalier mouvant devenu soudain trop lent pour lui, et se retrouva dans... le Hall. Sandro leva les yeux au ciel dans un soupir désespéré, et jeta un coup d'oeil à l'horloge. Vingt heures passées, et avec ce stupide couvre-feu, les élèves n'allaient pas tarder à sortir de la Grande Salle.... Bingo. Les portes s'ouvrirent en un grincement, et la majorité des étudiants de Poudlard en sortirent dans un brouhaha infernal. Un Gryffondor de l'année de Sandro se dirigea vers lui.

Harold - Faudrait que je pense à t'offrir une montre au prochain Noël, t'as toujours les yeux rivés sur l'horloge. Puis ça éviterait les retards, pas vrai ? D'ailleurs tu connais Michaël Corner ? Ben j'peux te dire qu'il a essuyé une de ces colères du prof de runes. T'aurais dû prendre cette option, c'est pas mal, parce que je sais pas ce que tu veux faire comme métier plus tard mais...

Sandro - Harold. Lâche moi.

Soupir. Cela avait été plus fort que lui et contre ses habitudes, mais sa soudaine et inhabituelle mauvaise humeur l'avait emporté, sans compter que Lizzie pouvait sortir d'un moment à l'autre. Etrangement il se fichait à présent complètement de cette fille, Sandro n'avait jamais vraiment éprouvé de sentiments amoureux pour cette dernière. Seulement il ne supportait pas qu'elle se fasse passer pour la victime. Il s'apprêta à partir afin d'aller prendre l'air, lorsqu'il aperçut Diego se faufiler en dehors de la Grande Salle. Alors même que ce dernier n'avait pas remarqué Sandro à cause de la foule compacte, il l'attrapa alors par le poignet afin de le tirer vers lui et lui adressa un sourire.

Sandro - On va faire un tour ?

En gros, il avait besoin de parler. Il n'y avait que son frère pour lui calmer aussi facilement les nerfs. Sandro se dirigea alors vers l'immense porte de sortie en compagnie de Diego et franchit le seuil, respirant à fond l'air frais de cette soirée qui venait à peine de commencer.

*~* Andrei : Je te jure, on se demandait tous quand allait s'arrêter l'écatombe. T'aurais mis une équipe de Serpentard de première année sur des balais, ils auraient été moins ridicule. Y'en a beaucoup qui commençait à sortir du stade.

Andrei, Nathan, Jake et Diego étaient attablés à la table des Poufsouffles et écoutait le septième année raconter avec entrain le sénario du match qu'il était allé voir durant les dernières vacances. Depuis plusieurs jours déjà, il enchainait les épisodes qui tenait en haleine ses comparses. Il faut dire que le match entre l'Irlande et la Pologne avait fait le tour des journeaux tellement le match avait été passionnant et pour Andrei, cela avait été un honneur d'être présent ce jour là. Aussi, il tenait à faire vivre à ses amis l'émotion. Comme toujours, le jeune homme s'était un peu emporté et additionnait les grands gestes et l'humour dans sa façon d'expliquer les choses.

*~* Andrei : Quand je l'ai vu partir, comme cela, je me suis dit qu'il allait encore se ridiculiser. Il était à moins d'un mètre de l'attrapeur adverse et d'un coup, il est tombé en piqué. J'étais blasé parce que j'entendais les rires moqueurs des adversaires. Alors j'te dis pas lorsqu'il est remonté et à choper le vif d'or juste devant l'autre abruti d'irlandais, ça a été le délire dans le stade. Quelle ambiance. Les irlandais étaient fous furieux et cela nous à bien fait rire.

Il faut dire que pour Andrei, fan de l'équipe de Pologne, les voir perdre aurait été humiliant. Mais une victoire de la sorte était la meilleure des fins possibles. La gorge sèche, il avala d'un trait un grand verre d'eau avant de remarquer que Diego était le seul de ses amis à ne pas le regarder avec de grands yeux émerveillés.

*~* Andrei : Hey Diego, il t'arrive quoi ? T'es jaloux, c'est cela ? T'aurais aimé être dans le stade aussi ? T'inquiète vieux, la prochaine fois je demanderais à mon oncle de vous emmener. Alors arrête de faire cette tête d'enterrement.

Le jeune homme adressa une tape amicale dans le dos de Diego qui se contenta de sourire. Diego se fichait pas mal de ce match, aussi interessant soit-il. Andro n'était pas encore passé dans la Grande salle et cela l'inquiétait quelque peu. Il était rare que le Gryffondor ne fasse un détour afin de choper quelques trucs à grignoter. Mais là, rien. Il n'était même pas venu le voir. Entre ses amis, la conversation recommença comme si Diego allait bien. Il avait l'habitude. Rarement on lui demandait de parler de lui et, de part sa nature timide, jamais il ne racontait sa vie. Il se contenta de manger sa tarte à la fraise, son regard allant de ses amis, à la table des Gryffondors.

*~* Nathan : Il parait que Troy a été minable sur ce coup là. On dit qu'il va être remplacé par Klinsmann lors du prochain match.

Diego, d'habitude le premier à parler tactique et stratégie ne disait rien. Mais cela ne semblait pas enlever l'enthousiasme des trois autres à parler de leur sport préféré. Sandro était pas là, c'est que quelque chose n'allait pas et lorsque Diego vit son jeune frère Roméo entrer dans la pièce avec un sourire jusqu'aux lèvres et commencer à parler dans l'oreilles de ses deux meilleurs amis, Diego flaira le mauvais coup. Il avala une dernière bouche de sa tarte avant de se lever. Il salua ses amis qui n'y firent même pas attention et sortit de la Grande Salle en même temps que la grande majorité des élèves. Il se décida de partir à la recherche de Sandor mais avant qu'il n'ait le temps de faire un pas en direction des escaliers, quelqu'un lui attrapa le bras. Sandro. Un sourire soulagé se dessina sur le visage de Diego.

*~* Sandro : On va faire un tour ?

Cela voulait tout dire. Les deux jeunes avaient besoin de se retrouver seul et le Gryffondor devait avoir quelque chose d'important à dire au Poufsouffle. Le silence entre les deux dura jusqu'à ce qu'ils soient dans le parc, loin des oreilles indiscrètes. Diego prit le premier la parole.

*~* Diego : Alors le gnome t'a encore fait des misères ? Il avait ce sourire d'imbécile sur le visage tout à l'heure, lorsqu'il est entré dans la Grande Salle. Il t'as fait quoi encore ?