Cracbadaboum; Une malédiction, des sorciers. Oserez-vous ?
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 La vengeance n'est pas toujours la seule option...

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La vengeance n'est pas toujours la seule option... Vide
MessageSujet: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyMer 19 Nov - 18:50

[Premier message réservé à Alice Ewing =)]


"C'est des conneries je vous dit ! Pourquoi j'aurais fait ça ?"

C'était un Aaron très énervé qui, ce matin-là, s'était retrouvé au beau milieu du stade de Quidditch, en train d'argumenter avec l'arbitre du dernier match. Quoi que le mot argumenter était un peu faible pour décrire l'énorme dispute qui se déroulait entre eux. Le serpentard, encore une fois, se faisait accuser d'avoir volontairement assomé un joueur de poufsouffle alors que ce dernier volait derrière les anneaux ennemis. Comme Aaron n'accepterait jamais qu'on le traite de tricheur, il tentait de se défendre depuis vingt bonnes minutes déjà, mais apparemment, impossible de faire changer ce stupide sorcier d'avis. Bien entendu, le vilain McCallister ne pouvait pas avoir commis une gaffe, non ! Tout ce qu'il faisait était toujours calculé d'avance, il décidait même en ouvrant les yeux le matin quel pied il allait poser sur le sol d'abord. C'était ridicule ! Complètement ridicule !

Normalement, il se serait fiché de cette situation un peu emmerdante, mais ça le mettait hors de lui. Le jeune homme avait beau avoir tous les défauts du monde, la tricherie était la chose qu'il détestait le plus. C'était quelqu'un de compétitif et déterminé à gagner par tous les moyens, sauf par ce moyen-là. Jamais, au grand jamais il aurait frappé délibérément un des joueurs de l'équipe adverse. Oui bon, c'était normal de vouloir que son équipe remporte la victoire ainsi que la coupe, mais malgré son envie de gagner, Aaron n'agirait pas en idiot.


"Monsieur McCallister, nous connaissons votre réputation et.."

"Ma réputation n'a rien à voir là-dedans ! Que je maltraite des blaireaux dans les couloirs de Poudlard n'a aucun lien avec ce qui se passe sur le terrain de Quidditch... je ne trahirais pas mon équipe uniquement pour avoir le plaisir de blesser un poufsouffle. Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !"

Il ne lâcherait sûrement pas prise. Il n'accepterait pas qu'on le traite comme un joueur déloyal prêt à n'importe quel coup bas pour gagner. Oui bon, côté "jeu honnête" les serpentards n'étaient pas toujours les meilleurs, mais il ne fallait pas généraliser. Si c'était le contraire qui se serait produit, on n'aurait sûrement pas mené une enquête approndie pour découvrir si oui ou non le poufsouffle l'avait frappé volontairement ! Assassinant son accusateur du regard, Aaron passa une main énervée dans ses cheveux foncés, cherchant un moyen efficace pour se sortir de là. Les menaces marchaient souvent avec les élèves, mais avec les professeurs, le risque était grand. Le serpentard décida plutôt de se calmer un peu, histoire de montrer à l'autre qu'il n'était pas sur le point de lui défoncer la figure. Aaron n'avait jamais été agressif, ni violent. De nature calme, il se mettait rarement en colère et préférait déstabiliser en utilisant ses airs de "je-m'en-foutisme". Son regard prétentieux et au-dessus de ses affaires ne le rendait pas non plus moins détestable. Son arme de prédilection ? Les mots. Selon lui, on pouvait détruire quelqu'un en utilisant simplement la parole. Pas besoin de brandir en l'air son poing pour convaincre ou se montrer cruel envers les autres.


"Je ne demande qu'à vous croire Aaron, mais tous les éléments sont contre vous..."


"Mais on s'en fou des éléments ! Qu'on me traite d'ordure, je n'en ai
rien à faire. Mais risquer mon poste au Quidditch pour une accusation
sans fondement, c'est hors de question ! Vous pouvez penser ce que vous voudrez, Aaron McCallister est blanc comme neige dans cette histoire. Maintenant, dégagez que je puisse partir d'ici."


Il avait parlé sur un ton autoritaire, comme si c'était lui qui donnait des ordres et non l'inverse. Par chance, la personne à qui il s'adressait n'était pas tellement efficace côté discipline, et réprimander Aaron pour ses paroles grossières ne lui vint même pas à l'esprit. Tout au long de la converstion, celui qui avait le dessus était le serpentard, qui savait déjà comment ça se terminerait. Il n'avait pas commis le crime dont on l'accusait, c'était un fait, mais même s'il avait été couplable, il s'en serait sorti quand même. Jouer la comédie était quelque chose qu'il avait dans le sang. Selon lui, ça devait remonter à l'enfance, quand il avait dû user de toutes les ressources possibles pour camoufler l'apparition de sa magie. Suivant des yeux le départ de l'homme en le toisant d'un air hautain, le
serpentard resta quelques minutes planté là. Il fini par faire de même peu après et ses pas le menèrent en direction du château. Il pourrait aller décompresser un peu et savourer sa victoire. On ne parlerait bientôt plus de cet incident fâcheux, et le pauvre poufsouffle devrait attendre une autre occasion pour coincer Aaron, même si ce dernier n'avait rien à se reprocher... cette fois-là, du moins.

Tout en marchant sur le chemin reliant le terrain de Quidditch au château, le jeune McCallister songeait à bien des choses. Devait-il vraiment commencer des recherches afin de découvrir qui étaient ses parents biologiques ? Ou au contraire, devait-il s'abstenir de le faire et laisser les choses comme elles étaient ? Ça lui trottait dans la tête depuis un bon moment déjà... la décision n'était pas facile à prendre, mais à mesure qu'il grandissait et qu'il découvrait à quel point ses parents adoptifs et lui étaient différents, l'envie de savoir à quoi ressemblaient ses parents était présente chaque minute de sa vie. Étaient-ils tous les deux sorciers ? Avaient-ils fréquenté Poudlard et si oui, à Serpentard ou pas ? Avait-il des frères ou des soeurs dont il ignorait l'existence ? Ces derniers temps, il en parlait souvent avec Cassandra, qui vivait la même situation que lui. Ils hésitaient et n'arrivaient pas à se décider, mais si jamais ils le faisaient, ce serait ensemble.

Un léger bruit attira son attention. Il provenait de son dos, donc le seul endroit qui lui était impossible de voir tant qu'il ne se retournait pas. Comme il n'avait pas trop envie de perdre son temps sur le chemin, il continua sans trop s'en préoccuper. Mais le bruit persistait. Est-ce qu'on le suivait ? Peut-être des gryffondors qui se croyaient téméraires et qui espéraient jouer un tour tordu au fameux Aaron McCallister. Si c'était ça, il rirait un bon coup et ne s'en ferait pas trop. Mais sa curiosité l'emporta et il stoppa net en plein milieu de la route. Lentement, mais avec assurance, il se retourna pour savoir la source de se bruit qui semblait augmenter depuis qu'il avait cessé d'avancer. Finalement, rien de suspect. C'était tout simplement une élève qui marchait dans sa direction. Mais en la scrutant d'un peu plus près, il étouffa une série de jurons en luttant contre son envie de détaler de là. C'était Alice. Alice marchait vers lui. Il ne savait pas encore si elle l'avait remarqué, mais la probabilité était très grande puisqu'Aaron marchait devant elle depuis un bout de temps.

Il la toisa d'un air mauvais qui se termina en un rictus qui en disait long sur ce qu'il pensait d'elle à ce moment-là. La dernière personne qu'il désirait croiser dans ce maudit château... cette garce qui avait joué sans scrupules avec son coeur de jeune adolescent. Il lui avait accordé sa confiance, et elle avait pilé dessus sans remords. Alice était maintenant pour lui un signe que s'abaisser à aimer quelqu'un était inutile, car on finissait toujours par le regretter. Alice était sa faiblesse. Sa plus grande faiblesse. Et c'était pour cette raison qu'il la détestait, mais qu'il n'arrivait pas à lui faire payer sa trahison comme il le voudrait.


"Toi..."
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Alice M. Ewing
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▌Citation :
Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsi constitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette "vérité".NIETZSCHE

▌Clan : Avec moi-même, ça en fait moins à trahir.
▌Âge : 18 ans
▌Année : Huitième
▌Maison : Serpentard
▌Sang : Impur
▌Humeur : lost.
▌Crédit(s) : Ava (c) texas-flood & icon (c) Fox

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MessageSujet: Re: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyJeu 20 Nov - 9:50

Tiens donc. On dirait qu’Alice n’est pas la seule à avoir sa réputation qui la suit à la trace, comme un mauvais sort. Et quand on disait tricher…Alice feignait tout simplement l’innocence. Elle écarquillait les yeux, l’air ingénu, ses fines lèvres s’étirant en un sourire innocent comme pas deux. Il ne manquerait plus que l’auréole au dessus de la tête et le fond de cantiques repassant Alléluia…Qu’on ne s’y trompe pas. Alice n’était pas une sainte. Plutôt du genre à cracher dans le bénitier, en fait. Une sale garce comme on n’en connaît pas, une jeune femme sans complexe et passablement tarée. Les mots vous choquent? Pas moi, je trouve cela parfaitement normal et concevable de vouloir appeler un chat un chat. Alice trichait donc. Et ne s’en cachait pas. Si elle avait bien une réputation, en plus d’être une garce, c’est de tricher. Ses coups de bluff marchaient à tous les coups. Et les gens, comme des crétins qu’ils sont tous (faut pas se leurrer) sont comment dire…assez naïfs pour croire à ce qu’elle dit. Il faut être royalement stupide pour avoir foi en ce qu’Alice dit. Beaucoup se laissent prendre au piège, et il y en aura encore…Comme ça pouvait être stupide, parfois, un humain. Et en ce qui concerne la vengeance…Hum, sensiblement compliqué, comme question. Alice était pour une fois d’accord avec le vieil adage La vengeance est un plat qui se mange froid . très froid, même. Le rapport? Aucun. Mais Alice est comment dire…Déréglée au niveau de ses pensées, qui partent tous azimuts. Avec aucune logique dans ses raisonnements parfois foireux. Et c’est ladite argumentation qui manquait cruellement de poids, en ce moment.

Il est donc question d’un éternel clivage, une histoire à se bouffer le nez, comme Alice sait si bien faire. D’un côté, quand on voit le nombre de mésententes et d’ennemis qu’elle a, ça n’a rien d’étonnant. A la croire, elle détesterait les neuf dixièmes du château, ce qui représentait pas mal de monde, comparé aux relations « normales » qu’elle avait. Mais ne vous avisez pas de croire qu’Alice est normale. En terme de normalité, Alice était loin d’être un bon exemple…Suffit de voir sa réputation. Réputation, qui, comme évoqué plus haut, peut être problématique…Surtout quand une dizaines d’élèves s’amusent à copier sensiblement la même connerie lors des interros. C’était toujours comme ça que le prof voyait si il y a eu triche ou pas. Les tricheurs se repéraient à la connerie répétée (et pas déformée). Alice ne foutait jamais rien pendant les interros. De une, parce que ça la gonfle. Les cours en général, ça la gonfle aussi. Encore plus quand il y a une horde de crétins qui léchaient les bottes des profs en répondant à leurs questions…Comme si un individu appelait son clébard en sifflant et que l’animal arrivait en jappant et en remuant la queue…Elle regardait toujours d’un air moqueur les intellos et les rats de bibliothèque, ceux qui avaient le nez constellé d’encre à force d’écrire vite, le visage si près de la feuille de parchemin, en se demandant ce que ça ferait si elle décidait de leur faire bouffer la table. De deux, elle s’en fout totalement d’avoir des bonnes notes. Il n’y avait que les intellos pour s’en soucier. Ou un individu normalement constitué qui se préoccuperait de sa réussite. Chose qui n’effleurait pas l’esprit d’Alice qui avait d’autre ambitions. Continuer ses expériences interdites, par exemple. Et développer une sorte de trafic avec ses substances modifiées. Les interros, donc. Chose exceptionnelle, Alice avait essayé, pour une fois, de s’investir dans la réponse au questionnaire. Elle voulait faire quelque chose d’assez complet, a contrario des réponses laconiques et succinctes qu’elle fournissait alors, montrant son désintéressement total pour la chose. Elle avait risqué un coup d’œil sur le questionnaire du voisin. Roxie l’avouait sans honte. Il lui arrivait de tricher pendant les interros. Et vous savez ce qu’il y a de pire? Ledit voisin avait recopié une erreur en regardant sur son voisin, qui avait regardé sur son voisin, qui…enfin bref, vous l’aurez compris, tous les tricheurs de l’heure de cours sembleraient s’être donné le mot pour se filer les réponses.

Malheureusement pour ces tricheurs, le prof n’est pas si crétin qu’il en a l’air. Il en a sûrement vu passer des élèves pris en flagrant délit de tentative de fraude. Et bizarrement, c’est sur Alice que tout retomba, quand le professeur rendit les copies. Roxie ignora superbement la remarque, et elle se contenta de sourire d’un air blasé à son voisin, d’un air de dire, mais celui là, il commence à me gonfler…Oui, en plus d’être une tricheuse, une garce, elle était en plus malpolie et insolente quand elle s’y mettait. En plus d’un franc parler. Bref, ce matin, Alice n’était pas forcément de bonne humeur, et elle a remballé le prof, avant de quitter la classe d’un pas digne. Sans-gêne, je vous l’avais bien dit. Son coup de théâtre avait parfaitement fonctionné, et c’est une Alice satisfaite qui était retournée à la salle commune. Elle avait posé ses affaires de cours sur son lit -jeter serait un terme plus approprié- et elle avait disparu momentanément dans sa valise pour se trouver quelque chose à mettre parmi la tonne de fringues qu’elle avait. Elle finit par dégotter un bustier noir, avec des dentelles au niveau du décolleté, une jupe noire, qui lui arrivait aux genoux, et elle mit à nouveau ses chères rangers. Une veste en cuir noir plus tard, elle sortit, décidant de prendre l’air, l’idée étant de ne pas rester dans la salle commune. Dans une demi-heure exactement, ça serait la fin des cours, et une horde d’élèves débarquerait dans la pièce, blablatant joyeusement sur ce qui s’est passé en cours. Si quelqu’un voyait par malheur Alice, pour sûr qu’elle finirait la soirée à raconter pour la énième fois la mésaventure et à faire passer le prof pour un connard. Le souci, ce n’est pas de trouver une histoire cohérente, elle savait broder un peu. Et le pire, c’est que Mademoiselle était constante dans ses mensonges…Pas évident de démêler le vrai du faux, elle trouvera toujours le moyen de ne pas changer de version. Quand elle mentait, ça ne se voyait pas. Elle restait impassiblement sérieuse, trop sérieuse. Et elle embobinait joyeusement son interlocuteur sans que celui-ci ne doute une seule fois de sa parole.

C’était en partie ce qui était arrivé à Aaron, qui, à l’instar de la pauvre Eve, fut tenté par le Serpent. Il avait cru à ce qu’Alice voulait bien montrer. Si maintenant elle prétendait qu’elle n’était pas sincère, il y a quelques années de cela, son opinion était comment dire…Différente. A l’âge de treize ans, Alice ne s’enfermait pas encore dans le mensonge, l’hypocrisie et son attitude de sale garce. En fait, on pourrait dire qu’elle avait presque été amoureuse. Presque? C’Est-ce qu’elle dit, car avouer le contraire serait dévoiler son talon d’Achille. Impossible. Impensable. Alice avait quand même une réputation à entretenir…Celle de ne pas avoir de cœur, une manipulatrice sans scrupules, dépravée et garce comme pas deux. Elle avait connu beaucoup d’aventures, de flirts, de par son comportement parfois outrageux jusqu’à parfois piquer la curiosité de ceux qui avaient de mauvaises intentions quand ils croisaient une jeune femme aussi libérée et jolie que pouvait l’être Alice. Des fois, elle avouait sans honte avoir des partenaires beaucoup plus vieux qu’elle. Malgré son apparence chétive, elle parvenait à séduire des hommes beaucoup, beaucoup plus vieux qu’elle. Elle préférait les hommes matures car ils étaient justement matures, a contrario des jeunes débiles qui jalonnaient le château, qui étaient encore puceaux et qui suaient beaucoup trop lorsqu’ils étaient en présence d’une fille qu’ils appréciaient bien plus que la normale l’exigeait. Alice se rappela de la fois où elle avait eu affaire à un jeune homme vierge jusqu’au bout des ongles. Du même coup, il a donné son premier baiser et perdu sa vertu. Avec elle. C’était il n’y a pas si longtemps que ça, mais c’était comique de s’en rappeler. Parce que maintenant, ce mec était un des tombeurs de Poudlard. Ahaha. Qu’Est-ce qu’on dit, maintenant? Merci Alice! Mais Alice n’a pas toujours eu de l’expérience en matière de sexe, il y a bien un moment où elle était vierge elle aussi. Elle perdit sa vertu à l’âge de 13 ans et quelques. Et elle se souvenait très bien qui était le garçon en question. Devenu lui aussi un tombeur. En plus d’être franchement détestable.
Oh pour sûr, ils avaient des choses en commun. Le fait qu’ils ne connaissaient pas leur famille biologique, par exemple. Oui, Alice est orpheline, elle a toujours vécu à Oxford, à l’Orphelinat, mais elle allait à l’école à Londres. Elle sourit avec nostalgie en pensant à son ami d’enfance qui devait être quelque part dans le château. Ils s’étaient éloignés, mais Alice l’avait adoré quand elle était enfant. Allez savoir ce qu’une Alice gentille était capable d’accomplir, comme miracle. A moins que ce soit justement le fait qu’elle soit gentille qui est miraculeux. Alice se demandait parfois à qui elle ressemblait, question physique. A son père? A sa mère? A moins qu’elle ait un peu des deux…Le regard ambré de son père, l’apparence de sa mère? Ses parents s’aimaient-ils quand ils l’ont conçue? Que leur est-il arrivé pour qu’ils décident de la confier à un orphelinat? Se sentaient-ils menacés, voulant mettre leur progéniture à l’abri? Alice ne savait rien de son histoire, pas même sa date de naissance exacte. Juste qu’elle était là, sur le perron de l’orphelinat, avec son nom attaché sur la couverture, calligraphié sur une feuille de papier et retenu par une épingle à nourrice. Elle devait avoir dans les quinze jours, trois semaines. Alice, l’été dernier, était donc allée à la mairie, pour faire des recherches. D’une, elle découvrit qu’elle n’était pas née à Oxford mais à Londres. Et qu’elle s’appelait bien Alice-Marble Ewing. Elle était née un quatre avril, très exactement. Elle avait espéré trouver le nom de ses parents, mais elle vit que sa mère avait accouché sous X. Et que par conséquent, il était impossible de remonter jusqu’à elle en se basant sur son identité. Les circonstances de sa naissance étaient toujours aussi floues pour la jeune femme, qui ignorait presque tout de son histoire. Au fil des années, son conte rose s’était mué en quelque chose de plus sombre. Mme Mason, la responsable de l’orphelinat qui fut comme une mère pour elle, lui raconta des histoires sordides sur ce qui est arrivé à ses camarades. Elle découvrit par exemple que Jenna, qui fut son ennemie jurée bien avant que Cassandra entre en scène, avait été abandonnée parce qu’elle n’avait pas été désirée par ses parents. Soit. Alice ne s’apitoya pas sur cette histoire, mais cette info cassa un peu son propre mythe… Alors elle en vint à penser que ses parents l’avaient abandonnée parce qu’ils ne l’aimaient pas. Tout simplement…Ou pas! Ca dépendait après de quel point de vue on se place.

Tout en se laissant aller à ses pensées, elle ne remarqua pas le jeune homme qui marchait devant elle. Car oui, c’était un homme. Il était large d’épaule, avec des cheveux sombres. Alice, l’ayant de dos, ne saurait pas dire qui il était, mais si elle l’avait su, elle aurait probablement pris la tangente et changé tout bonnement de direction. Alice l’ignora donc, continuant sa route, se rendant au Palace des pompoms en vue de la prochaine séance. Argh…elle allait encore se bouffer le nez avec Cassandra, aussi dirigeante. Comme si leur rivalité ne suffisait pas…Mais Alice comptait s’y rendre à l’avance, histoire de se préparer psychologiquement. Quoique…Elle ignorait pour l’instant qu’elle allait être aussi énervée, sinon plus, rien qu’en adressant la parole au jeune homme qui était là, devant elle. Et qui venait de s’arrêter, brutalement. Alice arqua un sourcil, avant de rouler les yeux d’un air blasé. Elle passerait son chemin, voilà tout. Mais elle changea net d’avis lorsqu’elle vit à qui elle avait affaire. Argh! (bis). Aaron! Oui, Aaron. Son ex, quoi. Celui qu’elle avait lâchement laissé tomber, préférant se perdre dans les bras de ce Poufsouffle qu’elle avait remarqué alors qu’elle était encore avec lui. Aaron avec qui elle eut sa première fois, et…Mauvais plan, tout ça! Alice se mordilla la lèvre inférieure, en train de tergiverser sur une question futile mais utile, dans le fond. Deux options se profilaient à l’horizon. Soit, elle passait sans rien dire, continuant de l’ignorer superbement en faisant comme si elle ne l’avait pas vu. Ou encore, elle s’arrêtait pour l’asticoter comme c’était souvent le cas lorsqu’elle le croisait.

Elle opta tout d’abord pour l’option une. Partir comme si de rien était, parce que là, elle n’avait absolument rien à lui dire. Mais elle opta plus rapidement encore pour l’option deux, c’est-à-dire de répondre à ses attaques. Car il venait de lui lancer un regard hostile, qui finit en rictus méprisant. Alice darda sur lui un regard venimeux, tout en restant de marbre. Seul son regard trahissait en fait son énervement plutôt passable. Un regard qui signifiait clairement Oui Aaron, je suis super heureuse de te voir, et toi? Ooh,mais tu as l’air aussi ravi que moi, dis donc. Comment va-t-il? mais elle ne dit absolument rien, se contentant de le toiser d’un air de défi. Parlerait-il? Se tairait-il? Continuerait-il son chemin sans broncher ou ferait-il un brin de causette avec elle? Il lui déclara la guerre lorsqu’il murmura un Toi particulièrement haineux. Elle afficha un sourire mesquin, avant de répondre, venimeuse.


Oui, moi. Depuis quand c’est interdit de se promener?
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MessageSujet: Re: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyMer 26 Nov - 22:36

" Oui, moi. Depuis quand c’est interdit de se promener ? "
Il n'avait plus du tout envie de rire, maintenant. S'il avait absolument eu à choisir une émotion particulière, Aaron aurait probablement opté pour... la honte. Étrange comme sentiment, non ? Surtout venant d'un être aussi fier et aussi sûr de lui que l'était le Serpentard. Alice était sa plus grande faiblesse et donc, sa honte la plus humiliante. Il s'était fait avoir, purement et simplement, par une fille qui préférait aller de conquête en conquête plutôt que d'ouvrir son coeur pour de bon, à une personne spéciale. Quelques années plus tôt, il avait cru que la sorcière était LA personne spéciale en qui il pouvait enfin avoir confiance. Bien entendu, Aaron avait des amis pour qui il donnerait sa vie n'importe quand... mais l'amour et l'amitié avaient des différences. Il était amoureux, aucun doute là-dessus. Tellement amoureux que ça le rendait un peu plus vulnérable chaque jour. Car plus les minutes passaient, et plus le jeune homme croyait avoir une petite-amie qui l'aimait autant que lui. Au début, entre eux, c'était de l'amour. Encore aujourd'hui, Aaron se dit qu'elle devait ressentir au moins un minuscule sentiment d'amour envers lui, car sinon elle s'en serait débarrassé bien plus vite. Ils n'étaient pas simplement un couple... disons qu'entre eux c'était aussi une belle amitié. Ils s'étaient toujours bien entendus, malgré leurs différences assez flagrantes. Ils passaient toujours du bon temps et étaient là l'un pour l'autre quand ça allait plutôt mal.

C'était la première fille que le Serpentard avait vraiment aimé. D'un amour inconditionnel. Et Aaron s'en voudrait sûrement toujours... il s'en voudrait, car le fait qu'il soit devenu aveuglément fou d'Alice l'avait détruit. Et ce, pour toujours. Le jour où il l'avait surpris avec un autre était et resterait le jour le plus horrible de son existence. Encore pire que toutes les moqueries et les blessures physiques qu'il avait subi à l'orphelinat étant jeune. Il croyait la comprendre, parce que tous les deux partageaient un lourd passé, semblable sous plusieurs aspects. Elle l'avait ensorcelé, dans tous les sens du terme. Alice Ewing s'était emparé du coeur du beau serpentard et l'avait tout simplement broyé. La douleur qu'il avait ressenti n'aurait pas été pire si son ex l'avait tabassé à coup de pied... ou à coup de doloris, disons-le honnêtement. C'était une trahison et le jeune homme ne lui pardonnerait jamais. Elle avait joué avec son coeur comme un enfant jouait avec ses copains dans la cour d'école.


FLASHBACK

" C'est beau tu ne trouves pas ? "
" Quoi, les étoiles ? "
" Ouais... "
" Hmmm... t'as raison Aaron. C'est beau. "
" Mais pas autant que toi, c'est sûr. "
" Je le sais ça aussi, petit malin ! "
" Je t'aime Alice... "


C'est à ce moment que le jeune adolescent se releva en s'appuyant sur les coudes. Les deux amoureux étaient étendus sur l'herbe verte du parc de Poudlard, et ils contemplaient depuis quelques minutes la voûte céleste qui régnait sur le monde, là-bas, très loin au-dessus de leur tête. Il avait voulu l'emmener à cet endroit précis pour lui montrer les étoiles, qui offraient ce soir-là un spectacle ravissant. Bon, ce n'était pas trop le genre d'Aaron de se montrer romantique à ce point, mais ce n'était pas une journée ordinaire. Cette date représentait leur 2ième anniversaire ensemble. Et le serpentard avait voulu lui offrir quelque chose, même si ce n'était pas matériel. Il ne savait pas si ça avait plu ou non à Alice qui s'était montrée peu démonstrative. Mais il l'aimait, un point c'est tout. Et il aurait tout fait pour elle.

Toujours appuyé sur ses coudes, le jeune McCallister se pencha vers sa copine et l'embrassa tendrement. Ce n'était pas leur premier baiser, mais celui-ci voulait dire bien des choses. Il recula ensuite son visage de quelques centimètres pour contempler celui de son petit ange. Pour lui, Alice était... parfaite. Elle était si belle qu'il était certain que ça le tuerait un jour ou l'autre. Il ne savait pas à quel point il avait raison, cependant.


" Tu es tellement belle. "

Personne n'aurait pu croire à cette scène... Aaron McCallister, si froid, si mystérieux, si solitaire... complètement sous le charme d'une jolie fille.

FIN DU FLASHBACK

Ces souvenirs étaient devenus pour lui un poison quotidien qui diminuaient sa capacité à aimer un peu plus chaque jour. Il était absolument sûr que plus jamais il ne se ferait avoir par une connerie aussi futile que l'amour. Un coeur brisé une fois ne peut pas l'être de nouveau, parce qu'un coeur brisé est impossible à réparer. Et celui d'Aaron n'était pas seulement brisé... il était empoisonné. Il n'arrivait pas à oublier Alice et n'arrivait pas non plus... à cesser de l'aimer. Chaque fois qu'il la croisait, ou qu'il pensait à elle, ce sentiment qu'il craignait plus que tout refaisait surface. Un désir trop fort pour qu'il l'élimine complètement. C'était simple; il la voyait et il se rendait compte qu'il l'aimait toujours. Cependant, la haine qu'il ressentait pour elle était tout aussi réelle.

Le Serpentard camoufla donc toutes les émotions qui essayaient de sortir de son corps et se construit un visage plutôt neutre, voire inexpressif. Il évitait cependant de regarder Alice dans les yeux, car tout ce qu'il désirait cacher serait alors dévoilé. Et s'il voulait garder tout ça secret de quelqu'un en particulier, c'était bien la charmante demoiselle qui lui faisait maintenant face. Bon, il était certain que le commentaire qu'il avait lancé avait été plus fort que lui. Aaron avait la fâcheuse tendance de croire que l'endroit où il se trouvait lui était exclusif. Il ne se gênait donc pas pour montrer aux gens qu'il ne voulait pas voir là, de foutre le camp. Mais Alice n'était pas n'importe qui et il la connaissait plutôt bien. Il savait donc avec certitude que ça ne marcherait pas avec elle.

Comme il s'y attendait, elle avait répondu sur le même ton que lui. Un ton qui fit apparaître un mince sourire en coin sur le visage du Serpentard.


" Tu sais très bien que tu peux aller où tu veux Alice... ce n'est pas moi qui t'en empêcherai. On marche ensemble si tu veux ? "

Déstabiliser l'adversaire. Une tactique que le jeune McCallister aimait beaucoup utiliser. Faire exactement le contraire de ce à quoi notre ennemi s'attend. Se montrer courtois et poli envers Alice et l'inviter à faire un bout de chemin avec lui était certainement inusité venant d'Aaron. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce qu'il fasse une telle proposition. Mais si elle le connaissait seulement un peu, elle ne s'attendait sûrement pas non plus à ce qui se mette à lui crier des insultes par la tête. Ce n'était pas du tout le genre du jeune homme et il ne ferait pas exception pour elle.
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Alice M. Ewing
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La vengeance n'est pas toujours la seule option... Vide
MessageSujet: Re: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyJeu 4 Déc - 11:39

Si c’était arrivé à d’autres, Alice aurait trouvé cela trop marrant. Bah…C’est toujours mieux de se moquer du malheur des autres plutôt de vivre certaines situations qui craignent, comme dirait l’autre. Pour Alice, la vie de ses camarades n’était ni plus ni moins qu’un feuilleton digne des Feux de l’Amour. Ou quelque autre séries débiles que les grand-mères regardaient l’après midi, après le repas, avec le chat sur les genoux et les aiguilles à tricoter dans les mains. Alice adorait peut être les ragots pour cette raison. Qui sait? Alice adorait commenter et alimenter les commérages. Untel sort avec une telle? Et si on rajoutait machin dans le lot, ça fait un beau triangle amoureux, non? Pour être une colporteuse de ragots exemplaire, il ne suffisait pas de répéter ce que d’autres disaient, ça, c’était bon pour les perroquets. Il fallait parfois se montrer imaginatif, voire passablement tordu. Après tout, un racontar n’avait de valeur que si il était crédible. Vous y croiriez, vous, à l’histoire qui dit comme quoi votre camarade Mathilde aurait embrassé le Calamar Géant parce qu’elle voulait se consoler de son petit-copain qui l’avait trompé avec on ne sait quelle fille de Serpentard -Alice?- Personnellement, je n’y croirais pas une seule seconde. Par contre…Si vous preniez un individu lambda -appelons le Carlos- qui aurait coincé Jessica derrière un rayon de la bibliothèque, pour l’inviter au bal. Ils y seraient allés ensemble, et paraît que Jessica adore Carlos. Même qu’il y a la copine d’une fille qui a vu Carlos embrasser Jessica et que maintenant, tout le monde est au courant de l’histoire. Carlos et Jessica sont ensemble. Super, non? C’est triste à dire, mais la machinerie du ragot fonctionne comme ça. La rumeur se répète de bouche en bouche, et malheureusement, son contenu n’est pas toujours restitué avec exactitude. Les propos sont souvent idiots et dénués de fondement. C’était le cas des trois quarts des rumeurs débiles qui circulaient dans l’école. Tout ça parce que quelqu’un aurait vu tel prof faire du gringue à un autre qu’ils seraient ensemble. Les rumeurs de ce genre n’intéressaient pas Alice, qui préférait les histoires complexes, passablement tordues et parfois sordides. A chacun son trip, comme dirait l’autre. Néanmoins, quand les rumeurs venaient directement d’Alice, on lui laissait toujours le bénéfice du doute. Pourquoi? Parce qu’elle était tellement sérieuse quand elle disait ceci ou cela. Comme si elle-même elle croyait à ses craques. Pourtant, dans sa tête, tout laissait présager qu’elle ne s’attachait pas à tout ça. Elle se fichait des autres sans aucun scrupule, sans se dire que d’embobiner les gens, c’est mal. Le bien, le mal, deux concepts abstraits qui semblaient ne pas concerner Alice. Elle n’aimait pas les règles, et quand il y en avait -comme dans cette fichue école- elle les transgressait joyeusement. Les interdits étaient bien plus excitants que de respecter à la lettre tout ce qui est dit. Combien de fois Alice s’est retrouvée dans le bureau de la directrice de maison? Elle ne les comptait plus. N’importe qui se serait incliné, mais pas Alice. Elle continuait à résister, continuant d’en faire à sa guise. Comme si cela ne suffisait pas! Alice ne s’arrêtait que quand vraiment elle heurtait le mur. Prendre des risques, c’était son crédo. Un principe auquel elle ne s’est jamais dérogée. Il lui arrivait, comme à tout humain -errare humanum est- de se tromper, de faire certaines erreurs.

La pire était sans doute celle intitulée « Aaron ». Oui, celui là même. Celui avec qui Alice a eu le malheur de sortir, quand ils étaient à leur quatrième année -troisième pour Aaron, étant plus vieille que lui-. Et que, lors de sa cinquième année, -correspondant à la sixième année pour Alice-. Aventure qui a vite viré au fiasco. Bah. Ca n’avait pas affecté Alice tant que cela. Les dégâts en revanche étaient beaucoup plus visibles chez Aaron. Elle avait, une fois de plus, par sa légèreté, son comportement un peu salope, détruit la vie de quelqu’un. Alice détruisait la vie des autres, sans en être dérangée. C’était un vice dont elle ne pouvait pas se défaire. Mais le pire fut pour elle de se donner à Aaron, entièrement. Encore de ces conneries qu’on faisait quand on était gosses parce qu’on ne pouvait pas réfléchir correctement. Les petites filles étaient toutes pareilles, elles rêvaient du prince charmant qui viendraient un jour les enlever pour les emmener dans un royaume lointain. Quand elles grandissaient, elles comprenaient qu’il n’y avait plus vraiment de princes -en fait, les révolutionnaires s’amusaient à les décapiter- et point de royaumes, mais elles croyaient toujours à l’amour. C’est peut être cette sorte de naïveté qui l’avait poussée dans les bras d’Aaron. Naïveté pour laquelle elle s’en mordait à présent les doigts. Certes. Elle avait aimé Aaron. Assez en tout cas pour rester avec lui pendant deux ans. Aaron s’était laissé éblouir par Alice, un an plus vieille que lui. Alice qui avait vécu dans le retrait, martyrisant ses camarades et se comportant comme si Poudlard n’était qu’un terrain de jeux, et les élèves qui l’habitent des cobayes. Des cobayes pour ses fichues expériences, qui n’avaient pas toujours quelque chose de légal, malheureusement. Alice jouait avec les gens, mais c’est bien plus tard qu’elle intégra la formation de ce qu’on appelle plus familièrement des salopes. Ce n’était pas si vieux que ça, Alice, aguicheuse. L’an dernier, elle était encore dans la catégorie « fille pas libre ». Frustrant? Non, elle pensait vraiment qu’Aaron était celui là; Jusqu’à ce qu’elle ne repère ce Poufsouffle. Un an plus vieux qu’elle, les cheveux blonds, et il était…Beau. C’est vraiment là qu’elle devint frustrée de ne pas pouvoir flirter à sa guise parce qu’elle était casée. Alice était une de ces filles qui avaient besoin de plaire, d’être flattées. Le genre de filles avides de compliments, quoi. Alice ferma les yeux. Elle est sortie avec ce Poufsouffle pendant trois mois. Poufsouffle qui n’est plus à l’école aujourd’hui. Mh, vous devez sûrement le connaître…Derek. Oui, celui là même. Elle sortit avec lui, réduisant ainsi à néant tout ce qu’elle avait pu vivre avec Aaron. Poussières, tout n’était plus que poussière. Des poussières incandescentes, cependant. Alice ferma les yeux, un autre souvenir s’imposant avec exactitude dans sa mémoire, la frappant en pleine face comme si on l’avait giflée.

Flash-back

Alice ne savait plus ce qu’elle faisait, du moins si, mais c’était tellement confus. Tout se mélangeait dans son esprit, alors que paradoxalement, elle réagissait au quart de tour. Elle n’avait jamais ressenti cela, avec autant d’intensité, et ça lui faisait peur. Tout à coup, le canapé lui paraissait bien inconfortable, mais elle s’en fichait, elle se sentait fiévreuse. Elle voulait savoir, découvrir. Ce dont les filles plus âgées, dans son dortoir, se vantaient sans cesse. Que pouvait-on faire, à quatorze ans et quelques? Mis à part regarder, subir, être passif? Alice n’y connaissait rien. Et ça se voyait lorsque les autres commères lui parlaient de ça. Parfois, Alice s’imaginait des choses. Elle se regardait, juste après avoir pris sa douche, complexant comme toujours sur sa poitrine trop peu importante. Seulement, là, elle ne portait pas de regard critique sur ce corps trop imparfait. Elle imaginait, les dernières miettes de son innocence s’effilochant à grande vitesse. Alice imaginait les mains d’un homme parcourant ce corps si jeune, découvrant ses particularités, ce qui faisait qu’elle était elle et pas une autre. Une drôle de sensation naquit dans son bas-ventre, sensation qu’elle oublia bien vite. Son fantasme se brisa soudainement, et elle sursauta, comme si on venait de l’électrocuter. La bouche légèrement sèche, le cœur battant, elle se rhabilla vite fait, se sentant coupable d’avoir eu de telles pensées. C’est à partir de ce moment là qu’elle découvrir le pouvoir des mots. Si ça agissait sur elle, pourquoi ça n’agirait pas sur quelqu’un d’autre? Chaque mot avait sa propre incidence, sa propre portée. Elle sortit de la salle commune, légèrement troublée.

Elle trouva Aaron quelque part. Elle sortait avec depuis quelques mois, bien qu’il fusse plus jeune qu’elle. Alice le regarda, différemment, par rapport à d’habitude. Ignorant que quelques instant plus tard, elle lui donnerait sa vertu. Alice commençait à le dénuder, tremblant affreusement. Elle ne savait rien de tout cela, et pourtant, elle voulait savoir. Elle découvrait toujours des tas de trucs, mais pas ça. Alice ferma les yeux, alors que ses mains remontaient doucement le long du torse d’Aaron, dont la chemise scolaire était ouverte à moitié. Bientôt, arriva le moment fatidique. Celui qui allait faire d’elle…Une femme? A seulement quatorze ans? Alice ne se sentait plus aussi courageuse, et elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait peur. Et cela se voyait à son regard. Doucement, Aaron se pencha vers elle, posant quelques baisers dans son cou.

"-Tu as peur?"

Alice déglutit, avant de fixer Aaron, de le dévisager comme elle le faisait toujours. Elle grommela quelque chose, qui ressemblait fort à Non, pourquoi aurais-je peur? mais elle dut admettre que ce saut vers l’inconnu l’effrayait au plus haut point. Mais en même temps, elle était avide de découverte. Elle ne serait tranquille que lorsque sa curiosité sera assouvie. Elle fixa un point derrière son amoureux, puis elle leva à nouveau la tête vers lui.

"-Je crois. Je n’ai jamais fait…Ce genre de chose."

Ca ira. Il l’avait promis. Et effectivement, ça avait été. Alice M. Ewing, à partir de ce moment, sut ce qu’était d’aimer, même si c’était avec son corps. Même si cela devait s’arrêter un jour. Elle savait qu’Aaron n’était pas le bon. Elle le sentait, mais elle préférait y croire. Comme ces petites filles qui rêvaient tant de leur prince, Alice, elle, avait trouvé le sien, même si au bout d’une révérence et d’un baiser, il finirait, immanquablement, par partir.

Fin du flashback

Alice écarquilla les yeux. Comme si elle venait d’être jetée d’un rêve, retrouvant soudainement la réalité. Elle s’aperçut également que son souffle s’était fait plus court. C’est dingue, ça, comme des souvenirs vieux de trois ans peuvent produire en elle des émotions encore intactes…Comme si au fond, Aaron et elle étaient toujours en couple, comme si elle l’aimait toujours et ce en dépit de ce qu’elle avait fait. Seulement, Alice n’aimait plus Aaron, ou du moins, voulait-elle y croire, et elle croyait dur comme fer qu’elle le haïssait, comme si la haine pouvait noyer tout ce qu’elle avait ressenti -ou cru ressentir- pour lui. Les souvenirs étaient là, et ils la blessaient, bien qu’elle s’efforçait, comme à son habitude, de ne rien montrer. Alice qui ne savait pas trop quoi penser de lui, et qui préférait faire comme si il n’était pas là. Car selon elle, loin des yeux, loin du cœur. Mais elle n’arrivait pas à le chasser de son esprit aussi vite qu’elle le voudrait. Alice avait signé un contrat avec le diable…Un peu exagéré, mais elle avait donné son âme à Aaron, et elle ne pouvait pas le reprendre. Ca la rendait folle, mais elle ne pouvait pas faire machine arrière. C’est impossible. Comme le dit la chanson, on n’oubliait jamais rien on vit avec. Alice était humaine, malgré son masque morbide qui montait crescendo dans l’horreur. Elle avait malheureusement pour elle des souvenirs qui ne mourraient pas. Ceux avec Aaron en faisaient partie. Comme si sa mémoire lui jouait des tours, comme si on la forçait à se rappeler de ce qu’elle voulait oublier. Ces petites choses indésirables comme par exemple, les dératés de son cœur quand Aaron était à proximité. C’était quoi, bordel? Pourquoi lui faisait-on subir tout ça? Alice pouvait nier, indéfiniment. Les faits étaient là. Elle aimait encore Aaron. L’amour…Ce putain de sentiment qui empoisonnait, et qui l’avait stigmatisée à vie. Jamais plus elle ne se laisserait aller à une telle faiblesse. Et pourtant…

Et pourtant. Pour la première fois, Alice détourna le regard. Stupide humaine qu’elle était. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle ne voulait pas de tout ça. Et pourtant, elle était obligée. Alice ferma les yeux. Elle réfléchit un moment, assimilant ce qu’Aaron lui avait proposé. Marcher ensemble. La bonne blague! Quand on parlait d’Alice et Aaron, ensemble était un terme à bannir. Alice se mordilla la lèvre inférieure, prise entre deux eaux. D’un côté, elle avait envie de se carapater, mais cela ferait montre de sa lâcheté. Lâche face à ses sentiments. Face à Aaron, son vieux démon. Comment était-elle venue à le diaboliser? Elle n’en savait rien. Alice voulait, d’un autre côté, l’accompagner. Elle regarda le sentier qu’elle était en train de parcourir. Elle n’était pas sûre de vouloir découvrir ce qu’il y avait au bout, pour peu qu’il y ait eu quelque chose à faire. Alice finit par céder.


"D’accord."

Elle ne se montrait pas très loquace, pour une fois. Elle ne ferait pas le premier pas pour engager la conversation, c’était couru d’avance. Alice lorgna derrière elle, à tout hasard. Il était trop tard pour reculer. Elle fixa Aaron, avec un air de défi. Cette fois, elle irait jusqu’au bout, il n’était pas question qu’elle flanche.
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MessageSujet: Re: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyLun 15 Déc - 20:33

FLASH BACK

"Alors, c'est qui cette fille Aaron ?"

"De quoi tu parles Jonathan ? Laisse-moi donc tranquille !"

"Écoute p'tit frère... je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas en parler à papa et maman lorsqu'ils t'écrivent pour te demander si tu as une petite-amie. Mais j'ai seize ans, l'amour ça me connaît plus que toi. Et je sais bien que t'es amoureux, tu ne le dis pas mais je le sais c'est tout ! Alors raconte !"


Les deux frères McCallister étaient assis sur le bord de la tour
d'Astronomie, discutant de tout et de rien. Ils se retrouvaient souvent à cet endroit, car la vue était incomparable au reste du château. Bien entendu, ils n'y allaient pas durant la journée, préférant se donnner rendez-vous tard le soir afin d'avoir la paix. Le paysage qui s'étendait devant eux semblait immobile, et le silence qui régnait semblait ajouter au mystère qu'offrait la nuit. Un jeune Aaron de treize ans venait de flanquer un bon coup de coude à son frère, directement dans les côtes. Pour seule réplique, son frangin éclata de rire et passa son bras autour de celui de son protégé. Depuis que le jeune Green était devenu un McCallister, Jonathan avait tout fait pour le rendre heureux. Il s'était comporté en grand frère exemplaire, et résultat: Aaron venait toujours le trouver lorsqu'il désirait se confier à quelqu'un. Leur relation était l'une des meilleures qu'on pouvait espérer. Le serpentard avait fini par accepter le fait qu'être accepté et aimé n'était pas si effrayant. Toute sa vie, il avait attendu qu'on s'occupe de lui et qu'on l'apprécie tel qu'il était. Et c'était exactement ce qu'avait fait les McCallister, et Jonathan en particulier. Il s'était vite rendu à l'évidence que jamais son petit reptile de frère ne deviendrait un homme aussi bon et aussi respectable que lui pouvait l'être. Mais Aaron était quelqu'un de bien, ça il en était persuadé. Et c'était pour cette raison qu'il n'abandonnait pas et tentait de l'ouvrir aux autres. Sauf que le jeune homme se montrait un peu réticent à cet effet...


"Bon très bien ! Elle s'appelle Alice..."

"Et si j'ose demander le reste de son nom, j'aurai le droit à un coup de poing bonus dans la figure ?"

"Peut-être... c'est Alice M. Ewing. Elle est en quatrième année et de la même maison que moi... tu sais elle..."

"... je sais de qui il s'agit. Tu l'aimes ?"

"Oui. Vraiment."

"Très bien. Alors je suis certain que c'est une fille merveilleuse."

"Oh ça tu peux le dire !"


FIN DU FLASH BACK


Ce moment, Aaron l'avait rejoué des centaines de fois dans sa tête. C'était le soir où pour la première fois, il avait senti que l'amour n'était peut-être pas si effrayant. Et c'était la toute première fois qu'il s'était aperçu qu'il aimait. Qu'il était capable d'aimer. Pour un garçon comme Aaron, si solitaire et si froid, ça paraissait presque impossible d'être en mesure de ressentir une émotion aussi forte et aussi destructrice que l'amour. Mais il faut croire que ce sentiment est fait pour tout le monde, même pour ceux qui se croient plus forts que les autres. Alice l'avait rendu capable d'être amoureux, de se donner complètement à une personne spéciale. Il aurait tout fait pour elle, il aurait renié tous les gens qu'il aimait, il aurait tué, il
serait mort pour elle. La jeune femme était carrément son oxygène. Peut-être qu'à une certaine époque, il l'aimait trop. Ça en devenait malsain. Mais au fil du temps, il avait compris qu'il devait la laisser respirer, lui faire sentir qu'il avait confiance en elle. Et quelque temps après, Alice avait profité de cette liberté pour le trahir. Le briser, l'anéantir, l'humilier. Tout ce qu'il voulait, c'était finir ses jours avec la femme de sa vie. Car même encore aujourd'hui, le jeune McCallister était profondément persuadé qu'Alice était son âme soeur. Mais ça, jamais il ne l'avouerait. Ni à elle, ni à lui-même, ni à personne d'autre. Il garderait cette conviction là où aucun ne pourrait l'atteindre. Là où son coeur ne risquait pas d'être fracasser de nouveau.


"D'accord."


Merde. Son plan venait tout simplement de tomber à l'eau. Il s'était attendu à un refus catégorique de la part de son "ennemie", ce qu'il aurait considéré comme une victoire personnelle. Cependant, il aurait dû penser tout de suite que la jeune femme ne se laisserait pas faire, qu'elle répliquerait et jouerait le jeu. Aaron n'avait pas perdu, sauf que ces deux mots venaient de ruiner son idée de départ. Et il devait maintenant de construire un plan de secours. Et ce en quelques secondes à peine. Cette petite balade ensemble ferait probablement jaser. Dès le lendemain, on parlerait de la possibilité qu'Aaron McCallister et Alice M. Ewing soient de nouveau un couple. Leurs amis ne manqueraient pas de leur en parler et ils se noieraient dans un flot continu d'explications et d'arguments bateaux... une belle semaine en perspective, donc. Surtout pour un serpentard pas très bavard et une sorcière qui avait une réputation à conserver. Par contre, les ex inséparables avaient un point en commun, qui ne les aidait en rien à laisser tomber la partie. Ils étaient des compétitifs dans l'âme, ne reculant devant rien pour gagner. C'est pour cette raison que le sixième année répondit par un sourire en coin, ne laissant pas une seule infime seconde montrer à quel point il allait détester ces quelques minutes en sa compagnie.


"Comme au bon vieux temps, ma chère Alice..."


Des dizaines de paires de yeux curieux étaient déjà tournés vers eux. On chuchotait sans discrétion sur leur passage, ce qui força Aaron à baisser le ton pour lui parler. Il avait l'intention de continuer son petit jeu et de ne pas lui lancer de remarque désobligeante, mais il n'avait pas non plus envie qu'on pense qu'il s'était pris dans les filets diaboliques de la vilaine Alice une seconde fois. Cette fois-ci, il était prêt à affronter sa crainte personnelle. Il marchait à une distance respectable, pas trop loin ni trop près de la septième année. Comme si être trop proche d'Alice ferait remonter en lui des souvenirs qu'il préférait laisser loin dans le passé... car oui, la crainte de retomber amoureux de la jeune femme le hantait chaque jour de sa vie.
Mais la question qui demeurait depuis tout ce temps restait la même:
Avait-il seulement cessé de l'aimer ?

Il croyait fermement que oui. Il était convaincu d'être passé à autre chose. Surtout depuis que ses sentiments envers Léa McNeil étaient passés à un niveau supérieur. Aaron n'en avait parlé à personne encore. Pas même à son grand frère, puisqu'il était difficile de garder contact avec quelqu'un à l'extérieur de Poudlard. Il pensait que la serdaigle lui permettrait enfin d'aimer correctement. Et mieux encore, Léa était si différente d'Alice que le serpentard pensait faire le meilleur choix possible. Cependant, un doute persistait. Un doute qui le rongeait sans cesse. Et s'il n'arrivait plus à aimer une autre fille qu'Alice ? S'il croyait être amoureux de Léa uniquement parce qu'elle était si différente de celle qui l'avait tant blessé ? Et si l'amour qu'il éprouvait pour la jeune Ewing ne le quittait jamais ? Car peu importe les moyens qu'il prenait pour tenter de l'oublier, il ne pouvait échapper à Alice. C'était son visage qu'il imaginait chaque matin en se réveillant, c'était à elle qu'il rêvait toujours la nuit. Et ça le dégoûtait. Il voulait que ça s'arrête. Pour de bon. Et peut-être que de côtoyer la jeune femme était la meilleure solution.


"Tu trouverais ça déplacé si je te demandais de tes nouvelles ?"


[Le poste est très court, désoléééée... je me rattrappe au prochain promis !]
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Alice M. Ewing
Alice M. Ewing
You sold your soul to feed your vanity, your fantasies, & lies.


▌Citation :
Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsi constitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette "vérité".NIETZSCHE

▌Clan : Avec moi-même, ça en fait moins à trahir.
▌Âge : 18 ans
▌Année : Huitième
▌Maison : Serpentard
▌Sang : Impur
▌Humeur : lost.
▌Crédit(s) : Ava (c) texas-flood & icon (c) Fox

AND MORE...
▌Relations:

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MessageSujet: Re: La vengeance n'est pas toujours la seule option...   La vengeance n'est pas toujours la seule option... EmptyVen 19 Déc - 14:49

Qui est-elle, donc? Elle-même ne saurait pas le dire avec exactitude, il y a tellement d’incertitudes. Alors, d’ici à ce que les autres soient capables de dire qui elle est, qui se permettent de la juger…Bof. Moyen, comme théorie. Les apparences étaient souvent trompeuses. Alice en était le parfait exemple. Il n’y avait pas à chercher loin. Elle avait l’air angélique, et pourtant, dedans, elle était diabolique. Machiavélique, sans scrupules. Quelqu’un sur lequel il ne vaut mieux pas s’attarder, sauf peut être si on s’ennuie un de ces quatre. Et encore, Alice n’est pas ce genre de filles qui se laissent utiliser comme bouche-trous. Alice était trop indépendante pour cela. Elle n’avait besoin de personne pour être entière, pour être elle-même. Elle savait les ravages que pouvaient faire l’amour. Elle voyait souvent ces filles pleurer parce que leurs petits copains avaient rompu. Elles évoluaient, comme des zombies, sans se rattacher à quelque chose d’autre, qui pourrait soulager leur peine. Alice l’avait fait subir, plus d’une fois. Beaucoup sont venus se blottir entre ses bras, espérant bien plus d’elle qu’elle ne pouvait donner. Alice n’avait rien à donner. Elle n’avait pas de biens à proprement parler, elle avait emmené ses rares possessions au château. Voilà ce que ça fait d’avoir toujours vécu à l’orphelinat, de ne pas vraiment avoir de point d’attache. Alice a toujours évolué entre Oxford et Londres. Poudlard plus tard. Alice ne regardait pas derrière elle quand elle partait. Elle n’avait pas de regrets. Seulement, il n’en était plus ainsi. Des chaînes invisibles l’attachaient à Aaron, le premier type qu’elle osa aimer. A qui elle s’abandonna pour la première fois. Alice n’était plus sûre de pouvoir partir, en fin d’année, sans éprouver de regrets. Une part d’elle-même sera toujours dans le château, quelque part, avec Aaron. Sans se douter qu’elle puisse être encore en lui, d’une certaine manière. Mais Alice ne s’avouerait jamais cela. Elle préférait dire qu’elle n’avait pas d’attache. Pas de sentiments. Alors que quand elle était à proximité d’Aaron, elle n’en menait pas large. Son corps lui envoyait des signaux qui étaient difficiles à ignorer. Aaron lui manquait parfois. Il lui arrivait de se ressasser les moments passés ensemble, le visage empreint de nostalgie qui la rendaient plus accessible, plus humaine. Alice n’était pas une poupée. Elle vivait, elle avait des sentiments. Bien que quand elle ne bougeait pas, elle avait plutôt l’air d’être en latex, avec des yeux de celluloïd. Alice était faite de chair et de sang, elle avait des envies et des dégoûts. Des fois, elle repensait aux moments intimes passés avec lui, encore et toujours lui. Chaque fois, même topo, son ventre se transformait en ascenseur, la chaleur irradiait son corps. Il lui manquait, indéniablement. Mais ça, jamais elle ne l’avouerait, même si elle avait la tête sur le billot. Etre amoureuse, pour elle, c’était être faible. Et le montrer serait entacher son honneur, sa fierté. Son orgueil démesuré. Ses airs de princesse gâtée, capricieuse. Seulement, cette fois, l’histoire s’est mal terminée. Le prince est parti sans la princesse. Du moins, la princesse est allée voir ailleurs, brisant le cœur du prince. Ils ne vécurent pas heureux et n’eurent jamais d’enfants. Joli conte, pas vrai? Comme quoi, ce qu’on nous dit quand on est gosses, ça n’est pas toujours à prendre pour argent comptant. Les adultes savaient mentir eux aussi. Ce n’était pas seulement une prérogative réservée à Alice. Le mensonge, c’était tellement humain comme réaction. La saloperie humaine était partout, tout le temps. De nos jours, personne n’était sincère. Alice, des fois, se détestait elle-même, ce qu’elle a fait, ce qu’elle a pu dire. Elle s’était haïe quand elle a brisé le cœur d’Aaron. Elle s’en est aperçue il n’y a pas si longtemps que ça, quand elle a réalisé que les bras de son ex, ses lèvres, sa présence quand il dormait près d’elle lui manquait. Certes, il était un gamin, à seize ans, les garçons n’étaient pas exceptionnellement intelligents, mais il manquait à Alice, avec son humour un peu débile de garçon, ses propos grivois. Plus que tout, dans ses yeux, elle s’était sentie belle, elle-même. Maintenant qu’il les avait fermés, elle n’existait plus réellement, elle était devenue un fantôme du passé qu’il fallait chasser, un esprit frappeur, même. Elle avait tout perdu. Son amour, son éclat. Et maintenant, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, qui essayait de se donner de l’importance. Un bijou en toc qui essayait de se donner l’éclat d’un bijou en diamant.

Tout ça parce qu’elle avait été stupide. Ses hormones d’adolescente avaient pris le dessus quand elle avait rencontré Derek. L’amour, pour elle, n’était déjà plus si important que ça. Le corps avait ses raisons que la raison ne connaissait point. Bien évidemment que les motivations d’Alice, dans l’absolu, étaient impardonnables. Trop souvent, elle a essayé de se persuader qu’elle s’était lassée de lui, qu’elle ne l’aimait plus. Que de mensonges, que d’aberrations. Alice n’avait jamais autant ressenti le désir que quand elle avait su qu’elle l’avait perdu. Oui, c’est cette fichue propension qu’a l’humain à désirer ce qu’il n’avait pas. Et à chaque fois, maintenant, quand elle passait à proximité d’Aaron, elle ressentait cette frustration, ce pincement au cœur qu’elle s’efforçait d’ignorer. Alice avait beau être un monstre, elle n’en était pas moins une jeune fille. Peut être qu’au fond, elle rêvait d’amour. Seulement, la belle n’y accordait plus la moindre importance. Elle avait pensé que fréquenter tous ces hommes permettrait de lui faire oublier son acte, de réparer un peu son cœur blessé -car même si c’est Aaron qui a le plus perdu, dans le fond, elle, s’était blessée aussi en lui portant ce coup- mais cela n’avait, bien entendu, pas fonctionné. Chaque homme avait sa façon à lui de faire l’amour, et aucune de celle de ses partenaires ne pouvait totalement la combler. C’était Aaron qu’elle voulait. Encore et toujours. La petite voix sournoise qui lui chantonnait sans cesse ce refrain, et qui écorchait son cœur à chaque fois. Alice méprisait, dédaignait. Elle n’était pas faible. Et il était hors de question à laisser tomber son masque. Elle était froide, cruelle, cynique. Elle le resterait. Si elle devait montrer un autre aspect d’elle, ça la discréditerait. Et ça, elle ne le voulait à aucun prix. Alors Alice se taisait, et continuait d’avancer, suivant son petit bonhomme de chemin. Elle avançait, parfois, et reculait, mais elle s’en sortait toujours. La grenouille qui tombe de 20 mètres chaque jour, pour en regagner 4 était un peu comme elle. Sauf qu’Alice, comparé à la grenouille, avait une durée de vie plus longue, et la possibilité de s’en sortir. Elle avait l’intelligence pour. Restait plus qu’à trouver le courage, la volonté. Alice n’en manquait pas pour les futilités. Mais quand il s’agissait de se reprendre en main, elle flanchait, toujours. Alice n’avait jamais cru que l’amour puisse la sauver. Ce mythe là, c’était bon pour les greluches. Seulement, son cœur a faibli une fois, et il a été blessé, profondément blessé. La demoiselle pleurait parfois, silencieusement, sous les couvertures pour ne pas qu’on ne la voie. Des fois, elle s’isolait dans une pièce, pour taper les murs de ses poings jusqu’à ce qu’elle ne s’écroule de fatigue, la douleur la lançant. La demoiselle se sentait minable, s’horrifiait parfois. Mais elle avait une réputation à sauver. Alice voulait rester crédible dans le rôle qu’elle jouait. Elle refusait de se montrer à nu de peur que certains ne s’en servent contre elle. Elle se protégeait, dans son cocon blindé. Elle ne laisserait plus personne y entrer. Alors. Alice adorait faire souffrir les gens, les martyriser, mais n’était-ce pas finalement un moyen de projeter hors d’elle-même sa propre souffrance? L’affronter en face, à travers un autre? Alice aimait Aaron. Pour sûr. Mais elle avait aimé trop fort. Elle l’avait détruit. Tout ce qu’elle avait aimé a subi le même sort. Alice a trop aimé Marie-Madeleine, et elle a fini par la martyriser, avant qu’elle ne se brise au fond d’un puits. Jenna n’avait été qu’un prétexte, c’était Alice qui avait précipité la poupée de porcelaine à sa déchéance. Alice n’avait jamais eu d’animaux trop longtemps. Elle n’avait pas grand-chose parce que les peluches qu’elle avait finissaient par souffrir. Genre un nounours couvert de sparadraps, à qui un œil manquerait. Seulement, elle avait eu Aaron. Et Aaron était un être humain. Il avait des sentiments, des envies. Alice n’avait pas su le satisfaire. Pire encore, elle l’avait détruit. Aaron n’était pas une chose, un objet qu’elle pouvait briser sans conséquences. Elle avait joué, et elle avait perdu. Alors, quoi? Que pouvait-elle espérer, pour garder la main? Une botte secrète? Elle n’en avait pas. Elle devra jouer la carte de la sincérité. C’était tout ce qui lui restait. C’est pour ça en partie qu’elle accepta de se promener en compagnie d’Aaron. Peut être que Naïvement, elle espérait que tout redevienne comme avant. Impossible. Les happy-end, ça n’existait que dans les contes. Et la vie n’était pas un conte, sinon sordide.

Où va-t-on? S’enquit-elle, assez innocemment.

Oui, où allaient-ils. Elle l’avait demandé tant de fois, quand ils se promenaient encore ensemble. Seulement, cette période était révolue. Alice sentait Aaron lui échapper, sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour la retenir. Et Dieu savait ô combien c’était frustrant. La jeune Ewing baissa les yeux, et suivit Aaron en silence, les mains fourrées au fond de sa petite veste en cuir. Et maintenant? Eut envie de crier Alice. Le silence était quelque chose qui l’abhorrait, en ce moment. C’était oppressant, opaque. Alice se mordilla la lèvre inférieure, perdue dans la contemplation du gazon qui bordait le sentier. Elle ne savait pas quoi dire. De toute façon, que pourrait-elle dire? Qu’elle était désolée? Le temps n’était plus aux regrets, elle devait assumer ses actes. Comprendre qu’on ne fait pas certaines choses impunément. Qu’on n’avait rien sans rien. En se montrant ainsi avec Aaron, elle se doutait bien qu’elle rouvrirait le dossier intitulé Alice Ewing et Aaron McCallister, et que bientôt, des nouvelles rumeurs empliraient des nouvelles pages. Peut être même qu’ils auraient le droit à des photos dossier, qui feraient office de preuve. Les ragots, c’était bien, mais pas quand ça se retournait contre elle. Alice comme Aaron sauraient la vérité. Ils démentiraient les rumeurs, et Alice prierait en son for intérieur que tout cela fusse vrai. Dans son regard, on verrait peut être la flamme qui s’était ravivée, plus douloureuse que jamais. On verrait aussi qu’elle ne sourirait pas, ou si peu, avec une note d’amertume cependant. Alice resterait Alice, égale à elle-même. Ou sûrement, en plus mélancolique, en moins monstrueuse. Alice était un monstre. Elle le savait, et tout ce qu’elle a pu faire commençait à lui retomber sur le coin de la tête. Elle était perturbée, et ça se voyait, ça se ressentait. Seulement, on ne disait rien. Ou on s’arrangeait pour que le ragot n’arrive pas aux oreilles de la jeune femme, par crainte de représailles. En ce moment, Alice n’était pas d’humeur à bouffer qui que ce soit, elle était plutôt passablement déprimée. Elle allait détester aussi les minutes qui allaient suivre, mais peut être pas pour les mêmes raisons qu’Aaron. Elle regarda ailleurs, ses yeux ambrés se posant sur un jeune couple, allongé dans l’herbe, au pied d’un arbre. Elle détourna le regard, et inspira profondément. Elle détestait se sentir aussi faible, aussi vulnérable. Aussi Argh, quoi. Son aversion de lui avait beau être des plus totales, mais Alice savait également que c’était de la foutaise. C’était peut être ça le pire. Alice nota le sourire en coin d’Aaron, mais elle ne releva pas. A la place, elle se contenta de soupirer lourdement, avant de rouler des yeux. Elle prit ça comme un coup de poignard quand Aaron, d’une voix transpirant le sarcasme, que c’était comme au bon vieux temps. Le salaud! Il n’avait pas le droit! Si, en fait. Elle l’avait fait souffrir. Chacun son tour, après tout. Elle ne répondit pas tout de suite, se perdant dans ses pensées masochistes. Elle lui lança un regard méfiant, puis elle répondit, faiblement.

Tu ne crois pas qu’il faudrait laisser le passé redevenir le passé? Et cesser de s’y morfondre?

En prononçant cela, elle avait arqué un sourcil, et, accessoirement, venait probablement de signer son arrêt de mort. Ou quelque chose d’avoisinant. Seulement, elle n’avait pas pensé un mot de ce qu’elle venait de dire. Elle aurait tellement voulu se planter en face de lui, le regarder droit dans les yeux, lui faire comprendre à quel point elle voulait que tout redevienne comme avant. Le secouer, pour appuyer son argument. Et si cela ne suffisait pas, elle se serait permise de le plaquer contre le mur, écrasant ses lèvres sur les siennes, et plus, toujours plus. Elle le voulait. Mais elle n’y avait pas le droit. Elle ne pouvait pas le briser, le laisser gésir au sol et le récupérer au service après vente. Aaron était un être humain, et en faisant ses conneries, Alice l’avait perdu. Elle devrait s’y résoudre, surtout depuis qu’elle entendait parler de choses qui avaient pour seul mérite de la faire hyper ventiler. Aaron aurait des vues sur quelqu’un d’autre. Il l’aurait oubliée. Des fois, elle entendait des filles parler, dans les toilettes. Tout en se recoiffant devant le miroir. Alice était souvent dans une cabine, assise au sol, le dos contre la paroi, la tête entre les mains, avec la furieuse envie de se taper la tête dans le mur jusqu’à s’assommer d’elle-même. Seulement, sa curiosité maladive la poussait à écouter aux portes. Et ce qu’elle avait entendu la dernière fois lui avait déplu. Hé, tu sais, Aaron, l’ex d’Ewing, il paraît qu’il s’est trouvé quelqu’un d’autre. Je me demande comment elle réagirait si elle l’apprenait… Alice dédaignait toujours, méprisait. Et pire que tout, elle était incapable de passer à autre chose. Oublier, ça serait tellement plus facile. Mais sa mémoire lui jouait des tours, des tours tordus. Alice détestait cela. Alors, elle attendait, quoi, elle ne savait pas trop. Mais elle attendait. C’était des rumeurs, se répétait-elle, ça ne pouvait pas être vrai. Pour une fois, Alice détestait les rumeurs. Quoi de plus logique quand son cœur souffrait, plus qu’elle ne le voulait? Elle ne voulait plus rester comme ça, c’était insupportable. Elle tourna la tête vers lui, quand il lui demanda de ses nouvelles. Alice répondit sèchement.

-Je vais bien. Merci de t’en soucier. Et toi?

Et toi. Moqueur à souhait, un tantinet agressif. Alice ne changerait jamais. Amoureuse ou pas, elle ne perdait pas ce piquant qui la caractérisait. Alice était une rose rouge. Aussi belle, mais tout aussi piquante.
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