____«Vit le Sage, sur un petit nuage, tous les jours, se tiennent immobiles..» chantait Eva en sortant de son cours. Bon, chanter est peut-être exagéré, puisque seules ses lèvres remuaient et elle était la seule à pouvoir entendre ses paroles... quoi de plus gênant que d’être prise à chanter des paroles des chansons de la Belle et la Bête quand on est une petite première année, portant des livres plus gros que nous et marchant aussi rapidement possible vers son dortoir et tout ça, avec une réputation de folle ? Hum, probablement rien du tout, malheureusement pour la petite Eva. Si au moins elle était moins gênée, et si au moins les gens n’avaient pas tous ces préjugés vis-à-vis elle! Mais bien sûr, il fallait absolument que les gens n’aiment pas la différence. D’ailleurs, elle n’était pas si différente, simplement, elle avait.. quelques peurs étranges. Bon, on pouvait clairement dire qu’elle était parano, rien de moins. Elle avait peur de tout, sans exception. Mais cela ne l’empêchait pas du tout d’être une élève surdouée et une magicienne exceptionnelle pour son âge! Les élèves avaient toujours le même problème : Ils n’étaient pas ouvert du tout, préféraient leur petit monde de gens trop normaux, ou encore bien plus étranges qu’elle. Ce qu’elle pouvait détester ces gens qui n’avaient rien d’autre à faire que de se moquer d’elle! N’avaient-ils pas une vie?

Complètement emballée par ses pensées, elle s’arrêta et les dévisagea, pour la première fois, elle faisait face à sa peur, mais ce ne fut pas très long, puisqu’après environ une fraction de seconde, elle prit ses jambes à son cou et s’enfuit à grandes enjambées vers sa tour. Les livres si lourds lui écrasaient les doigts en les compressant, mais ce n’était pas tout, ses cheveux lui arrivaient dans les yeux, ses petits souliers si mignons lui causaient des ampoules depuis le début de la journée, et cela lui faisait un mal incroyable. Tout ceci n’étaient que des détails, car le vrai mal était maintenant à l’intérieur, ces jeunes, dont elle ne savait rien, allaient certainement partir à sa recherche pour.. l’éliminer, ou du moins pour lui faire très mal, voire la battre! Bref, elle était complètement paniquée, effrayée, stressée, appelez ça comme vous le voulez, tous ces adjectifs la décrivaient parfaitement à ce moment exact. Cette malheureuse Eva, toujours un petit quelque chose qui lui fou la frousse...
Elle entra enfin dans sa salle commune, puis alla jusqu’au dortoir des filles, où son lit était au fond complètement. Alors qu’elle était se rapprochait de plus en plus de son coffre, elle eu une bien bonne idée : aller dehors. Quoi de mieux que de prendre l’air à une température aussi magnifique? La majorité des arbres avaient perdu leurs feuilles, d’autres étaient devenus tout jaunes, rouges, oranges, voire bruns, à cause de la fraicheur du vent, ou simplement par peur d’être complètements gelés par la neige qui n’allait pas tarder à sortir le bout du nez pour rafraichir les esprits des élèves. Et puis cette neige, cette magnifique et minuscule chose blanche et froide qui tombait du ciel à coup de millions de flocons, était si attrayante à étudier! Eva allait certainement profiter de l’occasion pour ramasser des échantillons pour les comparer. Vivement l’hiver et les études! Bon, sortons de ses pensées, ce n’était pas le temps de se réjouir des semaines à venir. La première année avait appris une chose bien importante à son arrivée à la grande école de Poudlard; il fallait vivre au jour le jour, Seize the Day, Carpe Diem, bref, cela ne sont que des traductions. Le concept est simple, ne pas penser à l’avenir, au futur, se concentré sur ce que l’on vit maintenant, et le vivre à fond.

La Petite Serdaigle, fidèle à ses habitudes, se rendit seule aux parcs, où quelques élèves profitaient aussi du beau temps. Dans un coin, bien assis, ou plutôt bien couchés sur un banc, Eva fut complètement dégoûtée par un couple qui se minouchait... Dieu que les gens n’étaient pas gênés, dans cette école! Plus loin, un jeune garçon se promenait, seul lui aussi, en bottant des feuilles sur son passage. Bon, il devait certainement n’avoir rien d’autre à faire, tout comme elle, mais semblait triste, quelque chose dans son attitude semblait troublé, du moins, troubler Eva. Elle ne l’avait jamais vu, et ne savait rien de lui, simplement qu’il avait l’air d’un... troisième année environ. C’était étrange, mais il y avait tant de jeunes à l’école que croiser quelqu’un d’inconnu était totalement habituel. Elle tourna donc les talons pour se diriger vers le lac, où il y avait bien moins de monde. L’air était bien plus frais, à cet endroit, mais cela n’affectait pas Eva, qui avait prévu le coup en s’habillant d’un gros manteau, d’un foulard – bleu, évidement – et finalement, d’une robe de sorcier bien confortable. Tous les gens présents dehors la dévisageaient, mais elle voyait bien que tous avaient froid, sauf elle! Bien fait pour eux, ces méchants qui ne pensaient à leur physique! Ils allaient tous attraper un rhume, mais pas elle!

Sur le lac, il y avait peu d’agitation, quelques petits poissons sautaient pour attraper à manger pour leurs petites familles, le vent qui soufflait, les feuilles qui tombaient. Tout était normal, totalement normal, sauf cet écureuil qui semblait bien mécontent de voir quelqu’un se tenir sous son arbre. Le vilain, il se croyait tout permis et criait après la jeune fille! Eva avait peur des humains, certes, mais les animaux ne l’effrayaient pas le moins du monde, du moins pas un petit écureuil sans défense tel que cette petite bête! Et le pire dans tout ça, c’est que cette petite bête poilue en question, elle ne la lâchait pas une seconde! C’était cris après cris, sans arrêt, on aurait dit qu’elle protégeait ... un coffre fort! Ça serait donc ça, elle surveillait quelque chose! Mais quoi donc? Eva voulait en avoir le cœur net, elle fit le tour du gigantesque tronc, mais n’y détecta rien d’anormal, elle retira donc son écharpe pour entreprendre d’y grimper. Il y avait des branches jusqu’au sol, donc pas de problème au niveau de l’escalade. La fillette monta sur la première, qui reste bien immobile, puis sur la deuxième, sur la troisième et ainsi de suite pour enfin aboutir sur la dixième, où se tenait le garde. Elle se mit à califourchon sur la branche et vit, dans le tronc, un minuscule trou, juste assez grand pour y entrer sa main. Elle le fit donc et toucha un objet dur. Il étai petit, mais cela semblait très solide, au moment de retirer sa main et d’en connaître l’identité, elle en toucha un autre! Elle prit donc les deux trésors dans sa main et tenta de la sortir du trou... sans succès. Elle tira donc de toutes ses forces et au même moment, quelqu’un l’interpela en dessous d’elle. La jeune fille qui se tenait sous l’arbre avait failli lui faire faire une crise cardiaque! Mais alors qu’elle se penchait pour lui dire bonjour, la branche craqua et Eva tomba dans l’eau. Bien sûr, il n’y avait qu’environ une dizaine de centimètres, mais en tenant compte de la hauteur de sa chute et de la fraicheur de la saison, tout ceci mis ensemble ne fait pas un très beau mélange.. Eva se retrouva donc mouillée jusqu’aux os, gelés comme un petit glaçon et meurtrie par sa chute... magnifique, vraiment réussi!

- Heum.. salut Lele, ça ttte dirais de.. Brrrrrr, de m'.. de mmm’aider à sortir de là? Demanda-t-elle à son amie.

Lorsqu’elle se souvint de ce qu’elle avait dans la main, elle la sortie de l’eau pour contempler son trésor. Jamais dans sa courte vie elle ne fut aussi déçue : son supposé trésor n’était que deux glands... deux malheureux glands.