Vacance. Ce mot, pourtant simple, compose de trios syllabes et sept lettres, a le don de faire toute la différence du monde. De mettre un sourire aux lèvres et dans toutes les têtes les projets les plus fous. De faire de la saison estivale la plus belle de l’année, peut importe la température, l’important étant qu’il n’y a pas de travaux, simplement du temps pour s’éclater. Enfin, ça, c’est ce que se dise la plupart des étudiants. Léa, quant à elle, devait avouer ne pas trop être heureuse à la fin des cours, car même si elle n’avait plus aucun devoir à faire, ça signifiait le retour à sa ville natale, entouré de ses parents. Parents trop exigeants. Parents qui lui faisait souvent se demander ce qui était pire entre une heure de retenue et une heure en leur compagnie. Parents qui, au lieu de dédier l’été au vacance et à la relaxation, en profitait pour trimbaler leur fille d’une soirée mondaine à une autre, lui donner une pile de travail supplémentaire et tenter d’en faire une p’tite fille de riche parfaite. Et Léa, qu’elle est été élevé dans cet environnement ou pas, était tout sauf cette enfant clichée. Elle ne savait pas se tenir parfaitement à table, elle était incapable de parler uniquement d’un sujet sérieux et ennuyeux, sa chambre était tout sauf en ordre, et surtout, bah elle avait la fâcheuse tendance, selon ses parents, à vouloir fréquenter la classe inférieur. Classe inférieur qui était, en fait, les moldus. Complètement raciste, ils les détestaient, et justement car il savait que leur ado aimait se tenir avec eux, la tenait encore plus en laisse. Pas question qu’elle sorte, à moins d’avoir donner un horaire précis, qu’un ami sorcier l’accompagne, ou que… bref, pas sans remplir mille et une conditions, qui avaient le don de te faire croire en prison. Et, entre vous et moi, Léa préférait de loin l’école à la prison.

Aussi, son été était plutôt ennuyant, renfermé, et la jeune dame ne pouvait qu’écrire à ses amis et attendre que l’école recommence. Elle n’avait vu Madgy qu’une seule fois, et ce, après de longue préparation pour sortir en cachette. Cette dernière, moldu, pensait que Léa était en pensionnat, ignorant évidemment tout de ses capacités magiques. C’était son premier amour, celle qui devait avoir eu le plus d’impact dans sa vie, celle qu’elle avait quitté le cœur gros, attendu toutes l’années… Et là, maintenant, alors qu’elle l’avait revu, la Serdaigle avait pu réaliser quelques choses; si elle resterait toujours son premier amour, sa meilleure amie et sa relation la plus compliqué, elle n’en était plus amoureuse. Léa devait s’avouer que ça lui avait enlevé un poids, et que juste cette rencontre avait valu la peine de retourner dans son quartier trop chic et trop huppé. Ça lui avait permis d’éclaircir l’un des points qui étaient resté les plus obscure durant son année…

Et puis, l’un des autres bons aspects de son été, c’était la fin. Pas nécessairement car elle annonçait le retour de l’école, mais surtout car avec elle, pour la jeune McNeil, venait trois semaines qu’elle passait sur le chemin de traverse. Elle l’avait longtemps négocié avec ses parents, passant de une semaine, à deux, puis cette année, elle avait décroché le trois semaines. Ses parents préféraient de loin la voir rester dans ce milieu plein de sorciers qu’autour des moldus qui l’influençaient si mal. M’enfin, la Serdaigle ne s’en plaignait pas; elle avait amplement le temps de magasiner, elle avait une chambre à elle au Chaudron Baveur et elle était libre. Sans l’emprise de ses parents, avec une rondelette somme d’argent, dans un des milieux les plus vivants du monde des Sorciers.

Ça faisait combien de temps, maintenant, qu’elle y était? Au moins une semaine, ce qui signifiait que l’école recommencerait relativement bientôt, mais aussi, qu’il lui restait tout plein de temps libre. Aujourd’hui, mentalement, Léa planifiait de rencontrer quelques unes de ses amies qui avaient les mêmes vacances, aller manger une glace, acheter des vêtements dans la rue moldue d’à coté (oubliant pendant un instant les règles parentales qui le lui défendait), et… Et Léa allait continuer de récapituler mentalement, assise sur une table des Chaudrons Baveurs, mais tous ses plans s’écroulèrent bien plus vite qu’elle les avait préparé. Voir ses amies? Demain, ou après demain, tout comme elle les avait vu la veille. Pour le moment, elle venait de croiser du regard un autre compagnon de l’école, qu’elle se pressa d’aller rejoindre. Un sourire s’étira sur son visage, contente de le revoir après tout ce temps. Elle s’avança discrètement derrière lui, marchant le plus silencieusement possible, avant de mettre ses mains pour lui couvrir les yeux. Elle se mit ensuite sur la pointe des pieds, et lui chuchota à l’oreille «Eh Nates, tu d’vines c’est qui?» Elle lui laissa quelques secondes, avant d’éloigner ses mains, et en lui adressant un grand sourire, elle sauta dans ses bras, lui volant une colle. «Tu fais quoi, ici? Un peu de magasinage? T’as quelques choses de prévu pour aujourd’hui? Parce que si c’est le cas, tu dois l’annuler maintenant, car j’t’annonce qu’on passe la journée ensemble, car sa fait officiellement trop longtemps qu’on c’est vu.» Elle lui fit de p’tit yeux doux, clignant beaucoup trop des paupières, comme une gamine de quatre ans qui veut se montrer adorable. Léa voulait, après tout, vraiment qu’il accepte. Elle l’avait toujours apprécier, pas nécessairement pour la première nuit qu’ils c’étaient connu, mais surtout pour la fois après ou elle l’avait revu, ou d’autres épisodes, comme celui du lac. Samyel était l’un de ses meilleurs amis, et, en fait, pas mal le seul de ses bons amis avec lequel elle avait couché. Car dans le fond, elle l’aimait bien, peut importe ça, et peut importe la maison. La jeune adolescente lui saisi la main, rajoutant un petit «Okay?» question de l’obliger gentiment à accepter son offre.