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| There always are casualties | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
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| Sujet: There always are casualties Sam 25 Juil - 2:10 | |
| [First Post: Erwann J. Winnfield Ignoré volontairement que c'est 'supposément' les vacances, parce qu'un topic s'étire normalement sur... trop longtemps. =P] Il était dix-huit heures et vingt-sept minutes à la vieille montre de poche qu'Angela Lovelock gardait accrochée à sa ceinture. À près de trois minutes de l'inexplicable couvre-feu imposé aux élèves dont le sang n'était pas 'pur', la jeune femme aurait probablement du se trouver dans sa salle commune, ou alors sur son chemin pour y retourner. Depuis la St-Valentin, désobéir aux règles devenait plus risqué, après tout. Mais pour être honnête, alors qu'elle n'était naturellement pas prône à la désobéissance, Angela s'en fichait complètement. Elle venait de quitter la Grande Salle après le dîner, et s'était arrêtée devant le tableau d'affichage, son attention attirée non par les règlements qu'on y retrouvait, mais bien par un nombre grandissant de bouts de parchemins demandant de contacter différentes personnes si l'on retrouvait un rat. Parce que ça ne finirait pas en guerre pour définir qui serait le propriétaire du rat retrouvé, parmi ce qui était à première vue une vingtaine de personnes. Évidemment.Angela résista à l'envie de rouler des yeux, à la fois à cette pensée et au simple fait que malgré le nombre de petites annonces, d'autres continuaient à s'ajouter. Combien de temps leur faudrait-il avant de comprendre que leurs rats, souris, chinchillas et autres bestioles qui sont mieux en cage s'ils veulent une chance de survie ne reviendraient pas? Au nombre de chats dans le château, il fallait être fou pour y croire. Surtout à Serdaigle, avec un chat sans nom appartenant à Lovelock elle-même qui ramenait au moins un rongeur par jour à laisser traîner sur les lits des filles de septième année. "Merlin, Lovelock, mets-lui une laisse à ton stupide chat!" était un commentaire qui retentissait, avec des niveaux variables d'impolitesse, bien plus souvent que nécessaire ces deux dernières années. Parce que, du point de vue de la jeune femme, il serait stupide d'empêcher un chat de chasser. Ç'aurait été comme couper un être humain à la fois de sa source d'alimentation et de ses distraction. Elle était parfois tentée de tester cette idée, d'enfermer les commères dans le dortoir qu'elle partageait avec elles, au coût assez minime de dormir dans la salle commune pour quelques jours. La paresse et un attachement un peu exagéré au confort de son lit étaient la seule chose qui la retenaient. Dix-huit heures vingt-neuf. Lovelock observait toujours les affiches d'un œil critique. C'était ridicule, tous ces bouts de papiers qui traînaient dans un désordre incomparable — non que sa chambre ait été mieux, mais c'était un panneau d'affichage, par Rowena! Gardons quand même un peu de professionnalisme! Et puis, tout ça pour des cochons d'Inde — comme s'ils avaient la moindre importance. Au final, n'y avait-il pas toujours des accidents, des victimes, dans la vie? Rats, papillons, un chat qui s'étouffait avec un os de dinde dans le coin du corridor... Toujours la même histoire depuis la nuit des temps. La Serdaigle plongea une main dans le sac qui se balançait sur sa hanche gauche, en sortant un stylo-bille — il fallait qu'elle cesse de les traîner de la maison, un de ces jours elle s'attirerait des ennuis pour 'usage de matériel moldu', vu l'état absolument sans queue ni tête des règlements — et le reste d'un rouleau de parchemin dont elle avait coupé la majorité. Il en restait environ une quarantaine de centimètres, suffisant pour rassembler une liste assez longue de signatures. Juste ce dont elle avait besoin. Prenant appui sur le mur, elle écrivit deux courtes phrases en haut de son parchemin: 'Vous avez perdu votre rat? Signez ici.'
Pas tout à fait satisfaite, elle tourbillonna une mèche de cheveux entre ses doigts en fixant son oeuvre, tenant le parchemin au mur avec son épaule. Il manquait quelque chose. C'était utile, mais fade. Et quoiqu'Angela Lovelock, de toutes les étudiantes de Poudlard, n'aurait pas su reconnaître l'humour s'il la frappait en pleine figure, elle se sentait d'humeur à la blague. Un regard de plus à sa montre de poche, la chaîne d'argent émettant un tintement de protestation. Dix-huit heures trente-et-une. Eh bien, elle était déjà en retard, que serait un moment supplémentaire? Et pourquoi pas passer la nuit à errer, tant qu'à être là? Peut-être serait-il temps d'aller dehors chercher quelques spécimens à étudier. Au raisonnement d'un bruit de pas à l'autre bout du couloir, elle se ravisa. Peut-être pas. Angela laissa tomber sa montre, qui se balança vivement de gauche à droite sur sa chaîne, et retourna à son parchemin pour y griffonner quelques mots, après quoi elle rangea son stylo et sortit sa baguette, dont le manche dépassait de son sac. Quelques mots plus tard, la notice était collée au tableau de liège, cachant la moitié des annonces de rats perdus. Au bas de la page, sans l'humour pour lequel elle était d'abord d'humeur, était simplement signé: 'Le Comité de Recherche pour les Rongeurs de Compagnie'
Son devoir pour l'ordre des tableaux d'affichage rempli, Lovelock se retourna, baguette toujours en main et prête à partir, mais s'arrêta. Si elle avait su quelle réaction venait normalement avec la surprise, elle aurait figé sur place. Elle aurait pourtant du s'attendre à ne pas être seule. Les sorciers 'purs' avaient encore le droit d'être hors de leur salle commune à cette heure, non? |
| | | Erwann J. Winnfield
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| Sujet: Re: There always are casualties Lun 10 Aoû - 23:16 | |
| [Désolée du temps de réponse, j'ai fait de mon mieux =3 Mais avant tout, je dis...Rébellion *-* ] L’ennui. Erwann savait ce que c’était, d’ennuyer. Et force est de constater qu’il s’ennuyait ferme. Il tournait en rond, littéralement, dans la salle commune de Gryffondor. Le jeune Irlandais faisait les cent pas, parce qu’il en avait marre d’être assis. Son côté « je ne tiens pas en place » s’était réveillé, et ne demandait qu’à trouver de l’occupation. Alors, son regard vairon s’appuya sur les élèves qu’il y avait là. Les observant à un, le regard implacable, un maigre sourire étirant ses lèvres de temps à autres. Agenouillé sur le canapé, sa tête dépassant le dossier, Erwann regardait autour de lui, et pour une fois, montrait de l’intérêt aux autres. Il découvrait le monde. Il n’était peut-être pas omniscient, mais le fait qu’il voit avec des yeux différents le monde aidait beaucoup. Il prêtait attention à certains détails qui auraient pu paraître insignifiants aux yeux d’un autre. Et pas seulement parce qu’il avait un œil bleu-vert et un autre marron. Pas seulement parce qu’il avait un regard perçant et respirant le vide émotionnel. Erwann fonctionnait différemment. Il voyait les choses sous un autre angle. Mais peut-être que ce qu’il voyait aussi ce n’était pas si important. Juste des détails. Qui pouvaient paraître insignifiants pour beaucoup. Mais qui revêtaient pas mal d’importance pour lui. Quoiqu’il en soit, Erwann voyait des choses qu’il trouvaient assez marrantes. Enfin, quand on dit marrant, hein. Pour un être normalement constitué, ce n’était pas si amusant que ça. Mais Erwann, ça le faisait sourire. Alors, il regardait. Il s’improvisait parfois voyeur. Observer les gens, c’est parfois constructif. Des fois, on se consternait devant l’étendue de la connerie humaine, d’autres fois, eh bien, on s’amusait du quotidien. Parce que c’était parfois fun.
Mais bien évidemment, rien n’était marrant depuis que la directrice a changé du tout au tout le règlement de Poudlard. Erwann ne savait pas si c’était lui ou si c’était vraiment ça, mais il lui semblait qu’il y avait plus de monde à l’ordinaire dans la salle commune de Gryffondor, surtout à cette heure ci. Forcément. Ils avaient lu tout comme Erwann les nouveaux amendements apportés au règlement de l’école. Tout ce qu’avait eu envie de faire le Gryffondor, c’est de ricaner. S’il avait eu son propre exemplaire, tout sûr qu’il l’aurait chiffonné, voire roulé en boule, et jeté dans la corbeille la plus proche. Il se demandait quel genre de drogue la directrice consommait, comme ça, il pourrait s’en procurer. Ne serait-ce que pour oublier ce qu’il entendait parfois et qui n’existait pas. Bref, là n’est pas la question. En tout cas, si la mère Filztter cherchait à mettre le grabuge, et à emmerder les élèves, c’était plutôt réussi. En tout cas, elle pouvait avoir bon espoir de tous les mater un jour. Il savait très bien ce que Mme Winnfield pensait. Que c’était très bien comme ça. Que les gosses, il fallait être durs avec eux pour qu’ils comprennent comment c’est la vie. Quand ils étaient trop pourris gâtés, ils devenaient des délinquants en puissance. Tu parles. De toute façons, dans la tête des Winnfield, les gamins, ce sont tous des branleurs. Alors qu’Est-ce que ça change?
En parlant de branleurs…Erwann finit par être agacé de toute cette agitation. Le bourdonnement dans ses oreilles se faisait plus fort, plus sourd, plus insistant. Il entendait le niveau sonore de la pièce ralentir, inexorablement, puis des bruits s’invitaient dans sa tête. Un tic. Un tac. Des tics et des tacs. Comme dans l’atelier de son père horloger. Il entendait la mécanique bien huilée des machines, les cliquetis des rouages. Ca tapait, ça résonnait, comme si on venait de frapper au maillet sur une cloche. Sonnant peut être le glas de quelque chose. Un il ne savait quoi. Mais rien n’était tout rose, tout beau, dans le monde d’Erwann. Les Bisounours, c’était donnée inconnue. Ou alors, ils ont des haches, des flingues, et des trucs du même genre. A faire froid dans le dos. Anyway. Erwann entendait ses tic et ses tac. Sa pupille gauche tressauta, alors qu’il gardait les yeux fixés sur le cadran par l’horloge, obnubilé par la valse des aiguilles et le langoureux balancement du pendule. Il était comme hypnotisé. Boum, plus loin dans la pièce. Une bande jouait à la bataille explosive. L’autre se retrouvait avec un sourcil cramé. Bien fait pour lui, tiens. Erwann ne le plaignait pas, sur le coup. Machinalement, il chercha Alizée du regard. Il ne savait pas trop ce qu’il avait avec cette fille. Elle l’attirait, ça ne faisait aucun doute. Et ce qui s’était passé, ici, dans ce même lieu, l’autre nuit, ça l’avait profondément troublé. Et chamboulé en plus de cela. Mais visiblement, elle n’était pas là. Tant pis pour lui.
D’ailleurs, le Gryffondor venait de capter qu’il était dans le même fauteuil que quand il avait retrouvé Alizée la dernière fois. Plutôt…Qu’Alizée était venue le voir. C’était déjà plus correct. Erwann était émotionnellement chamboulé par les émotions qu’il avait ressenties alors. C’était différent de tout ce qu’il avait pu connaître. Et cette fois, ce n’était pas son cerveau qui lui jouait des tours. Il n’avait rien imaginé. Juste vécu. Juste ressenti. Et c’était…Waouh. Il avait ressenti quoi, déjà, ce soir là? L’attirance. Le désir. L’amour aussi. Quoi? L’amour? Mais euh, il y a un problème, là. Erwann n’était pas supposé être amoureux. Euh, pas du tout même. D’abord, il évitait Alizée ces temps ci. C’est parce qu’ils n’ont pas les atomes crochus, voilà tout. La bonne excuse. En tout cas, il devait faire taire ce qui commençait à naître en lui. Parce qu’il ne se sentait pas vraiment prêt à vivre ça. Le voulait-il? Hum. Question suivante.
Quoiqu’il en soit, Erwann en eut vite assez de rester dans l’air confiné de la salle commune. Ainsi, il se résolut à sortir, laissant derrière lui ses camarades qui, comme d’habitude, ne firent pas attention à lui. Il se retrouva bientôt à marcher au hasard du dédale de couloirs plongés dans la pénombre et qui s’étalait sous ses pieds. Le château à cette heure ci était déserte. Erwann se demandait s’il allait rencontrer quelques élèves, au hasard de l’école, qui allaient tenter de rentrer chez eux sans se faire voir de la Directrice. Parce que bon, elle ne pouvait quand même pas être partout à la fois, à surveiller tout le monde en même temps, si? Erwann se demanda soudainement si elle avait un système de surveillance. Il imagina des milliers d’yeux disséminés dans les pierres millénaires du château, ou au hasard d’un chandelier, et il eut froid dans le dos. Dès lors, l’impression d’être observé, et cette impression s’accentua d’autant plus que…Hum. C’était peut être lui qui virait parano, qui sait. Mais n’empêche. Ca le faisait flipper. Et ces yeux imaginaires le suivaient. Glauque. Ca allait le rendre chèvre, ce manège! En tout cas, il ne savait pas trop où il allait, mais il allait. Peu importe où ses pas allaient le mener. Il verrait bien. C’est comme ça que bien souvent, il se retrouvait dans des endroits incongrus, où il ne se souvenait plus d’être allé par lui-même. Des fois, on le retrouvait dans une pièce bizarre, alors qu’il s’était couché dans son lit. Il faut dire que le Gryffondor était sujet aux crises de somnambulisme, entre autres crises.
Il arriva au terme de ses déambulations dans le hall d’entrée. Il se retrouva déprimé par la tristesse que dégageaient les lieux déserts. Disons qu’il a déjà connu plus animé comme endroit. Et à cette heure ci, jadis, le hall d’entrée était animé par les allées et venues des élèves. Mais maintenant qu’on n’avait plus le droit de sortir, l’endroit était rendu inutile. Il restait certes un point de passage de la grande salle vers les étages, mais en plus du couvre-feu…Erwann soupira lourdement. Au détour d’une colonne cependant, il discerna du mouvement. Quelqu’un se tenait dans les environs. Erwann resta caché derrière, par réflexe. Pour ne pas se faire voir. Mais il semblerait qu’il n’avait pas été discret. Il regarda sur le côté, pour voir de qui il s’agissait. Pas un professeur, en tout cas. Une élève, plutôt. Ouf. Erwann resta silencieusement à l’épier. Se mettant automatiquement en position de voyeur. Il hésita un moment à faire son coming-out. Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Et le manège de la jeune femme, sur son panneau d’affichage, était assez curieux. Que faisait-elle? Erwann se retourna, et se retrouva dos sur la colonne. Alors, il parla, toujours caché.
Hé bien. Tu es venue consulter le nouveau règlement? Ou alors en train de le rectifier? Dans lequel cas, je veux bien te donner un coup de main. Parce que le règlement, j’sais pas ce que t’en penses, mais personnellement, ces modifications, c’est bidon.
Erwann avait un truc en tête, précisément. Le sabotage du sacrosaint règlement, présent dans l’entrée depuis des lustres. Amendements rajoutés par Filztter. Foutaises. Erwann eut un sourire machiavélique, toujours derrière sa colonne. Il se sentait d’humeur tyrannique ce jour là. Et il souhaitait ajouter ses propres règles du jeu. |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: There always are casualties Mar 29 Sep - 22:31 | |
| [ Okay, ça c'est un retard vraiment inacceptable. I'm so sorry. :/ Également, post minable. C'est à croire que j'ai perdu la main. ] Un, deux, trois, quatre... Lovelock s'amusait à compter les pas rapprochant Dieu savait qui de l'endroit où elle se trouvait, ne voyant pas d'intérêt à se retourner pour le (ou la, quoiqu'il lui semblait que des pas féminins devraient résonner plus légèrement) regarder. Bien que curieuse de nature, elle était avant tout une créature de logique. La théorie de Darwin ne s'appliquait pas qu'à son chat, dans ce château. Pour survivre, celui qui ne peut pas se battre doit s'adapter. Dans ce cas-ci, paraître normale. Et heureusement pour Angela, c'est ce qu'elle avait passé les dix-sept années de sa vie à faire. Practice makes perfect.Cinq, six, sept, stop. Plus rien d'autre qu'un silence absolu qui n'était que tentation. Illogique. Toujours plantée à côté du panneau d'affichage, l'air d'une parfaite idiote qu'elle était pourtant loin d'être, elle n'aurait eu qu'à finir de se retourner et partir pour que l'autre n'oublie l'incident aussi rapidement qu'il était arrivé. C'est ce qu'elle allait faire, aussi. Dès qu'elle était certaine qu'il était assez loin... ou peut-être même déjà reparti. "Hé bien. Tu es venue consulter le nouveau règlement? Ou alors en train de le rectifier? Dans lequel cas, je veux bien te donner un coup de main. Parce que le règlement, j’sais pas ce que t’en penses, mais personnellement, ces modifications, c’est bidon."Remarquée. Quoiqu'elle n'eut rien fait qui ait à voir avec le règlement. Son stylo-bille glissa, tomba au sol dans un cliquetis caractéristique du plastique rencontrant la céramique, mais aucune réaction ne passa sur son visage. Passant en revue les voix qu'elle connaissait, n'identifiant pas immédiatement celle qui lui parlait. Un jeune homme de son âge, peut-être un an plus jeune mais tout au plus. Pas très familier, mais elle avait entendu sa voix par le passé. Il se moquait des règlements... par le passé, elle aurait affirmé, à coup sûr, que c'était un Gryffondor. Maintenant, elle ne pouvait plus être certaine. Rien de constant, le chaos régnait. Ces règles n'en étaient qu'une incarnation simpliste. Angela se retourna vers l'origine de la voix, sourcil relevé, s'attendant à trouver un adolescent rebelle... pour ne trouver qu'un couloir vide. Caché? Eh bien, qu'il en soit ainsi. Il la voyait probablement clairement, à présent, donc il était trop tard pour tenter de faire de même. "Bidon, en effet," répondit-elle sans cible certaine, haussant les épaules. Elle prenait un ton nébuleux, un peu observateur, qu'elle réservait normalement à ses expérimentations. "Mais pourquoi perdre son temps à les modifier quand il serait aussi simple de juste ne pas s'y conformer, par contre?"Se penchant pour récupérer son stylo, elle reporta aussitôt fait son attention sur le tableau, cette fois sur les règles réécrites. Horrible calligraphie, releva-t-elle au passage. Un semblant d'ancien réalisé par quelqu'un qui n'y connaissait rien. S'adressant toujours à son observateur, elle continua d'un ton qui se voulait vif. "Je m'occupais du cas des rats, en passant, mais fais comme chez toi. Les modifications du babillard n'ont pas encore été décrétées illégales, il me semble. En tout cas c'est pas écrit ici."Un sourire. Faux, sans valeur, mais brillant. À défaut d'y trouver un véritable intérêt, Angela s'amusait un minimum. Et si elle se retrouvait perdante, tant pis. Il ferait probablement un spécimen de choix; elle avait besoin de cours pratique en biologie humaine, de toute façon. Comment réagiraient les folles-dingues de son dortoir si elles savaient que pour elle, ces mots avaient une connotation bien différentes de la moyenne adolescente? ... Pour chaque chose qui en vaut la peine, des dommages doivent être causés. Le sourire s'élargit, et le stylo fut tendu dans le vide. |
| | | Erwann J. Winnfield
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| Sujet: Re: There always are casualties Dim 11 Oct - 0:18 | |
| Erwann n’aimait pas qu’on lui dicte sa conduite. Il préférait suivre son petit bonhomme de chemin, ses propres règles. Certains disaient qu’il suivait les traces de Joshua, son triplé, dans ce qu’ils appelaient communément la rébellion. Mais non. Erwann n’était pas un suiveur, plutôt un meneur. Des fois, il ouvrait grand sa gueule quand Joshua prenait une décision pour tout le monde, et qui ne plaisait pas au dernier des triplés Winnfield. Ce qui occasionnait, autant le dire, pas mal de frictions, l’un et l’autre cherchant à imposer sa loi. Mais ce soir, il n’y avait pas Joshua dans les parages. Il n’y avait que cette fille, le règlement en vue, à modifier largement en y insérant des aberrations, et lui, caché derrière cette colonne et qui se refusait pour l’instant de se montrer, gardant peut-être un effet de surprise pour la suite. L’irlandais voulait jouer. Mettre en place ses propres règles. Quitte à se transformer pour le coup en vandale. Car modifier le règlement de l’école de la sorte, n’était-ce pas une forme de vandalisme? Loin de là l’idée que la dégradation des biens d’autrui était un délit, en fait, Erwann trouverait ça juste très drôle. Parce qu’il ne dégraderait pas le bien de la directrice, alias son sacrosaint règlement, mais il rendrait service aux autres élèves. Un mal pour un bien, que demander de plus?
Parce qu’il était persuadé qu’élèves et règlement étaient liés. Il n’y avait pas besoin de lire et connaître ce tissu d’inepties puisque magiquement, le règlement de l’école influait sur le comportement général. Ce qui faisait qu’il y avait une tendance toute naturelle au respect des règles. Parce que voyez vous, Erwann n’avait jamais vu quiconque se référer au règlement lui-même ou à une de ses copies pour s’assurer qu’il avait le droit ou non de faire quelque chose. C’Est-ce qui, en partie, l’avait convaincu que l’instinct y était pour beaucoup. Tout comme chacun avait des droits naturels, insufflés à l’homme dès le départ, qui pouvaient aisément se deviner par la réflexion, et ainsi, on déduisait de soi-même ce qui était bien ou mal parce qu’on aura appris ces deux notons. Le règlement, lui, agissait pareil, selon le Gryffondor. Dès qu’ils mettaient les pieds dans l’établissement, un ensemble de règles étaient magiquement insufflés aux élèves, et d’eux-mêmes ils respectaient les règles de conduites édictées par ce papier. Et Erwann souhaitait vérifier un tant soit peu cette théorie. Il se demandait actuellement ce que ça ferait s’il s’amusait à écrire des âneries sur le règlement de l’école. Si ça fonctionnait un tant soit peu, s’il écrivait des âneries, les élèves feraient des âneries. Mais il ne ferait pas ça tout seul, parce que seul, c’est pas drôle. En matière de blagues, Erwann n’agissait jamais seul. Joshua le suivait souvent dans ses conneries, ainsi qu’Eireann. Pour Vesper, c’était plus rare. Mais soit. Il allait avoir besoin d’un complice. Et la demoiselle, solitaire, allait constituer une coéquipière de choix. Elle allait l’aider dans sa magouille. Problème, restait à la persuader. Pour peu qu’elle soit dans le clan de Filztter…
Erwann allait devoir l’embobiner. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais depuis peu, outre les voix dans sa tête qui continuaient de le harceler, il voulait disposer de ses propres pions, de les bouger comme bon lui semble, au gré de ses envies, au gré de ses stratégies. Oui, on pouvait dire qu’Erwann devenait de plus en plus tordu, de plus en plus machiavélique. Mais ce n’était pas le cas de tout ce qui les entoure actuellement? Depuis quelques temps, tout était en train de partir en live. On n’était plus sûr de rien. Le voisin autrefois sympa pouvait avoir envie de jouer les psychopathes, et le psychopathe ne pouvait être que pire. Alors, Erwann ne savait pas trop à quoi s’attendre avec la jeune femme, là. Ils étaient seuls dans ce couloir, et Dieu seul sait ce qui pourrait se passer, un meurtre c’est si vite arrivé, surtout par les temps qui courent. Car il avait semblé à Erwann qu’il y avait à Poudlard une flambée de violence qu’il n’aurait su expliquer. D’abord, le coming-out du loup garou qui se retrouvait à l’infirmerie et dans lequel il se retrouvait, étant lui aussi perdu et vu comme une bête de foire. Désolant. Erwann se retrouvait bien plus souvent à l’infirmerie, les voix étant revenues le harceler, plus fortes, plus insidieuses que jamais. Il avait eu envie de se meurtrir, de se défenestrer, mais on l’avait empêché à temps, qu’il ne fasse pas le saut de l’ange. Lui aussi ressentait cette violence, pour la vivre, parfois quotidiennement, lui se voyant obligé de réfréner ses pulsions destructrices. Il pourrait détruire la jolie blonde, sous l’influence de ces maudites voix, mais il ne le ferait pas. Il en avait besoin, pour ce qu’il projetait de faire. Ca serait dommage d’abîmer une potentielle alliée dans son désir stupide de semer le chaos à Poudlard, plus que ça ne l’était déjà.
Il l’avait surprise. Bon point pour lui. Erwann avait réussi son petit effet. Rester dans l’ombre, encore un peu, voilà ce qu’il avait dans l’idée. Maintenir le voile de mystère qu’il avait autour de lui. Susciter les interrogations en elle, quant à son identification, quant à ses intentions. Sa voix s’était montrée veloutée et suave à la fois, son regard, dans la pénombre, éclairé par un rayon lunaire qui filtrait à travers la lucarne, brillait plus que jamais, d’une lueur inquiétante. Erwann se contenter juste d’écouter le rebondissement du stylo qui se répétait à l’infini, l’écho se diffusant grâce à la grandeur du hall. En journée, l’endroit était souvent bondé de monde, et le brouhaha des conversations emplissaient le lieu, mais Erwann, en entendant ce son qui serait passé inaperçu parmi une foule d’élèves, se traduisant juste par un cliquetis, avait réalisé à quel point l’endroit était désert. Sans témoins. Sans œil indiscret pour cautionner ou blâmer leur méfait. Il y avait juste l’autre. Elle s’était retournée. Il l’avait presque en face de lui. Seule cette colonne de marbre les séparaient.
Oui…C’est ça. Approche toi. Approche toi que je bondisse de ma cachette pour te détruire. Comme le grand méchant loup, tapi derrière un fourré, aurait voulu dévorer tout cru le Petit chaperon rouge. Approche toi encore. Encore un petit peu…Tu y es presque…Ne m’oblige pas à aller te chercher, tu le regretterais…
« Bidon, en effet, Mais pourquoi perdre son temps à les modifier quand il serait aussi simple de juste ne pas s'y conformer, par contre? »
Les voix qui se manifestaient à nouveau dans l’esprit du jeune schizophrène s’éloignèrent, alors que la jeune femme venait de s’exprimer. Un rictus étira ses lèvres fines, alors qu’il réalisait qu’il allait devoir lui expliquer son idée. Elle venait de récupérer son crayon. Et elle s’exprimait à nouveau, embrayant sur tout autre chose:
« -Je m'occupais du cas des rats, en passant, mais fais comme chez toi. Les modifications du babillard n'ont pas encore été décrétées illégales, il me semble. En tout cas c'est pas écrit ici. »
Le sourire du Gryffondor se fit plus large en entendant les mots qui suivirent. C’est à ce moment là que le jeune homme se décida enfin à se montrer, à contrejour des rayons lunaires, dessinant une silhouette sombre sur un fond un tant soit peu éclairci. Il amorça un pas vers la demoiselle, et lui prit son stylo. Il s’approcha du fameux règlement, punaisé au panneau de liège, avant de se tourner vers la blonde et de murmurer:
« -J’ai envie de m’amuser un peu ce soir. J’ai une théorie à vérifier. J’ai comme qui dirait l’impression que les élèves sont liés magiquement par le règlement. Ils savent sans même avoir besoin de lire ce qu’ils sont autorisés à faire ou non. Cela s’impose à eux, naturellement, puisqu’ils ont déjà la notion de bien et de mal. Et ma théorie est la suivante. Puisqu’ils sont supposés obéir magiquement à chaque modification de règlement…Est-ce qu’ils sont aussi supposés obéir même en écrivant des trucs idiots dessus? C’Est-ce que j’aimerais vérifier, moi. Et c’est pour ça que dès maintenant, je vais modifier. »
Un sourire goguenard toujours sur les lèvres, le Winnfield se pencha pour lire le premier article. L'utilisation de la magie est interdite en dehors des cours prévus à cet effet. Erwann effaça d’un coup de baguette magique les quelques mots qu’il voulait modifier, et les remplaça par:
L’utilisation de la magie est autorisée dans tous les cours enseignés.
Que la fête commence. |
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