Confidences au coin du feu |> Phoenix

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« Petites confidences au coin du feu »
Phoenix Hoover & Ellana Madson

Citation :: Il faisait noir. En haut, le vide. En bas, le vide. A gauche et à droite, encore le vide. Un monde obscur et vide. Ellana voulut courir, s’échapper et oublier cet endroit. Mais quelque chose l’empêchait de bouger. Elle hurla et le son strident se répercuta une dizaine de fois avant de s’éteindre complètement. Puis elle se sentit tomber. Une chute infinie, où elle n’avait même plus la force de crier. Le vide l’aspirait et elle tombait, tombait.

Ellana ouvrit les yeux. Son matelas couina quand elle se redressa brusquement. Encore un foutu cauchemar. Depuis quatre nuits, la Serdaigle faisait toujours le même rêve. Et chaque fois, elle se réveillait en sursaut, un hurlement sur le bout des lèvres. D’habitude, Ellana allait se poster près de la fenêtre, d’où elle contemplait les étoiles et la lune. La tour des Serdaigles se trouvait au plus haut, parce que la fondatrice, Rowena Serdaigle, avait voulu que ses disciples soient « plus près de l’évasion culturelle ». Ellana lui était redevable, c’était une excellente idée. Ce n’était pas comme les Serpentards, qui se terraient au fond des cachots.

Mais cette nuit là, la demoiselle descendit les escaliers et s’installa dans un fauteuil rouge bordeaux, les jambes par-dessus l’accoudoir. La salle était vide. Dans le foyer de la cheminée, le feu brûlait toujours. Ellana fixait les flammes d’un air songeur, tout en s’enroulant une mèche de cheveux blonds machinalement. Elle était seule. Ça lui faisait bizarre. D’habitude, Phoenix était là. Il était comme elle, il trouvait difficilement le sommeil. Alors, ils passaient une nuit blanche en discutant. Combien de nuit avaient-ils passés tout les deux, ici même, à parler ? Beaucoup. Trop pour se souvenir du chiffre exact.

Ellana n’aimait pas dormir. La nuit, elle préférait faire la fête, se promener au clair de lune ou simplement discuter. Poser sa tête sur un oreiller, fermer les yeux et attendre que le sommeil vienne lui était insupportable. Souvent, elle descendait dans la salle commune, s’installait sur le même fauteuil et passait ses jambes par-dessus l’accoudoir. Et chaque fois, il y avait Phoenix. Mais cette nuit là, il n’était pas ici. Pendant un instant, la jeune femme eut l’idée de monter dans le dortoir des garçons pour voir si son meilleur ami y était. Ça ne lui ressemblait pas de dormir. Du moins, pas avant minuit. Et en regardant l’horloge en bronze accroché au mur, Ellana vit qu’il était juste 23h30. Mais en même temps, si elle y allait, elle risquait de réveiller les garçons. Et quoi de pire que de se retrouver en petite robe de nuit au milieu d’une bande de mâle, même les plus intelligents de l’école ? C’était un bon argument pour rester immobile et attendre.

FLASH BACK

La Grande Salle

était bondée. On ne s’entendait presque plus, avec toutes les discussions qui se tenaient. Ellana était assise entre une petite brune et un garçon brun. Elle venait d’affronter le Choixpeau. Il l’avait envoyé chez les Serdaigles. C’était merveilleux. De loin, elle voyait son frère taquiner une jeune fille rousse, à la table des Gryffondors. Sûrement sa petite amie. Ellana ne savait pas, puisque son frère ne lui parlait plus. Il lui avait clairement dit de ne pas l’approcher, avant de monter dans le Poudlard Express. Il fallait bien que la petite se fasse une raison : Yoann avait changé. Autour d’elle, les élèves enchainaient les plats et mangeaient bruyamment. La petite brune à côté d’elle fit tomber de la sauce bolognaise sur sa robe, ce qui la fit éclater de rire. Ellana la regarda avec dégoût. Les gens pouvaient parfois être si répugnants … C’était à vomir. Presque. Le brun à sa droite lui donna un petit coup de coude. Miss Madson se retourna, fouettant le visage du garçon au passage. Elle le toisa du regard un instant, avant qu’il ne bredouille une excuse pour son coup de coude. Ellana hocha la tête, comme pour lui signaler que ce n’était rien. Elle reporta son regard ailleurs mais le garçon lui adressa la parole en criant presque, pour se faire entendre :

« Je m’appelle Phoenix Hoover. Et toi ? »

FIN DU FLASH

Ellana sourit en repensant à ce jour où pour la première fois, Phoenix lui adressa la parole. Depuis, ils ne s’étaient pratiquement pas quittés. Et chaque jour depuis, ils devenaient de plus en plus amis. Ellana voyait en lui un frère, un ami indispensable. Une fille lui avait un jour demandé si elle n’était pas amoureuse de Phoenix. Non, jamais. Elle n’était pas attiré par lui, pas dans ce sens du moins. Nombre de filles auraient aimés se trouver à sa place, être la confidente du magnifique Phoenix Hoover. C’est vrai qu’Ellana avait de la chance.

Ellana entendit le tableau de l’entrée s’ouvrir pour laisser entre quelqu’un. Elle se redressa doucement et découvrit Phoenix, un air bizarre sur la figure. Elle se relaissa tomber contre l’accoudoir du fauteuil et lança à son ami :

« Hey Phoenix ! Le marchant de sable n’est pas passé pour toi aussi ? »

Ellana sourit, attendant qu’il s’avance pour prendre place dans le fauteuil voisin, comme toujours.

ELLANA

«

»

PHOENIX

«

»

Ellana suivit Phoenix des yeux. Il avait l'air complètement déprimé. La jeune femme comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Son sourire s'effaça aussitôt. Mais en bonne copine polie, elle attendit qu'il vienne s’asseoir et qu'il parle en premier. Ellana suivit chacun des mouvements de son meilleur ami, anxieuse. Elle détestait quand il n'était pas bien. C'était un coup à lui pourrir la journée. Ou la nuit. Le garçon s'installa sur le fauteuil d'à côté et prit sa tête dans ses mains. Ellana se redressa, s'attendant à tout et n'importe quoi. Phoenix n'était pas du genre à se faire un sang d'encre pour rien. C'était inquiétant. Ellana écouta sans respirer le soupir las de son ami. Décidément, il n'allait vraiment pas bien. Quel genre de choses pouvait le mettre dans un état pareil ? Depuis quelques temps, Ellana avait sentit qu'il y avait quelque chose, mais Phoenix ne lui avait rien confié. La jeune femme n'avait pas voulu poser trop de questions. Elle s'était contenté de lui demander au moins trois fois par heures s'il allait bien, s'il voulait parler. Mais non, il n'avait rien dit. Il avait à chaque fois esquissé un petit sourire triste.

« Oui. Enfaite, j’étais au lac. J’avais besoin de réfléchir et d’être seul… J’ai besoin de te demander quelques choses, Ellana. J’ai fais quelques chose et… Je ne sais pas quoi faire. Je suis perdu. »

Ellana se redressa encore et remit ses jambes normalement. Le sol de la salle commune était gelé, pour ses pieds nus. Elle, elle était en robe de nuit qui lui arrivait à peine aux genoux. Lui était habillé. Il avait dû rester des heures et des heures au lac. C'est vrai que depuis le dernier cours de la journée, elle n'avait pas revu Phoenix. Elle ne savait pas ce qu'il y avait et cela la stressait. Elle posa sa main sur la cuisse de son meilleur ami et attendit qu'il parle, qu'il lui explique. Mais comme le silence perdurait et qu'on entendait que le crépitement des flammes dans le foyer de la cheminée, Ellana se décida à parler :

« Oh, Phoenix ! Tu m'inquiètes ! Dis moi vite ce qu'il ne va pas. Tu as des problèmes ? C'est quand même pas à cause d'une mauvaise note ? »

Des scénarios différents défilaient dans la tête d'Ellana, à une vitesse affolante. Elle exagérait un peu, elle-même en était consciente. Mais c'était plus fort qu'elle. Tant que Phoenix se terrerait dans le silence, son coeur battra la chamade. A chaque fois que le stress montait, le coeur d'Ellana accélérait à une vitesse folle. Le temps semblait long, quand le silence régnait. La Serdaigle posa son regard sur la cheminée, le feu se reflétant dans ses pupilles inquiètes. Le son de l'horloge de la salle commune semblait s'intensifier, jusqu'à ce qu'il domine le crépitement du feu. Ellana secoua la jambe droite de Phoenix, pur l'inciter à parler. Elle voulait savoir. Maintenant.
Comment aurait-elle pu s’imaginer que c’était à cause d’une fille ? Phoenix ne tombait pas amoureux. Jamais. Il n’avait jamais eu de problèmes de cœur. Parfois, il demandait à Ellana de faire comprendre à certaines filles accros de le laisser tranquille. Mais jamais il n’avait été réellement amoureux. Pas comme Ellana, qui tombait amoureuse de n’importe qui. Enfin, il fallait un minimum de beauté et d’intelligence. La demoiselle n’aimait pas les idiots. Un minimum de culture était nécessaire pour la séduire. Ellana n’était pas une garce. Elle avait eu quelques histoires d’un soir, mais c’était à cause de l’alcool. Quand elle était un peu joyeuse, ses hormones prenaient le dessus. Mais sinon, elle ne ferait jamais ça. Elle préférait avoir des relations sérieuses, même si elle s’autorisait quelques flirts innocents. Mais depuis quelques temps, la jeune femme s’était reprise. Elle ne draguerait plus personne. Elle ne s’imaginerait plus avec quelqu’un au lit. Elle serait sage. Au moins pour quelques temps. Pas très longtemps. Elle ne pourrait pas tenir. A dix-sept ans, on se laisse aller. On est presque adulte et on goûte à la vie. Pour ne rien louper de sa jeunesse, pour tout vivre et tout essayé.

[Un peu court =S Sorry]