Premier message pour H. Cage

« Hi Heath,
J’ai l’honneur de t’annoncer que tu viens d’intégrer le groupe très privé des gentils lutins farceurs,
Dont les membres sont toi et moi,
Le rôle du lutin étant déjà pris, tu seras donc mon amusement,
Allez souris j’ai dis que je serais gentil !
Non non non, on ne réduit pas ce papier à l’état de boulette, lis jusqu’au bout,
Et tant que tu y es rejoint-moi à l’extérieur, que je ne congèle pas tout seul !
Un argument pour te forcer à venir ?
Tu me connais.
Merry Christmas M. Cage. »

Assise en tailleur sur son lit, la jeune femme venait juste de terminer le message destiné à celui dont le nom était apparu lors du tirage au sort. Au début, elle avait trouvé le jeu intéressant, une idée bien trouvée, mais incroyablement malsaine. En fait, elle soupçonnait que le tirage soit truqué. En tout cas c’est qu’elle aurait fait si elle avait dû s’en occuper, elle se serait amusée à réunir des personnes qui n’avaient rien en commun, quitte à mettre les deux pires ennemis ensemble. Soit. Le fait étant que ce n’était pas le cas et qu’elle avait eu mieux à faire que de penser à ces histoires de lutins. Jusqu’à ce qu’elle reçoive un petit sac. Elle l’avait d’abord fourré dans sa poche sans y prêter la moindre attention, puis le soir venant elle avait fini par l’ouvrir. Pas question de jeter l’écrin sans avoir vu ce qu’il contenait. Heath Cage. Autant dire que ses intentions premières venaient de disparaître. Finalement elle allait y participer à cette histoire de lutins. Elle devait bien cela à Monsieur Cage.
Amis depuis l’enfance, ils se connaissaient plus que bien, étant même allés jusqu’à sortir ensemble l’histoire de pas même une semaine. Entre taquinerie et véritable amitié, ils s’y entendaient. Il serait vraiment regrettable de laisser passer une telle occasion donc. Ce serait un moyen de passer un bon moment avec le Serpentard, mais aussi un autre pour se venger de quelques farces auxquelles elle n’aurait pas encore su répondre. Et puis, il fallait dire que depuis le retour de son ami à Poudlard, ils n’avaient pas encore eu le temps de s’accorder une pause tous les deux. C’était idéal. Ne restait plus qu’à trouver quoi faire. Là, ce fut le vide immense. Rien ne lui parvenait, enfin rien qu’elle n’ait encore jamais fait subir à Heath, il fallait taper dans l’original et le renouveau. Ainsi, le jour final des lutins approchait et elle ne savait que faire, ce qui avait le don de la mettre sur les nerfs. Jusqu’à ce qu’une bonne couche de neige envahisse le château…

Il avait donc fallut tout mettre en place. Ce n’était pas grand-chose, juste préparer un message en réalité. Oui mais pas un message bateau, et puis il ne fallait pas non plus qu’elle y dévoile son prénom, bien qu’elle lui faisait confiance pour cogiter sur son identité. Elle avait donc opté pour un texte dans lequel elle devait paraître pour une véritable allumée. Juste histoire de ne pas le mettre immédiatement sur la bonne voie. Mais là encore quand elle fut plume en main, rien ne vint face au parchemin. Ce qu’il était simple d’avoir des idées débiles, la réalisation était toute autre.
Puis elle repensa à sa pseudo victime. Heath était une personne aimant particulièrement faire partie de groupes, de concentrations en rapport avec ses intérêts, ou bien où il faisait bon d’y être pour votre image de marque. Une fois qu’elle eut le début, la suite suivie sans problème, ce ne fut que l’histoire de deux minutes à peine.
Elle enroula le parchemin, l’attacha à l’aide d’un fil de nylon sang et quitta son lit. Direction le dortoir du jeune homme. Pourvu qu’il soit désert. Elle pu s’en rendre compte quand elle en poussa la porte. Sur la pointe des pieds elle alla déposer rapidement son invitation et partit aussi vite qu’elle était arrivée. Si quelqu’un avait vu son manège, il aurait pu penser qu’elle ne valait pas mieux que ces premières années et leurs gamineries insupportables. Oh et puis merde ! Elle avait bien le droit de s’amuser par moment. Elle repartit rapidement dans sa chambre, prit à la volée cape et baguette. Sans oublier l’écharpe et les gants, quitte à les enlever après, elle ne voulait pas risquer de voir devenir ses doigts violacés.

Synthia quitta la salle commune et se rendit en plein milieu du parc de l’école. Il avait encore pas mal de centimètres de neige à disposition. Le vent frais lui caressa le visage, lui arrachant un frisson. Il n’avait pas intérêt à lui poser un lapin, s’il ne débarquait d’ici un quart d’heure, elle remuerait ciel et terre pour mettre la main sur sa frimousse. Et là, il pourrait enlever l’adjectif gentil, devant l’expression lutin farceur. Il aurait le droit à une véritable furie, prête à lui faire avaler le message qu’elle avait déposé sur son lit s’il le fallait. Elle savait déjà que si cela devait arriver, elle aurait le droit à la mine rieuse de Heath. Humf. Il avait intérêt à se pointer.
La verte et argent s’abaissa au sol et y prit de la neige qu’elle tassa entre ses mains. Que venait-elle de former ? Une magnifique boule de neige qu’elle espérait voir atterrir sur Monsieur Cage. Oui, elle n’avait rien trouvé de mieux que l’inviter à une « boule de neige party ». Au pire, ce ne serait que l’affaire que d’un peu de neige en plein milieu de son visage et ils seraient quittes pour cette histoire de lutin. Une chose était sûre, elle ne raterait pas sa cible. Depuis qu’elle était à Poudlard, elle avait gagné en précision c’était incroyable. Elle excellait particulièrement dans le lancée de livres à bibliothèque (un terrain de jeu et de chasse parfait soi dit en passant). Elle finit néanmoins par laisser tomber son projectile au sol. Tenir du froid dans les mains, et bien croyez-le, ça faisait froid.

Plus qu’une chose à faire : attendre. Oui mais pas à la vue de tous. Elle alla donc se placer derrière un arbre, et fit ce qu’elle avait à faire. Voir apparaître Heath sortant du château.
Il avait vraiment intérêt à se déplacer.