[Tête de Sanglier] Encounter.

Premier message réservé à Edward.

Pré-au-Lard. Un magnifique petit village, vide de tout moldu. Cette créature inférieure, mais tellement digne de porter le statut d’être humain. La cruauté, cette chose terrible embrumée dans les méandres des esprits des hommes, c’est un véritable délice à disséquer lorsqu’on en a l’occasion. La folie permet d’ouvrir des portes que les plus sages évitent. Notamment, en sa condition de fugitif de première priorité, d’oser mettre le pieds à Pré-au-Lard. Les méninges s’excitent, ils ne cessent de tourner, l’un après l’autre, à chercher comment pénétrer l’enceinte de Poudlard, l’école de magie. Il y a des rumeurs qui courent. Des rumeurs trop intéressantes pour être délaissées… Une bête se cacherait dans l’enceinte. Il suffit de rester quelques jours dans les bars de la ville, à écouter les conversations que les jeunes pensent hors d’atteinte d’écoute, et on apprend tellement de choses de la vie étudiante. Et puis, après avoir écumé cet endroit oublié de tous, un endroit où les corbeaux font demi-tour, il ira à Londres, chercher celle qu’il connaît par les lettres qu’il lui a envoyées. Mais tout d’abord, il faut trouver un moyen d’avoir plus d’informations. Depuis qu’il s’est évadé, il y a tellement de choses qu’il ne sait pas… Les journaux sorciers sont tellement inutilisables. Il n’y a aucune information utile dans les lignes des magasines et des journaux. Il faut aller sur le terrain. Et, même s’il doit garder profil bas, il est allé à la Tête de sanglier afin de trouver une victime. Cape sorcière sur les épaules, tirée sur son visage pour ne pas se faire reconnaître. Il est dans le fond, là bas, sous la poussière, hors de portée des bougies qui se tiennent sur les tables. Il a éteint la sienne avec sa baguette, sans utiliser de sortilège. Les adultes qui sont au bar ont ingéré assez d’alcool pour ne pas se rendre compte qu’il essaye de les déchiffrer. La cloche d’entrée sonne doucement, et une silhouette assez frêle pour comparer avec les hommes assis au bar, dégueulasses et répugnants, tâches d’alcool et de bière sur leur ventre qui dépasse du poitrail et la gorge trop sculptée. Ils passent leur vie là. La crasse, c’est dégueulasse. Mais si le prisonnier avait été assez inconscient pour aller aux Trois-Balais, il aurait été démasqué. Si la plupart des gens ne se rendent pas compte, il y a encore certains d’entre eux assez lucides pour tenter de l’écrouer à nouveau… Rappelez vous, c’est un psychopathe de première, et il a déjà un mort au compteur. Ce pauvre joueur de Quidditch. En réalité, il l’a libéré de la douleur de l’alcool et de la décadence. Surtout, il a rendu une femme veuve, et un gamin sans père. Mais lui, il ne le voyait pas comme ça. Seuls les fous pensent qu’ils vont mieux. Parce que, quand il est impuissant, il se terre, il ne cherche plus le contact humain. La nouvelle tête blonde qui vient d’entrer dans la Tête de Sanglier semble jeune, encore, frêle. Mais il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi vient elle ici ? Cette personne ? C’est un bar mal-famé. Mieux vaut ne pas savoir. Sortant sa baguette d’un coup de poignet, il rallume la bougie sans prononcer de sortilège. Gardant la baguette en main, il fait pousser la chaise en tournant doucement son poignet, afin d’inviter le jeune à le rejoindre au fond. Les autres adultes ne se préoccupent pas de lui, certainement un de ces types, les classiques… Il a reprit du poids, l’évadé de prison. Il était maigre comme un chien, il n’avait même plus de graisse sur les os. Maintenant il a les joues moins caverneuses. Oui, bien sûr, il ne paye pas. Il tue les animaux et les dévore, comme une bête. Sinon il vole les hommes bourrés, et paye avec leur argent une tournée qui les inclut. OU comment les faire perdre le nez de la figure. Se redressant sur sa chaise, l’ex prisonnier fixe le nouvel arrivant d’un œil attentif. Sans pour autant le mettre mal à l’aise. Il n’a rien sur la table, mis à part la bougie. Il enlève la poussière d’un coup de manche, mais ne relève pas son capuchon jusqu’au dernier moment. Ses cheveux, bien coiffés (plus ou moins, d’ailleurs), et son visage finement rasé ne laisseraient jamais croire qu’il y a moins de deux mois, il était en train de croupir au fond d’une cellule de deux mètres par deux mètres, dans la bâtisse la plus isolée du monde, et parmi les prisonniers de la société d’aujourd’hui gardés par des créatures aussi immondes que la mort elle même ? Qui s’en douterait d’ailleurs. Il regarde le barman, avant de soupirer et feindre s’ennuyer. Il fixe ensuite l’élève, il en a déduit la condition par la cape de sorcier qu’il porte. Son esprit se laisse vaquer à tenter de pénétrer celui de l’élève, sans qu’il ne s’en rende compte. Cependant, l’esprit est une chose compliquée, et vaut mieux y aller sans que l’élève ne s’en rende vraiment compte. Sinon il se fera remarquer… Un sourire accueillant, il demande deux boissons alcoolisées au barman, et invite le garçon à s’asseoir devant lui. Il ne bouge pas, attendant que ce dernier ne s’approche de lui même. L’argent qu’il utilise pour payer l’homme qui va le servir, il appartient à un des gros lards crasseux sur les chaises hautes près du bar. Il l’a pris sans qu’il ne s’en rende compte, et, là, il a dû oublier qu’il n’a plus d’argent pour payer l’alcool dans le verre en face de lui. C’était un tel délice de voir la société la plus basse, baignant dans la crasse et les ordures, tenter de s’en sortir d’un moyen ou d’un autre. Au moins, l’école n’était pas loin. Et il y avait de fortes chances que le gamin qui venait d’entrer pourrait l’aider à trouver les informations qu’il voulait…