Regrets make past present l Aelius

Samantha s’était levée particulièrement tôt ce matin-là, principalement parce qu’elle n’avait pas réussi à fermer l’oeil de la nuit, et ensuite parce qu’elle était dans un tel était de stress que la seule chose en mesure de la calmer était de travailler. Or, durant toute la nuit, elle n’avait rien eu d’autre à faire que corriger quelques parchemins, revoir quelques cours au mieux, mais il n’y avait jamais de quoi tuer le temps de façon apaisante. Elle avait fini par se résigner à se coucher aux environs de trois heures du matin, mais elle n’avait pu dormir que quelques heures, deux voire même trois. Pas de quoi faire une bonne nuit de sommeil, pas de quoi la mettre en forme, et disposée à assurer ses cours de la journée. Elle s’en moquait bien pour dire vrai, car Samantha était une femme à qui le sommeil avait toujours fait défaut et qui avait fini par devenir un luxe dont elle n’avait pas tellement de mal que cela à se passer. En tous les cas, ce matin-là, elle n’eut aucun mal à se lever de très bonne heure, même avec deux heures de sommeil dans le corps et l’esprit.

S’élançant donc en direction de la volière, elle attendait un courrier important depuis maintenant trois jours mais rien ne lui venait. Elle s’en voyait profondément frustrée, et chaque matin, elle revenait bredouille jusqu’à son bureau. Elle ne supportait plus l’idée de devoir attendre sans savoir, et c’était pourtant toujours avec un nouvel espoir qu’elle rejoignait la volière, dans l’espoir d’y découvrir une lettre, à son égard. Evidemment, elle aurait pu attendre l’heure du petit déjeuner, où tout le monde recevait son courrier, mais Samantha ne tenait pas à ce que tout le monde puisse voir les lettres dont elle faisait l’objet. Ou plutôt, lorsqu’elle devrait recevoir cette fameuse missive qui lui tenait tant à cœur, elle ne tenait pas à ce qu’il y est une seule personne dans les parages. Non, elle s’y refusait. Elle voulait demeurer seule, car elle était certaine que l’effet serait quasiment fatal sur elle. A ce moment-là, elle ignorait encore à quel point elle avait raison.

Elle pénétra la volière lorsque son faucon, Razac y pénétra à son tour. Evidemment, Samantha n’était pas comme tous les autres sorciers, et faute d’utiliser une chouette ou un hibou, elle utilisait un faucon. Cela pouvait paraître curieux mais de là où elle venait, plus qu’en Allemagne, sur les terres de ses parents, le faucon était bien plus prisé que le hibou ou la chouette. Elle avait gardé cet animal pour qui elle avait une affection simple mais néanmoins particulière. Elle avait totalement exilé l’idée de l’oublier, et il vivait encore. Elle en était fière, et elle le gratifia tant d’un sourire qu’une caresse lorsqu’il vint se poser sur son avant-bras. Ses griffes se rétractèrent à peine dans la peau de Samantha et elle lui retira la lettre qu’il portait à la patte. Elle le laissa ensuite s’envoler, et elle vint s’installer, contre le mur, pour la décacheter et en lire les lignes.

Citation :: Samantha
mangels dich für Mädchen gehabt zu haben dich uns für Verräter gehabt haben.
Weiß, dass du nicht mehr willkommen bist, und dass, selbst wenn du in England
geflüchtet hast, du nicht deiner Schuld und deinen Pflichten entgehen wirst.

Son coeur eut un raté, mais elle tenta de se reprendre. Sans succès, elle voyait déjà le visage de son père, d’un sourire perçant sadique et amer la fixer, lui assénant ses mots. Les choses étaient trop douloureuses, d’autant plus lorsqu’elle devait assumer une culpabilité qui n’était pas la sienne. Elle aurait pu, bien sûr qu’elle aurait pu, mais ce n’était pas elle. Samantha se laissa glisser contre le mur, par dépits, anéantie, et elle ne prit pas la peine de chercher à savoir si quelqu’un était là. Les larmes se déversèrent, sans aucune autre considération. Razac revint jusqu’à elle et se posa sur un de ses genoux, la piquant de son bec, mais elle se contentait de serrer le parchemin contre sa poitrine, enfouissant son visage dans ses mains. Elle déglutit péniblement, gémissant parfois, Samantha ne pouvait pas se trouver plus pathétique qu’à cet instant là. Pathétique, mais surtout seule.

Souvent, le professeur de potions n'arrivait guère à s'endormir pour diverses raisons, la plus grande d'entre elle était la présence de Synthia Grey. Il rêvait d'elle si souvent, se disant si souvent : « Si seulement, elle savait. Si seulement, elle savait que je suis son père », mais à chaque fois qu'il était avec elle, il ne lui disait rien, il changeait de caractère et devenait plus amical. Oh oui, il savait déjà qu'il était atteint de schizophrénie, peu de personnes le savait à Poudlard, très peu de personnes. Ce fut alors une nouvelle nuit qu'il passa éveillé, en profitant ainsi pour préparer son cours sur : « Comment faire un philtre de confusion ? ».

En réalité, Aelius ne faisait pas son cours, il faisait juste un schéma de quoi il allait parler, déjà il commençait à mettre les ingrédients que composait ce philtre, ensuite le mode d'emploi et pour finir quelques indications à préciser aux élèves, c'était fait, en cours il l'improviserait. Bref, le sommeil ne lui venait guère à l'idée, il devait désormais trouvé quelque chose à faire. Créer une potion, non, à quoi cela lui servirait-il ? se promener dans Poudlard la nuit ? oui, c'était une bonne idée.

Il quitta son bureau, pour se retrouver, grâce à un passage secret, au troisième étage. En ce moment, les élèves suivaient à la règle les règles de Poudlard, mais le jeune Aelius savait que cela ne durerait guère bien longtemps, en effet ce n'était que le début de l'année, nous verrons bien au milieu. D'ailleurs, Aelius était impatient d'enlever des points à certaines maisons. L'année précedente, il en avait tellement profiter.

L'aube arrivait. Le jeune homme se rappela qu'il attendait une lettre de la plus haute importance, c'était l'un de ses informateurs qui l'aidait à mieux cachait son identité, Aelius attendait de recevoir une lettre des dernières nouvelles à ses propos, oui parce que son informateur travaillait dans le ministère de la magie. Bref, il monta les escaliers lentement pour aller jusqu'à la volière, ne souhaitant guère utiliser les passages secrets.

Arrivant, il entendit quelques gémissements. Gémissements de femme, d'après ce qu'il pouvait entendre. Le jeune homme, en pénétrant dans la volière, put ainsi voir une femme, assise contre un mur. Elle pleurait, elle gémissait ? peu importe, Aelius s'en fichait. C'était vraiment son problème, d'ailleurs ce dernier n'aimait guère les personnes qui libéraient leurs émotions comme cela, pour lui c'était d'un pathétisme. Le jeune homme se dirigea vers son hibou, Zeshin, celui ci portait une lettre à la patte, Aelius la lui prit et lisa cette lettre. Rien de bien grave, c'était bon. Le jeune homme tourna sa tête vers la femme qui semblait pleurer, et laissa échappé un soupir.