First day of friendship? [Zeké <3]

" Hum c'est une grande intelligence que je peux voir...
Oui vraiment c'est ce qui prône chez toi
Ce sera donc

Serdaigle!"

Je me souviendrais de ces mots pour encore bien longtemps, s’était dit Azat en allant s’asseoir à la table des Serdaigles. Sa démarche était un peu hésitante – tellement typique de sa personne – et ses gestes mal calculées. C’était une jeune fille maladroite, cela on devrait l’accorder. C’est ainsi qu’elle faillit trébucher et se retrouver face contre terre si elle n’avait pas pu se sauver à la dernière minute en retrouvant son équilibre. Ah ! la honte. Déjà n’était-ce pas assez d’avoir été répartie avec les élèves de première année – alors qu’elle se trouvait être en cinquième ? Jetant un coup d’œil derrière elle, l’Arménienne vit que c’était maintenant le tour de son grand frère Gago. Elle espéra de tout son cœur qu’il soit dans la même maison qu’elle – cette maison curieuse aux couleurs bleu et argent ; mais cet espoir se brisa en morceau en entendant le Choixpeau magique crier : « Poufsouffle ! » Lorsqu’on le lui avait enlevé il le regard avec un air désolé, puis fila vers sa propre table. Poudlard sans avoir Gago à ses côtés tout le temps allait être l’enfer, elle en était sûre et certaine… Après tout, frère et sœur étaient tellement habitués à se retrouver près l’un de l’autre que les séparer est un péché capital. Et c’était tout justement ce que le Choixpeau satanique venait de faire. Arg ! Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir été envoyée à Poufsouffle ? Elle possédait pourtant quelques unes des qualités dignes de cette maison – du moins d’après ce qu’elle avait lu… ; ou du moins elle ne semblait pas bien s’inscruter dans le groupe de Serdaigle, où les élèves étaient sûrement mille fois plus intelligents qu’elle. C’était la maison des bolés et elle n’en était pas une.

Bien sûr tout devait marcher anormalement dans sa misérable vie. Voilà qu’elle était née dans la famille la plus stricte qu’il n’est jamais existé, qu’elle a été forcée de quitter son pays natal pour un autre des centaines de fois plus froid… Même les habitants étaient froids. Et le Soleil brillait peu, c’était surtout cela qui la dérangeait le plus. En Arménie Azat était habituée à une grosse boule de feu qui planait au-dessus de sa tête pratiquement toute la journée et qui bronzait sa peau douce, des fois la brûlant. Elle n’aimait pas les nuages gris qui avaient couvris le ciel et qui ne laissaient pas un seul rayon réchauffant en sortir. Eille ! Arrête les rêveries ! Azat réalisa plutôt brusquement qu’elle se tenait toujours debout près de la table de sa maison nouvellement assignée. Oups, elle avait l’air toute légèrement folle… Ahem. Bon peut-être plus que légèrement ; peut-être le mot « extrêmement » conviendrait mieux ? Elle secoua sa tête brune, faisant danser ses longues boucles dans toutes les directions. Où s’asseoir ? Elle ne semblait pas trouvait une place convenable parmi ce tas d’élèves… Et même si elle arrivait à se placer entre deux camarades de maison, elle se sentirait mal à l’aise parmi eux. Ça, c’était garantie. Elle passa une main furtive dans son cou – un cou élégant lorsqu’on le détaillait – avant de prendre une boucle brune entre ses doigts fins et de jouer avec pour un bon moment. Elle avait faim. Mais pas de place dans la Grande Salle pour qu’elle puisse s’asseoir et manger jusqu’à ce que son estomac voudrait exploser. Manger comme la grande gourmande et ogre qu’elle était, quoi. C’est en soupirant qu’elle laissa tomber sa mèche de ses doigts, qui alla rejoindre le reste de sa chevelure profonde en moins de deux.

Azat reporta son attention sur l’assemblé qui se trouvait devant ses grands yeux. La table des Serpentards sur la droite était pleine à craquer, de même que celle de Gryffondor. Si elle se rappelait bien (elle avait lu L’histoire de Poudlard pour s’assurer qu’elle ne serait pas une complète étrangère – seulement un peu? – dans sa nouvelle école), ces deux maisons se détestaient à en mourir et étaient les pires adversaires qu’on pouvait voir, situation qui était venue des anciens temps quand l’école était fondée. M’enfin. Puis ses yeux se posèrent finalement sur son frère – et sur ses camarades de Poufsouffle. Il semblait légèrement mal à l’aise, assise à côté de deux filles – une blonde et grande comme une amazone à la poitrine immense, l’autre une petite brune un peu joufflue aux taches de rousseur sympathiques – mais tentait de son mieux de profiter du moment (c’était un pervers naturel ; mais il aimait toutes les sortes de filles, alors même la brune avait sa chance…). Il essaierait sans doute de matérialiser une place pour elle si elle la lui demanderait… Mais bon. Que faisait une Serdaigle à Poufsouffle et ce, de la première journée d’école ? Rien, exactement. Valait mieux sortir de la Grande Salle et s’en aller à la découverte du château que de rester plantée là comme un arbre maladroit qui n’a pas sa place parmi ses nouveaux camarades… Azat commença sa course vers les immenses portes qui bloquaient sa libération de cet enfer ; mais fut arrêtée par elle-même lorsqu’elle vit, très soudainement, la seule chaise libre dans toute la Grande Salle. Wow !

Toutefois elle ne fut pas surprise de ne pas l’avoir vue ; le type qui se trouvait à côté avait été un obstacle. Il était tellement grand et robuste qu’elle avait faillit ne pas voir la chaise. Humf ! D’ailleurs ce mec semblait être plus vieux qu’elle – peut-être de quelques années, pas seulement une –, aux cheveux courts et d’un noir de jais. Son teint basané lui rappela un ami qu’elle avait laissé en Arménie, son meilleur ami à vrai dire. Malheureusement leur histoire n’était pas complètement rose ; il était tombé amoureux d’elle l’année passée, et leur amitié avait commencé à se détériorer à partir de ce moment. C’était juste avant de partir pour l’Angleterre qu’ils se parlèrent… Grâce à un SMS. C’est belle la vie hein ? M’enfin, passons. Là, il fallait affronter le mec. B’ah, « affronter ». Parce qu’Azat était d’une timidité incroyable face aux étrangers et ce gars-là ne faisait pas d’exception. S’approchant finalement de la place convoitée elle laissa un soupir profond sortir de sa bouche pulpeuse avant de taper l’élève sur l’épaule.

Azat – « Um, salut… Cette place est-elle prise ? »

Elle espérait seulement qu’il ne répondait pas par « Oui »…

Découvrez Orson!

Ah, la cérémonie de répartition ! Quel délice c’était, à chaque nouvelle rentrée pour les aînés de voir les petites têtes des futurs élèves virer au pâle vampire dès qu’on s’apprêtait à poser le Choixpeau sur leur petite tête. Bien sûr, tout le monde avait été sous ce chapeau, y était passé, tour après tour… Même Zeké. Comme si ç’allait être une exception, ce gars là. En réalité, il n’avait pas pâli ou perdu de couleur lorsque l’adjointe avait posé le Choixpeau sur son crâne et ses cheveux noirs de jais. Pour l’anecdote, il s’était plutôt demandé si le Choixpeau abritait des poux… Bah quoi ? Les questions d’un enfant de 11 ans sont plutôt bien réparties. Il s’était misé le pour et le contre : Chaque année, passaient une centaine d’élèves, et cela, depuis plusieurs millénaires. Si un élève avait des poux, et qu’un de ces poux sautait sur le tissu au moment de la répartition, puis sur le crâne d’un autre élève, la chose était rapidement faîte… Non ? Enfin bref. Ca c’était au moment de la répartition de Zeké – Il y avait 7 ans précisément.

Tout sourire, Zeké avait quitté le train avec un autre camarade de Gryffondor, ne souhaitant pas parler à Alban pour raisons personnelles. Ils avaient bien rit le long du chemin qui menait jusqu’à l’école, majoritairement sur les têtes des nouveaux p’tits lorsqu’un groupe de Septièmes – Dont les deux garçons – était venu chercher un chat perdu dans leur compartiment. Comme s’ils avaient voulu les traumatiser… Quelle idée ! C’était vrai qu’ils avaient l’air de gars violents, comme ça. Zeké n’était pas un petit gars, et son camarade non plus. Joueur de Quidditch, massif, teint mât, grand (énorme serait plus approprié)… Il était plutôt impressionnant, le Zeké. Mais, il était gentil surtout. Il était passé devant le compartiment de Marc Antoine, le petit bout de chou de Gryffondor (Et mascotte de cette maison au passage xD), l’avait salué comme il le faisait tout le temps (en le soulevant et le mettant sur son épaule comme un sac à patates), puis était allé voir Ashley, dans son compartiment. Il lui avait murmuré un je t’aime délicat à l’oreille, avant d’aller s’asseoir à la table des Serdaigles. Il avait faillit être envoyé à Poufsouffle, mais était tombé chez les intellos.

Ok, on dirait pas, mais derrière ses airs de bourrin de première, Zeké était un garçon intelligent. Très, même. Posez lui une question sur les programmes, depuis la première année, il ne ratera que deux ou trois fois. Après tout, les Serdaigles, c’est les têtes de Poudlard, non ? Enfin, bref, Zeké avait hâte de voir quelles nouvelles têtes il allait devoir accueillir à la table des Serdaigles. Mais il eu une surprise en voyant deux personnes – Frère et sœur, d’après leur ressemblances physiques – dépasser la taille moyenne des premières années. Apparemment, ils avaient des incrustateurs venus d’ailleurs. Un sourire émergea sur son visage lorsqu’il vit la fille passer à son tour sous le Choixpeau. Lorsque ce dernier s’écria 'Serdaigle', Zeké lança un clin d’œil à son camarade de maison en face de lui. Suivant chaque petit mouvement de la part de la fille, il la vit hésiter, et regarder la porte. Roooh, ils étaient si imposants que ça ?! Il faillit éclater de rire en la voyant prendre son élan, et il s’écarta sur la droite pour pousser son voisin et rendre la place à côté de lui plus visible. Enfin, il s’aida d’un coup de coude dans les côtes pour pousser son voisin qui manqua d’émettre une plainte sonore. Toutefois en est-il, il resta muet en voyant le visage amusé de Zeké. D’ailleurs, Zeké rentra la tête dans les épaules (façon de parler…) et se fit discret.

Quelques secondes plus tard, il sentit une main sur son épaule, et lançant un regard complice à son voisin d’en face, il tourna le visage pour regarder la nouvelle, Azat Hako-quelquechose d’après ce que l’adjointe avait appelé avant de poser le chapeau sur son crâne. D’après sa tronche, elle semblait espérer poser une question. Chose qui vint rapidement avec le « Um, salut… Cette place est-elle prise ? »

Souriant à la demoiselle, Zeké lui adressa un regard amusé avant de prendre la parole :

« Salut ! Et nope, elle n’est pas prise, tu peux t’asseoir si tu veux… » fit-il en lançant un coup d’œil à la porte, avant de sourire encore plus visiblement – Montrant sa dentition pratiquement parfaite cette fois ci. Il se poussa un peu, avant de voir ladite demoiselle s’asseoir. Il posa ses coudes sur la table et pencha l’échine vers elle pour lui reparler :

« Tu viens d’où ? Vu que tu viens d’être répartie… Tu dois pas venir du coin. Ah, j’en oublie : Moi c’est Zeké, et, toi, si j’ai bien entendu, c’est Azat ? » souffla-t-il, d’un coup, oubliant de respirer. Bah, au moins il commençait l’année avec brio. C’était déjà ça ! Il lui adressa un clin d’œil et attendit confirmation et réponse patiemment. Même si la patience n’était pas un de ses points forts…

La timidité signifiait « de caractère timide » d’après ces nouveaux dictionnaires. Ce qui voulait à son tour dire « qui manque d’assurance, d’audace ». Les synonymes incluent gêné, craintif, embarrassé et… Azat. Ouep, vous voyez cette jeune fille bronzée là-bas? « Timide » lui va à ravir vous ne croyez pas? En plus d’être la petite nouvelle du coin, la beauté exotique même si on détaillait ses traits, il fallait absolument que son caractère soit des plus imparfaits. Non seulement la timidité était son défaut principal, mais elle n’avait point d’audace et ne se montrait jamais, au grand jamais arrogante, même lorsque la situation la permettait. Elle laissait les autres profitait du moment au lieu de briller par ses propres feux, pouvait-on dire. Bref, sa personnalité laissait à désirer pour certains qui auraient aimé voir plus de cette mystère fraîchement débarquée à l’école (comme le gars de Serpentard qui était assis à côté d’elle dans le train, et qui n’arrêtait pas de lui poser des questions stupides, alors qu’elle ne répondait que par quelques brèves mots ; un essai échoué de flirtage?). Pourtant, il ne fallait qu’être de bons amis avec elle pour que l’Arménienne change complètement de visage. De timide elle se transforme en audacieuse. Bof, ça risquait de ne pas arriver aujourd’hui, ni demain, ni cette semaine-ci, puisqu’Azat n’avait fait et ne fera sûrement pas aucun ami… Pour le moment du moins.

Ainsi elle resta debout, le cœur battant et les joues rouges comme du feu. C’était miraculeux qu’elle n’avait pas bafouillé et que ses paroles étaient sorties de façon normale pouvait-on dire. Seulement son hésitation et sa voix tremblotante avaient prouvé au jeune homme à qui elle venait tout justement de poser la question qu’elle était craintive. Zéro assurance. En plus le gars était beau, avait son petit charme avec sa chevelure noire comme de l’encre et son teint mât, ce qui ne faisait qu’empirer les choses pour la demoiselle peu habituée à voir ce genre de beauté en Arménie. Là-bas tous les gars se ressemblaient – la peau très basanée, les dents plus ou moins en mauvais état (pas tout le monde pouvait se permettre d’aller au dentiste de temps en temps, vous savez), les cheveux coupés dans le même style et les yeux sombres - elle n’avait jamais vu quelqu’un avec le style de cet élève ; le boucle d’oreille, le gel dans ses cheveux… Bref, fascinant pour elle. Assez heureusement il ne mit pas beaucoup de temps à lui répondre – il était actuellement très rapide à répliquer, ce qui le mit dans la liste positive d’Azat. Tout en lui montrant un beau sourire, avec des dents parfaits. Ah ! ça faisait changement de voir un gars avec une denturation brillante !

Zeké – « Salut ! Et nope, elle n’est pas prise, tu peux t’asseoir si tu veux… »

Azat – «

Merci.

»

Elle ne vit pas le regard complice que l’élève de Serdaigle échangea en toute discrétion avec son copain de classe puisque son propre regard s’était posé sur le plancher gris. Azat n’aimait pas être fixée dans les yeux, ou fixer quelqu’un dans les yeux. Souvent lorsque ça arrivait son visage prenait un teint rouge vif et elle sentait venir sur elle un sentiment désagréable de suffoquer. Hâtivement, la jeune fille s’assit à la place désignée pour elle après avoir murmuré un remerciement rapide au gars à la peau basanée. Basanée comme s’il venait des pays chauds comme l’Espagne ou la Portugal. Elle posa ses mains délicatement sur ses cuisses, curieuse de savoir ce qui allait se passer maintenant, mais impatiente de sortir de cette salle colossale et filer vers les dortoirs. Elle avait hâte comme pas une de se défaire de cette stupidité d’uniforme scolaire – en Arménie au moins c’était une jupe avec un polo, mais ici c’était vraiment à l’extrême. Ici, c’était une robe. Absurde. Comme quoi les sorciers en Grande Bretagne sont cinglés. Non mais, qui s’habille dans ce siècle des plus modernes avec une robe de sorcier noir ? Que des sottises l’entouraient, remarqua-t-elle. La langue de ce peuple était d’ailleurs assez loufoque, voilà que leurs coutumes sont encore plus pires. Pendant tout ce temps qu’elle s’était perdu dans ses pensées – dans sa petite bulle, le regard rivé sur ses mains fragiles –, elle ne constata pas le jeune homme d’à côté qui s’était penché en avant pour pouvoir entamer une conversation avec elle. D’ailleurs sa voix la fit sursauter de surprise.

Zeké – « Tu viens d’où ? Vu que tu viens d’être répartie… Tu dois pas venir du coin. Ah, j’en oublie : Moi c’est Zeké, et, toi, si j’ai bien entendu, c’est Azat ? »

Azat – « Ah euh… Oui, je m’appelle Azat. Enchantée… J-je viens de l’Arménie… C’est assez loin d’ici, six heures en avion en fait… »

Gah, pourquoi elle lui racontait ça ?

« Tu as quel âge, Zeké ? Tu es ici depuis longtemps ? Ça doit être ennuyant, ne pas voir ses parents durant neuf mois… »

Wah, il avait parlé vite. Elle aimait les gens qui parlaient rapidement, témoignant ainsi d’une vivacité qu’elle recherchait depuis le départ de son pays d’origine. Un pays d’origine où tous bavardaient assez rapidement, en se pressant, mais avec un degré de chaleur incroyable. Quant à Azat, b’ah elle parlait de sa façon normale. C’est-à-dire vivement, cependant avec de l’hésitation tellement typique à sa personne. Elle leva finalement ses grands yeux bruns vers l’élève prénommé Zeké et fut surprise de rencontrer son regard doré. Aussitôt elle riva le sien sur ses mains qui restaient toujours sur ses cuisses malgré la nervosité qui l’animait.

Les nouveaux étaient toujours marrants. Enfin, pas marrants du genre à se moquer d’eux, contrairement aux Serpentards, mais marrants parce qu’ils étaient souvent perdus et qu’ils n’avaient pas trop de repères. S’ils tombaient à Serdaigle, Poufsouffle ou Gryffondor, c’était de la chance pour eux. Chaque maison avait son groupe d’élèves drôles et prêts à accueillir les nouveaux, leur montrer les petits coins, les aider à s’adapter. Pour Serdaigle, c’était Zeké & Alban qui avaient l’habitude de le faire. Depuis le froid entre les deux meilleurs amis, Zeké s’y collait avec un autre camarade, et avait brièvement informé les futurs premières années dans le train des rumeurs les plus célèbres de Poudlard. La plupart en avaient perdu mâchoire et avaient littéralement sauté sur leurs pieds pour en savoir plus. Certes, Zeké était beaucoup moins maussade à cause de son problème, il avait toujours un peu de mal de faire l’imbécile avec – Surtout en jouant sur le fait que personne ne le savait. Il se surprenait souvent à songer à la réaction générale le jour où il finirait par gaffer et tout serait révélé au grand jour. Bah, c’était pas prêt d’arriver. Et, c’était son moindre soucis pour l’instant. C’était surtout cette jeune demoiselle complètement perdue, qui venait d’être répartie à Serdaigle. Alors que le Choixpeau hurlait un ‘Poufsouffle !’ sonore dans la salle, Zeké adressait la parole à Azat.

Zeké – « Tu viens d’où ? Vu que tu viens d’être répartie… Tu dois pas venir du coin. Ah, j’en oublie : Moi c’est Zeké, et, toi, si j’ai bien entendu, c’est Azat ? »

Azat – « Ah euh… Oui, je m’appelle Azat. Enchantée… J-je viens de l’Arménie… C’est assez loin d’ici, six heures en avion en fait… »

Ah, l’Arménie ? C’était où déjà ? … Fronçant les sourcils gardant son expression intéressée, Zeké essaya de visualiser le pays dans son planisphère mental – Qui se résumait à l’Europe, les Amériques et la Russie, après… Aucune idée d’où se trouvait l’Arménie. Il allait devoir passer à la Bibliothèque et s’en informer, pour ne pas sortir une connerie. Ce ne serait pas trop flatteur. Mais bon, il n’avait plus fait de géographie moldue depuis 8 ans, et à Poudlard, on n’apprenait pas la géographie. Vive les GPS moldus, surtout quand Zeké était en vacances chez lui. Il avait passé son permis pendant les vacances, 18 ans, il était majeur depuis peu, et la première catastrophe de passée, c’était son baptême de la voie rapide. Il avait faillit provoquer trois accidents, mais avait épargné la vie de milliers d’innocents en sortant sur une petite route départementale après 13 kilomètres de la voie rapide. Il préférait le Balais ou le Transplanage…

Azat – « Tu as quel âge, Zeké ? Tu es ici depuis longtemps ? Ça doit être ennuyant, ne pas voir ses parents durant neuf mois… »

Il se redressa et couvrit un ‘Serpentard !’ de la part du chapeau de répartition en répondant :

Zeké – « J’ai 18 ans ! Normalement je devrais plus être ici, mais j’ai redoublé ma cinquième année… J’étais trop occupé à mettre de l’ambiance en cours pour me soucier de prendre des notes… - ajouta-t-il d’un ton ironique et fit mine de regarder le plafond, avant de croiser le regard d’Azat qui détourna immédiatement le sien et le posa sur ses mains situées sur ses cuisses. Il reprit la parole peu après – Ca fait 8 ans que je suis à Poudlard, j’crois que je suis un des plus vieux que tu trouveras dans la Grande Salle se soir. Y a Evan, le grand brun en train de rire avec la blonde là bas, à la table des Gryffondors, qui a redoublé aussi, mais après, j’sais pas trop – Il désigna ledit Evan d’un hochement de tête, avant de continuer sa tirade, puisqu’il était lancé – Bah, y a les vacances pour aller voir tes parents, tu sais. Et, ils peuvent venir quand il y a des matches de Quidditch, ça arrive souvent. Mais, la plupart du temps ils sont trop occupés pour se déplacer… Donc y a les hiboux qui servent d’intermédiaire. »

Ah ! Il avait enfin fini de parler. Il fallait croire que cet été passé avec sa petite amie Ashley l’avait remit d’aplomb et avait passé sa période maussade qui l’avait frappé de plein fouet après l’été de la quatrième à la cinquième. On dirait avoir retrouvé le garçon plein de bonne volonté et blagueur. Ce fut au copain de Zeké de parler, cette fois ci :

Toby – « Hep, Zek’, qu’est ce qui t’arrives ? T’as pas dit que t’étais capitaine de Serdaigle au Quidditch ! » Il se tourna vers Azat avant de parler plus sérieusement, comme s’il allait lui dire un énorme secret.

Mais avant qu’il ne puisse en rajouter une couche, Zeké lui avait envoyé un bout de pain en plein nez en ricanant. Il tourna ensuite le regard vers Azat, et reprit presque instantanément :

Zeké – « Et lui, c’est LE boulet de Serdaigle. Mais il est super gentil quand il dit pas de conneries… » soupira-t-il, comme s’il avait affaire à un demeuré intellectuel chaque jour de l’année.
Il n’y avait pas à dire, Azat était plutôt bien tombée avec Zeké & Toby comme premiers Serdaigles avec qui parler. Imaginez si Theo avait redoublé et elle était tombée sur lui… Elle serait partie en hurlant quelque chose en arménien, comme si elle avait été possédée. C’était mieux de rougir en croisant le regard de Zeké, non ? xD

Trop d’émotions en même temps. Trop de sentiments en plus. Trop, c’était de trop pour une fille qui aimait la simplicité des choses et avoir l’esprit calme, reposé. Mais là, ce n’était vraiment pas le cas. Elle était trop anxieuse, trop énervée, hyperactive même. Trop inquiète de ce qui allait ce passer maintenant, de ce qui allait se passer ce soir dans les dortoirs, avec qui elle se retrouverait obliger de partager ledit dortoir, ce qui allait se passer demain, si les professeurs allaient la trouver assez bonne pour suivre des cours normaux sans devoir être forcée de prendre des cours de rattrapage… Mais, surtout, Azat était honteuse. Honteuse d’avoir croisé le regard doré – un beau doré <3, ça lui rappelait le bon miel qu’on lui forçait à manger chaque fois qu’elle était malade – de Zeké. Honteuse d’avoir rougi. Honteuse d’avoir enfui les yeux doux de l’élève pour le sécurité de ses propres mains aux doigts fins. D’ailleurs chaque ongle était peint curieusement ; bleu, rose, violet. Bleu, rose, violet. Jusqu’à ce que les dix doigts soient colorés. Pas que c’est primordial ça x) Ç’avait juste passé par sa tête à ce moment-là, deux minutes après avoir fit l’erreur de rencontrer son regard. Pas qu’elle était sous sa charme, loin de là. Elle se sentait encore vide suite à son départ de l’Arménie, il lui prendrait bien du temps pour que ses hormones ‘kick in’ x) et qu’elle redevient une adolescente normale de quinze ans. Donc non, ce n’était pas à cause du visage ravissant de Zeké, ni à cause de sa peau à la couleur délicieusement mâte, ni à cause de son corps bien sculpté qu’Azat pouvait bien distinguer sous ses habits… C’était parce qu’elle intimidait par toute cette attention soudaine. Elle n’aimait pas être le nombril du monde après tout. Et avoir une dizaine d’élèves la dévisager, écouter sa conversation, suivre ses gestes… C’était pas fait pour elle.

Elle avait besoin de solitude. Là, maintenant. Mais ne pouvait pas tout simplement s’en aller de la Grande Salle avec un estomac qui criait famine. Et elle ne pouvait surtout pas laisser sa nouvelle connaissance plantée là. Non, c’était impoli. Elle prit une bouffée d’air profonde. Pour se rappeler qu’elle devrait respirer de temps en temps. T’sais, pour ne pas manquer d’air. Puis elle commença à penser à soit-même, à écouter cette petite voix dans son cerveau qui lui dictait que faire. B’ah, c’était sa voix en fait. Juste en version plus audacieuse, qui sait quoi faire et que dire et qui l’ordonne de le faire pour qu’elle ne fixe pas son interlocuteur comme une dérangée, les yeux vides de tout. Calme, soit calme. Réponds calmement, normalement, comme si de rien n’était. Répond à Zeké après qu’il te parle. Voilà, il est en train de parler. Réponds, réponds, avant qu’il te prend pour une retardée mentale. Vite je te dis ! Elle leva son visage vers lui. Leurs yeux se rencontrèrent, encore. Ne rougit surtout pas ! lui dicta la voix. Elle écouta l’élève lui parler, le laissant ainsi faire sans l’interrompre. Elle n’aimait pas interrompre, ou être interrompue par un idiot en tout cas. Elle l’écouta jusqu’à la fin sans ciller, sans regarder ses mains qui restaient sur ses cuisses, sans bouger. Ou presque.

Zeké – « J’ai 18 ans ! Normalement je devrais plus être ici, mais j’ai redoublé ma cinquième année… J’étais trop occupé à mettre de l’ambiance en cours pour me soucier de prendre des notes… Ca fait 8 ans que je suis à Poudlard, j’crois que je suis un des plus vieux que tu trouveras dans la Grande Salle se soir. Y a Evan, le grand brun en train de rire avec la blonde là bas, à la table des Gryffondors, qui a redoublé aussi, mais après, j’sais pas trop… Bah, y a les vacances pour aller voir tes parents, tu sais. Et, ils peuvent venir quand il y a des matches de Quidditch, ça arrive souvent. Mais, la plupart du temps ils sont trop occupés pour se déplacer… Donc y a les hiboux qui servent d’intermédiaire. »

Dix-huit ans ? Et encore à Poudlard ? Hum c’était curieux. En Arménie tu ne pouvais pas redoubler, on te mettait à la porte aussitôt que tes notes déclinent soudainement. Pas de questions, juste un p’tit Bye bye de la part du corps enseignant et hop ! Un élève en moins à l’école, un problème de moins. Parce que d’habitude les élèves aux notes horribles causaient assez de souçis à la direction, donc on était mieux sans eux. En plus ça c’était la honte totale d’avoir des notes basses. Pour les parents surtout. Bof, apparemment ça se passait pas ainsi ici, en Grande Bretagne. On pouvait redoubler tout tranquillement sans que la honte nous plane dessus, nous menaçant de son ombre malveillant. Ah bien sûr les parents ne devraient pas être contents. Après tout quel imbécile serait fier si son enfant redouble une année ? ‘Oh mon ‘tit chou, comme c’est beau que tu redouble… T’sais je n’ai jamais pu le faire, moi, au moins toi tu y es arrivé !’ x) Elle se retourna sur son siège lorsque Zeké pointa à l’autre gars qui avait redoublé, un certain Evan Porter. Elle le vit en train de rier, comme Zeké l’avait déjà dit, avec une jeune blonde. Il avait l’air heureux… Et il avait redoublé en plus? Ohmigawd où l’avait-t-on foutue? O_O Les redoubleurs avaient l’air calme, contents… Alors que les gens normaux ne l’étaient pas du tout? Et en plus on ne faisait rien si on redoublait? What?! Du calme Azat, du calme, se dit-elle pour revenir à un état d’esprit plus tranquille. Elle était alarmée. Ça voulait dire qu’elle pouvait redoubler aussi… et que les conséquences seraient moins graves ici qu’en Arménie! Oh yeah, un point positif, enfin! x) Pas qu’elle allait faire quoique ce soit du genre, ce n’était vraiment mais vraiment pas dans ses habitudes… Les études prenaient trop de place dans son cœur pour qu’elle fasse autrement en tout cas. Elle se remit vite de son état de choc et laissa son cerveau absorber tout ce que l’élève de 18 ans lui avait dit en toute gaieté.

Azat – « Oui, je suppose que les hiboux peuvent aider à rester en contact avec ce qui se passe à la maison, mais tout de même… En Arménie on avait le droit de revenir chez nous toutes les fins de semaines parce que nos vacances n’étaient pas beaucoup. Je suis assez attachée à mes parents je le regrette >< Au moins mon frère est là… »

Elle allait lui demander s’il savait que le jeune homme qui se tenait près d’elle tout à l’heure était nul autre que son grand frère et qu’elle était fière de l’avoir, mais un autre jeune homme, assis à sa gauche, un autre élève de Serdaigle bien évidemment, prit la parole. Criant pratiquement dans son oreille dans le procès.

Toby – « Hep, Zek’, qu’est ce qui t’arrives ? T’as pas dit que t’étais capitaine de Serdaigle au Quidditch ! »

L’autre élève se pencha un peu vers la tête d’Azat, comme pour lui chuchoter quelque chose de top secret. Peut-être les louanges du dudit capitaine de Quidditch, peut-être quelques rumeurs à son sujet même… Mais il n’eut pas le temps d’ouvrir sa grande bouche, Zeké l’en empêcha en lui lançant un gros morceau de pain dessus. Puis il ricana, visiblement heureux de son ‘exploit’, avant de poser ses yeux une fois de nouveau sur la petite étudiante timide qu’était Azat. Pour une fois – bon la deuxième fois en fait, puisqu’elle se sentait soudainement très brave quelques minutes auparavant lorsqu’il parlait du redoublement –, elle soutint son beau regard miel, pensant que ça augmenterait peut-être ses chances de réduire sa timidité en un rien et de se montrer plus audacieuse, avec plus d’estime en soi-même qu’auparavant. Tout était possible dans une école de magie non ?

Zeké – « Et lui, c’est LE boulet de Serdaigle. Mais il est super gentil quand il dit pas de conneries… »

Azat – « Enchantée… »

Elle l’avait murmuré presque. Actuellement elle se fichait pas mal de qui était cet autre gars, même s’il était gentil. Peut-être qu’elle l’apprécierait dans un prochain temps, un temps proche espérons-le pour le bonheur de tous. Mais pour le moment l’esprit d’Azat était occupée à se poser une question. Une question qui, rapidement, fut soufflée à l’oreille de Zeké.

Azat – « Eum, au fait… Qu'est-ce que le Quidditch…? »

[Pardon pour le temps de réponse ^^']

La jeune demoiselle qui venait d’être répartie à Serdaigle semblait peu encline à la conversation. Mais si elle était timide, et de manière maladive, Zeké ferait tout en son devoir pour la rendre à l’aise, ici, à la table des aigles. Bon, Toby aiderait aussi à l’affaire, mais vu que quand il ouvrait sa grande gueule c’était pour dire des conneries… Quoiqu’il en soit, lorsqu’il affirma qu’il avait redoublé, que d’autres redoublaient sans conséquences apparentes – Sauf un briefing au début de l’année, sur le fait que ‘si vos efforts n’honorent pas l’école, vous serez mis à la porte’ – il vit la jeune demoiselle virer à la crise panique. Il fronça les sourcils, légèrement, et la laissa reprendre ses esprits. Bon, après tout, elle venait d’un autre pays. Lui, ne connaissait que l’Angleterre – Enfin, majoritairement – et que Poudlard. Enfin, un de ses anciens amis lui avait parlé de Beauxbâtons, et de leur fonctionnement, mais rien de bien différent. Enfin.

Azat – « Oui, je suppose que les hiboux peuvent aider à rester en contact avec ce qui se passe à la maison, mais tout de même… En Arménie on avait le droit de revenir chez nous toutes les fins de semaines parce que nos vacances n’étaient pas beaucoup. Je suis assez attachée à mes parents je le regrette… Au moins mon frère est là… »

Alors, les intuitions de Zeké avaient été fondées, d’après les apparences, le grand gaillard qui avait été envoyé à Poufsouffle, était bien le frère de la petite nouvelle. Après chose dite, et pain envoyé à la tête de son boulet de copain Toby, il attendit une réponse de la part d’Azat. Enfin, pas forcément par le biais de mots, juste par une mimique. Il soutint son regard quelques instants avant de porter la main à l’oreille pour se tripoter la boucle d’oreille. Le temps qu’Azat se décide enfin à parler de nouveau. Si elle n’avait rien à trouver à dire, Zeké le ferait pour elle, ce n’était qu’une question de secondes avant qu’il ne trouve quelque chose, mais fort heureusement, elle mit fin à ses spéculations d’idées de conversation en prenant la parole, pour poser une question :

Azat – « Eum, au fait… Qu'est-ce que le Quidditch…? »

Oh ! Et quelle question se fut. Zeké ne put s’empêcher de ricaner – Gentiment – une fois, avant de lui répondre, après un regard complice à Toby (Plus un regard ‘tais toi, et mange. J’m’en occupe, c’est bon’) :

Zeké – « Le Quidditch c’est le sport des sorciers. C’est l’équivalent du football chez les moldus… Niveau popularité – Il marqua une pause pour inspirer, ça allait être plus long qu’espéré – Y a deux équipes sur le terrain. 7 joueurs de chaque côté, un attrapeur, un gardien – Il se montra du doigt – Moi pour Serdaigle, deux batteurs et trois poursuiveurs. L’attrapeur doit attraper le vif d’or, une petite boule quasiment invisible, le plus rapidement possible. Les poursuiveurs doivent faire passer le Souaffle à travers des anneaux dorés que le gardien protège. Et les Batteurs essayent d’envoyer les joueurs adverse mordre la poussière à coups de Cognards. C’est très physique comme jeu, mais tu verras, si tu essayes, tu t’y prendras facilement ! »

Il lui adressa un large sourire, fier d’avoir expliqué rapidement les règles du Quidditch, avant de se tourner vers la table des enseignants. Apparemment, ils avaient fini la répartition, et comme d’habitude, Mme Flittzer, la directrice devait dire quelques trucs. Interdiction d’aller dans la forêt interdite, le décompte des points, patati et patata. Rien de bien intéressant. Soit. Il se tourna vers Azat, ne daignant même pas l’écouter parler des formalités et observa le visage de la jeune fille sans se gêner. Certes, il ne voulait pas lui mettre de la pression, elle était mignonne ! Heureusement qu’il était déjà prit, qu’il avait Ashley. M’enfin. La voix de la directrice affirma le début des festivités niveau nourriture, et les plats se remplirent de magnifique, délicieuse, amicale nourriture. Perdant de sa nonchalance, Zeké se redressa, prêt à s’emparer de toute nourriture qui lui passerait sous la main. Fallait de quoi entretenir sa corpulence… Il lança un regard à Azat avant de se servir (chose qui demandait beaucoup d’efforts) :

« C’est les Elfes de Maison qui font tout ça. J’te montrerai les cuisines si tu veux… - Il baissa la voix et lui chuchota que – Normalement on a pas le droit d’y aller, mais bon, si jamais t’as un petit creux, les p’tits bonshommes sont toujours content de te faire à manger… »

Il lui adressa un sourire et lui tira la langue, en se saisissant d’un plat de viande (Carnivore ou quoi ? xD) et en déposa un morceau dans l’assiette dorée, avant de faire passer. Il avait la dalle, et ça se voyait. Il lança un coup d’œil panoramique à la table de Serdaigle, avant de voir Azat qui semblait hésiter…

De cet élève charmant de Serdaigle, Azat put retenir et déduire quelques caractères de son personnalité : malgré avoir redoublé pour son manque d’attention en cours et, par la suite, par ses notes défaillantes, c’était un garçon heureux – content, satisfait de la vie pourrait-on dire après un examen rapide de ses yeux rieurs et de son sourire éclatant. Elle aimait les personnes qui présentaient ces caractéristiques précis, sûrement parce que son attitude réservé l’empêchait d’en faire autant ; d’exprimer sa joie ouvertement, de rire gaiement en se fichant si sa voix était de quelques décibels plus haute que la moyenne ou non, de sourire de tous ses dents en se fichant royalement qu’ils soient un peu croches ou non. Ah! comme elle aurait aimé avoir grandit autre part ; en Angleterre par exemple ; où la pression par ses camarades d’âge n’auraient pas été autant, où on ne l’intimiderait pas grâce aux mots simples employés pourtant à tous les jours. Parce que, oui, Azat se sentait terriblement mal à l’aise lorsqu’on lui adressait quelque chose, ne soit-ce qu’un seul mot, qui montrerait une sorte d’infériorité face à l’auteur dudit mot. Si elle était timide c’était à cause de ceci, et à cause de l’éducation reçue de la part de ses parents. Elle venait de remarquer que maintenant comment cette dernière avait nuit à sa personnalité ; et ne s’empêcha pas de penser : Si mes parents n’auraient pas été comme ça, serais-je différente de ce que je suis aujourd’hui ? ‘Fort probablement,’ répondit une voix dans sa tête. La réponse, elle le savait déjà. Mais c’était trop tard pour changer de famille, ou de nationalité, ou d’un ancien milieu de vie.

Ce Zeké, cet étudiant au sourire contagieux et au teint mât, semblait lui apprendre peu à peu comment se transformer en adolescente ‘normale’, c’est-à-dire moins sérieuse, moins renfermée. De part ses paroles joyeuses elle commençait à adopter une attitude semblable ; ou quelque chose qui n’était qu’une pâle copie ; mais c’était déjà un début, non? Elle observa son visage lusitanien un moment, question de voir sa réaction face au Quidditch. Elle n’était pas une sotte par contre, et savait plus ou moins ce qu’était le sport international des sorciers, pour avoir souvent vu son frère le jouer avec des amis dans des grands parcs reclus en Arménie. Mais elle n’y comprenait pas grand-chose, préférant laisser ce sport aux hommes et se concentrer à ses études, qui comportaient à ce moment-là la majorité des ses journées. Toutefois, son désir d’en apprendre plus avait vu le jour il y a quelques minutes à peine, surtout si c’était Zeké le capitaine et le gardien de but de l’équipe de la maison. Elle fixa ses yeux dorés lorsque les mots lui sortirent de la bouche, tentant de faire disparaître sa timidité avec quelques succès. Elle vit la surprise dans son regard ; puis il ricana tout doucement, gentiment, et jeta un coup d’œil à son ami Tobby. Il semblait être quelque de bien ; il ne riait pas de l’ignorance d’Azat, mais commença à expliquer le jeu à celle-ci.

« Le Quidditch c’est le sport des sorciers. C’est l’équivalent du football chez les moldus… Niveau popularité – Il marqua une pause pour inspirer, ça allait être plus long qu’espéré – Y a deux équipes sur le terrain. 7 joueurs de chaque côté, un attrapeur, un gardien – Il se montra du doigt – Moi pour Serdaigle, deux batteurs et trois poursuiveurs. L’attrapeur doit attraper le vif d’or, une petite boule quasiment invisible, le plus rapidement possible. Les poursuiveurs doivent faire passer le Souaffle à travers des anneaux dorés que le gardien protège. Et les Batteurs essayent d’envoyer les joueurs adverse mordre la poussière à coups de Cognards. C’est très physique comme jeu, mais tu verras, si tu essayes, tu t’y prendras facilement ! »

Elle voulait ajouter quelque chose ; rien qu’un petit mot pour prouver qu’elle lui avait bien suivi à travers sa petite description du jeu et de ses règles ; mais n’en eut guère le temps. À la table des professeurs une dame se leva et ouvrit sa bouche bien dessinée pour un discours de bienvenue. C’était la directrice. Azat la trouva bien faite pour son rôle ; non seulement la dignité se voyait dans son visage, mais elle était présente dans ses gestes gracieux aussi, et elle se tenait comme une grande femme le devait. Elle adressa quelques paroles aux nouveaux élèves – elle ajouta que l’école recevrait, outre les étudiants en première, deux autres jeunes s’étaient ajouté à la majestueuse école. La jeune fille sentit le rouge monter à ses joues alors que la moitié des regards dans la Grande Salle se posaient sur lui ; l’autre moitié étant dédiée à la belle figure de son grand frère ; mais n’osa pas lever ses yeux du visage de l’élégante directrice. Puis, alors que cette dernière reprenait sa place parmi les enseignants, des plats de nourriture se matérialisèrent sur les tables. Quel curieux système cette école possédait! ne put s’empêcher de penser Azat en dévisageant les grands plats. À côté d’elle Zeké lui lança quelques mots à l’oreille :

« C’est les Elfes de Maison qui font tout ça. J’te montrerai les cuisines si tu veux… - Il baissa la voix et lui chuchota que – Normalement on a pas le droit d’y aller, mais bon, si jamais t’as un petit creux, les p’tits bonshommes sont toujours content de te faire à manger… »

Elle hocha sa tête brune et reposa son regard sur les plats. D’une main hésitante elle se servit d’une tranche de pain, d’une sorte de purée et d’un petit morceau de poulet. Elle avait l’habitude de peu manger ; ce n’était pas parce qu’elle détestait la nourriture, loin de là! C’était seulement une habitude en elle, qu’elle avait prit en Arménie, voilà tout. Elle se versa une verre d’eau et la bu goulument – elle avait tellement soif que sa gorge s’était serrée – avant de se mettre à mastiquer les contenus de son assiettes. À propos de les Elfes de la maison, elle demanda à son ‘ami’ – pouvait-on le qualifier de tel déjà ? – après avoir avalé une bouchée de pain :

« Tu as piqué ma curiosité ; ce soir, tu peux me montrer les cuisines? Je n’ai jamais vu d’Elfes et j’aimerais bien en avoir la possibilité maintenant que je suis entourée d’eux. » La réponse ne se fit pas attendre ; puis un moment de silence durant lequel les deux élèves mangeaient leur nourriture tout tranquillement. Finalement, l’Arménienne osa lui poser une autre question – qui, bien que très commun en Arménie, ne l’était certainement pas ici…– « Tu as une petite amie? »

Alors qu’il était en train d’expliquer les règles simples (Pour lui, en tout cas), du Quidditch à Azat, Zeké fut obligé d’abréger en voyant les autres élèves se taire et la directrice se lever. Il y avait eut droit 8 fois, au discours de bienvenue.

‘Interdiction d’aller dans la forêt interdite, gnagnagni, gnagnagna’. C’était toujours la même chose. Sauf que pour lui, songea-t-il avec une pointe d’ironie amusée, il était obligé d’aller dans la Forêt Interdite une fois tous les mois. Heureusement que presque personne n’était au courant, sinon il aurait été dans de beaux draps depuis un grand bout de temps… Viré de Poudlard, impossibilité d’avoir de diplôme, hargne de la part des autres élèves. Jusque maintenant la tactique utilisée par le personnel avait marché : Renforcer les tours de garde les nuits de pleine lune, lui qui sortait pour courir pour un ‘jogging’ forcé dans la forêt, c’était un tour facile à jouer. Mais un millier d’élèves, adolescents en plus, c’était une grosse poignée à gérer. Si jamais ça dérapait… Il serait la personne visée. Mais il n’y pensait pas du tout, juste qu’il trouvait ça drôle qu’à lui, justement, on lui avait ordonné le contraire de ce que Madame Filtzzer était en train de raconter.

Désintéressé, il se mit en tête d’observer les différentes expressions de sa voisine de table. Discrètement, bien sûr. Il ne voulait pas lui mettre la pression, ni rien, juste qu’il voulait manger, et son ventre réclamait de la nourriture. Cependant, lorsque la directrice affirma qu’ils accueilleraient deux nouveaux élèves, il se redressa pour fixer la table à laquelle le garçon avait été réparti. Il sourit en le voyant déjà entouré de filles, il allait aimer l’Angleterre. Puis Maureen se rassit, et la nourriture apparut. Se ruant sur le plat de viande le plus proche, Zeké se servit, seulement après avoir vu Azat se servir d’une toute petite poignée de nourriture. Il fit les gros yeux, en posant deux morceaux de viande, équivalant à deux steaks, et y déposa à leurs côtés, un peu de patates & des légumes. Il avait une faim d’ogre, pourrait manger tout le plat si on le mettait au défi.

Laissant Azat vaquer à son repas, Zeké mangea rapidement son premier morceau de viande – il mangeait trop vite pour la moyenne, mais il avait tellement faim et il était tellement baraqué aussi que, même s’il avalait un steak en moins de 30 secondes, il n’aurait pas mal au ventre – avant de boire un peu de jus de Citrouille. Un peu, parce que ce ne fut qu’un verre qu’il avala… Puis il vit l’activité des coudes de sa voisine cesser, et il se concentra sur elle – essayant d’avaler ce qu’il avait dans la bouche rapidement. Chose pensée, chose faîte.

Azat – « Tu as piqué ma curiosité ; ce soir, tu peux me montrer les cuisines? Je n’ai jamais vu d’Elfes et j’aimerais bien en avoir la possibilité maintenant que je suis entourée d’eux. »

Il hocha la tête, affirmatif.

Zeké – « Impatiente, déjà ? Bah, si tu veux, faudra juste qu’on parte après le couvre-feu et qu’on évite la ronde du concierge… Ca va pas être difficile… » fit-il en se saisissant de sa fourchette et portant cette dernière à la bouche (pleine de haricots), il songea qu’il devrait quand même prévenir ses camarades qu’il serait de sortie pour la soirée de Pyjamas habituelle qui suivait la rentrée. Puis la voix discrète d’Azat le tira de ses pensées, presque inaudible à cause des crissements de couteaux & fourchettes dans la Grande Salle.

Azat - « Tu as une petite amie? »

Bien qu’il manquât de s’étouffer, Zeké se mit à rire assez fort en entendant la question. C’était peut-être logique pour Azat de poser ladite question, ça venait un peu comme inattendu vu les circonstances de leur rencontre. Quoiqu’il en soit, le temps qu’il ait récupéré son souffle et frappé trois fois son poitrail pour faire descendre ce qu’il avait avalé de travers, il répondit que :

« Ouaip’, Ashley ! – Il se redressa, et la chercha à la table des Poufsouffle, avant de la désigner d’un coup de menton – C’est la fille à la dernière table, avec les cheveux roses… J'te la présenterai, si tu veux. » souffla-t-il, en souriant. L’idée de la voir après le repas… Il était déjà heureux. Par contre, pour lui, il se fichait sur la question d’Azat concernait la curiosité ou l’intérêt. Il était prit, point barre. Elle était gentille, Azat, un peu timide. Peut-être qu’elle trouverait quelqu’un dans le cadre des garçons de Serdaigle qui pourrait lui plaire. Personne pour la mener sur la mauvaise voie, depuis que Theo avait reçu son diplôme.

« Et toi ? » retourna-t-il, bien que la question paraisse un peu stupide, puisqu’elle venait d’arriver, il voulait savoir si elle en avait un là bas, en Arménie (Où que se trouve le pays, en fait, puisqu’il ne le savait pas…) Il tapota l’assiette dorée qui était sienne avec le bout du couteau, en attendant la réponse, et en même temps, en sondant le reste de la table pour trouver le plat qu’il cherchait…

[I'm alive, I'm alive! Après une semaine sans connexion normale je suis encore en vie! x)]

À côté d’elle, son voisin mangeait comme un ogre. Oh! le chanceux. Il devrait être une de ces personnes qui pouvait, à chaque repas, engloutir trois plats de nourriture un à la suite de l’autre sans prendre du poids ou ressentir de terribles maux à l’estomac, ou même de se sentir coupable comme si elle venait de commettre un meurtre. C’était ce qui rendait Azat parano, en tout cas. Elle croyait toujours que tout le monde la juge, et avait bien peur de ça, c’était pourquoi elle résistait à l’envie tentatrice de manger. Comme elle l’enviait, ce jeune Zeké! Elle soupira en le regardant avaler les bouchées savoureuses. Elle avait encore faim, elle… Peut-être devrait-elle manger autre chose? Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et vit, assise une ou deux chaises plus loin, une jeune fille qui mâchait sa nourriture tout calmement. Son assiette était pleine à croquer – mais elle s’en fichait bien! L’Arménienne observa les autres étudiantes de sa nouvelle maison et vit, dans chacune d’entre elles, la tranquillité d’esprit, et devant chacune un large plat où des mets les uns les plus délicieux que les autres étaient entassés. L’Angleterre était donc bien étrange comme pays, songea Azat en hésitant à mettre sa main sur autre chose. Finalement, elle prit une inspiration profonde et mit sa main délicate sur le plat de pâtes. Mmm! Ç’avait l’air savourant en tout cas. Mâchant lentement, elle réalisa toutefois qu’elle n’arrivait pas à apprécier le goût; que son cerveau semblait être endormi tandis qu’elle mangeait, ce qui était anormale. ‘Ça commence à me faire peur, là…’ se dit-elle en déposant sa fourchette. Si elle n’arrivait pas à trouver son souper agréable, alors à quoi cela servait? À rien, justement; à part à remplir un estomac vide qui, par contre, ne désirait et n’avait besoin de rien.

Elle s’était complètement désintéressée de la nourriture de l’assiette; si elle ne voulait – ne pouvait – pas manger, à quoi bon se forcer? ‘Je ferais une autre tentative demain,’ se promit-elle intérieurement. ‘Je dois ‘ouvrir’ mon appétit; il ne m’en reste plus; je dois manger normalement si je dois vivre en Angleterre de la même façon que tout le monde autour de moi.’ Son attention s’était fixé sur son nouveau ami; et celui-ci avait lui-même posé ses yeux sur elle. Alors elle avait osé lui demander, S’il serait gentil et l’emmenerait dans les cuisines ce soir? Sa réponse ne se fit pas attendre, et elle la reçut très rapidement. Déjà elle aimait Zeké (mais seulement en ami, hein) : il ne prenait pas du temps à répliquer, il était impatient comme elle – seulement, des fois, l’impatience d’Azat se masquait de l’hésitation, qui en donnait une toute autre allure. C’était sans doute pourquoi on pensait des fois, à tort, que la jeune fille était lente à comprendre et à répondre.

« Impatiente, déjà ? Bah, si tu veux, faudra juste qu’on parte après le couvre-feu et qu’on évite la ronde du concierge… Ça va pas être difficile… »

Ce n’est seulement qu’après sa réplique qu’elle réalisa qu’il avait sûrement déjà des choses de planifiées avec ses propres amis. Étant certainement un gars populaire auprès des siens, c’était logique. Gah! comment avait-elle pu loupé ça? Et puis, elle-même était assez fatiguée; l’excitation et l’anxiété, et la timidité aussi, l’avaient rendue épuisée, autant physiquement que psychologiquement. Et encore le pire était à venir : 'Qui allait être dans mon dortoir?’ ‘Seraient-elles gentilles envers moi, ou me montreraient-elles plutôt du mépris et de l’indifférence?’ L’inquiétude était encore là, bien encrée dans son esprit; ça ne partirait sûrement qu’après une semaine, lorsqu’elle serait plus habituée à ce château et à ses occupants. Mais tout de même, elle ne pouvait pas forcer Zeké d’abandonner ses plans pour les siens.

« Oh! j’avais complètement oublié! Tu as déjà des choses de prévues avec tes copains, je suppose; on pourrait remettre ça à un autre soir, peut-être? Je peux patienter pour encore bien longtemps, ne t’inquiète pas… »

Elle lui sourit d’un doux sourire, avant de regarder le mur d’en face, seulement par embarras. Ses joues prirent une très subtile teinte rosée, mais pour distraire ses idées elle regarda derrière elle, pour apercevoir son grand frère à la table des Poufsouffles. Elle le vit en train de chuchoter quelque chose à l’oreille d’une fille brune et grosse, assise à côté de lui, qui commença à glousser et de devenir toute rouge. Du coin de l’œil il l’entrevit – elle, sa sœur – et lui fit une signe de la main. Azat la lui rendit, et remarqua que l’étudiante brune demanda immédiatement à Gago qui elle était, pour mériter une telle signe d’affection. Des trucs du genre s’étaient déroulés bien de fois dans le Passé, et le sourire d’Azat s’élargit lorsqu’elle y repensa; mais elle n’était plus dans le Passé, elle vivait dans le présent, c’était malheureusement vrai. Retournant vers sa table et Zeké, elle entreprit de lui poser sa question; avait-il une blonde?

« Ouaip’, Ashley ! C’est la fille à la dernière table, avec les cheveux roses… J'te la présenterai, si tu veux. »

« Oh oui! J’aimerais bien, elle a l’air très sympathique. Du moins, vu de loin… »

« Et toi ? »

« Non, »

répondit-elle très fermement.

« Mes parents ne m’autorisent pas en avoir – surtout un copain anglais, ça leur causerait une crise cardiaque –, je n’en ai jamais eu. Ils sont trop strictes, ils croient encore que je suis leur petite dernière, la fillette sans défense qu’ils ont élevée, mais ils ne peuvent pas voir que j’ai changé et que je ne suis plus une gamine… M’enfin. Y’a eu quelques gars intéressés ; en Arménie du moins ; et je doute que je pourrais gagner la faveur des gars ici. Mama et Papa peuvent dormir en paix, la nuit. »

Avec cela elle jeta un dernier coup d’œil à la dernière table; celle des Poufsouffles; et vit la petite amie de Zeké. Sa chevelure lui causa pas mal de stupéfaction : mais elle était en Angleterre, il fallait s’y attendre!

(Roh punaise.. J'suis tellement désolé d'avoir pas eu le courage de répondre T_T Chuis vraiment désolée pour le temps de réponse.. Lo siento catfish

)

Et ben ! Engloutir l’équivalent de trois assiettes en moins d’une demi-heure était tellement digne de Zeké qu’il avait quasiment besoin d’en manger trois, même si l’appétit lui manquait. Que sa nouvelle camarade et voisine ne mange presque rien ne le choquait en rien, juste qu’il se demandait ce que son ventre pouvait bien réclamer si ce n’était qu’un tout petit peu de nourriture. Le ventre de Zeké, s’il n’avait pas sa dose, grondait toute la nuit au point de l’empêcher de dormir. Comme quoi, la stature des gens est facilement influençable sur leur appétit… Quand on est baraqué comme Zeké, mieux vaut beaucoup manger.

Lorsqu’il lui répondit qu’il voulait bien lui montrer le chemin vers les cuisines, il vit les joues pâlottes de sa voisine prendre une teinte rosée il fronça les sourcils et revêtit une expression à moitié entre le questionnement et le moqueur – Affectueux.

Azat - « Oh! j’avais complètement oublié! Tu as déjà des choses de prévues avec tes copains, je suppose; on pourrait remettre ça à un autre soir, peut-être? Je peux patienter pour encore bien longtemps, ne t’inquiète pas… »

Zeké haussa les épaules, nonchalant, et fixa le plat qui était dans les mains de son voisin d’en face, une expression gourmande dans les yeux. Lorsque son camarade eut terminé avec ledit plat, il s’en saisit et répondit à Azat, presque sans avoir réfléchit, sur un coup de tête :

Zeké – « Bah, le mieux serait de pas nous faire remarquer dès le premier soir… Demain soir alors ? » fit-il en faisant tomber dans son assiette dorée des patates et en cherchant le plat de poissons frits des yeux. Il mangeait vraiment trop… Il allait devoir faire attention, si jamais il arrêtait le Quidditch, ç’allait être difficile de ne pas prendre du poids… Mais il était un de ces types qui adore manger, milieu de la nuit, du jour, matin, midi ou soir, il pouvait avaler des quantités étonnantes de nourriture, sans forcément que ça ne le gène. En trouvant finalement le plat de poissons, il donna un coup de coude dans les côtes de son autre voisin en lui demandant s’il pouvait bien le lui passer. Une blague plus tard, Zeké écoutait de nouveau Azat qui lui posait la question sur l’amour, l’âme sœur. Et il y répondit presque aussi rapidement qu’il l’avait fait précédemment.

Il lui retourna la question.

Zeké - « Et toi ? »
Azat - « Non, » avait-elle fait, comme si c’était un péché d’avoir un petit ami (Punaise, si ça l’était, Zeké était bon pour aller en enfer vu toutes les ex qui se trouvaient à Poudlard…) « mes parents ne m’autorisent pas en avoir – surtout un copain anglais, ça leur causerait une crise cardiaque –, je n’en ai jamais eu. Ils sont trop strictes, ils croient encore que je suis leur petite dernière, la fillette sans défense qu’ils ont élevée, mais ils ne peuvent pas voir que j’ai changé et que je ne suis plus une gamine… M’enfin. Y’a eu quelques gars intéressés ; en Arménie du moins ; et je doute que je pourrais gagner la faveur des gars ici. Mama et Papa peuvent dormir en paix, la nuit. »

Beuh ! Ses parents semblaient très stricts, en effet. Si les parents de Zeké avaient été aussi stricts, il aurait certainement fugué de chez lui… L’Arménie devait être un pays bien singulier. Il fronça les sourcils, néanmoins, et reprit la parole :

Zeké - « Donc ça veut dire que t’as jamais eu de petit ami ? »

Pour lui c’était une partie de la vie adolescente, ne pas avoir de petite amie c’était comme jamais avoir fumé ou comme jamais avoir essayé de conduire une voiture, ou même, avoir essayé quelque chose de nouveau. L’idée de rester vierge de dossier amoureux pendant toute la durée d’adolescence… Non merci. D’un côté, il devait lui aussi se poser assez de questions, puisqu’il incluait dans ses gênes quelque chose de terrible, et donc, profiter du moment présent. Le moment venu où il devrait fonder une famille, ça serait plus délicat… Mais même ! Pauvre Azat. Il aurait eu pitié d’elle s’il n’avait pas eu un peu d’amour propre. Il lui adressa un sourire.

Zeké – « Ils sont pas obligés de savoir, hein… A la limite, si tu te trouves un bon p’tit Anglais, ça leur posera pas de problèmes. Tant que c’est pas un trou du cul du monde… »

Très délicat, n’est ce pas ? Mais c’était sa manière d’être naturelle. On a 18 ans ou on ne les a pas. Il adressa un sourire à Azat avant de planter sa fourchette dans un morceau de poisson, et de le porter à la bouche, en s’intéressant d’une oreille seulement à la conversation de ses camarades à côté. Ainsi, il y avait aussi un petit nouveau ? Intéressant. Mais le mieux, c’était l’événement de Quidditch que l’école avait organisé pendant le mois de l’automne ! Il avait tellement hâte d’y être, qu’un sourire fendit ses lèvres. Il se concentra sur Azat qui avait repoussé son plat de pâtes. Il y lança un regard amer, comme si c’était un outrage de ne pas avaler les pâtes, mais n’en dit rien, il n’allait pas lui imposer de les manger si elle n’avait pas faim. Zeké était un ventre sur pattes, c’était tout.

(C'est pourri -_-')