Première réponse réservée à Ophelisia Vor Pedersen

Zayne se balladait tranquillement dans un de ces fameux couloirs, tout comme la plupart des élèves de cette prestigieuse école. Il était seul mais ne semblait pourtant pas perdu. L'assurance qu'il dégageait montrait à quel point il était sûr de lui et au combien il connaissait ses lieux. Il était effectivement en septième année et pouvait ainsi se vanter d'être un des élèves les plus doués de cette école. Il regardait les jeunes sorciers, habillés de cette robe noire qui les rendait tous identiques. Les petits nouveaux plongés généralement leur nez dans leur bouquin afin de ne pas croiser son regard noir, tandis que d'autres passaient à ses côtés sans vraiment lui prêter attention. Il était un peu comme une ombre: soit il effrayait, soit il était invisible. Pourquoi se trouvait-il dans les couloirs? Tout simplment parce qu'il avait du temps libre et qu'il refusait de venir dans cette bibliothèque où les Serdaigle avaient élu domicile. Il s'arrêta un instant, contre un mur, se demandant ce qu'il pourrait bien faire de cette heure. Menacer quelqu'un? Terroriser les premières années? Non, tout ceci lui était interdit dans l'enceinte de l'école depuis qu'il avait déclenché une dépression chez un jeune sorcier. Cela l'avait bien fait rire mais les professeurs n'avaient apparemment pas apprécié cela et l'avaient désormais à l'oeil. Il soupira un instant, pensant que certains professeurs étaient tout simplement affaiblis par des pensées trop "bonnes". Et oui, Zayne avait également du mépris pour certains professeurs et avait la fâcheuse tendance de leur répondre avec cet air arrogant qui lui avait déjà vallu quelques heures de retenues. Sans même faire attention aux autres élèves qui déambulaient dans les couloirs, il reprit sa petite marche, perdu dans ses pensées. Bien évidemment, c'est toujours dans ces moments là que l'on se prend quelqu'un de plein fouet. Ainsi, Zayne tamponna une personne qu'il n'avait pas vu et, du fait de sa carrure, ne fit que reculer de deux pas. Il ne s'excusa pas le moins du monde, restant droit et fier, observant de ses yeux bleus la personne qu'il avait tamponné.

*Pff encore un qui devrait apprendre à marcher.* pensa-t-il tandis qu'un sourire taquin se dessinait sur son visage

Le jeune élève ramassa ses quelques livres, marmonnant quelques reproches mais face au regard noir de Zayne, il se renfrogna et repartit sans dire un seul mot. Ce petit passage fit sourire le jeune Serpentard qui commençait à s'ennuyer affreusement. Il aurait très bien pu passer un peu de temps avec quelques confrères mais, ce jour là, son côté solitaire semblait ressortir plus que jamais. Il avait en effet certaine phase où il changeait singulièrement de personnalité... le seul trait de caractère qui persistait étant bien sût son humour noir. On ne pouvait pas vraiment dire qu'il était des plus agréables à vivre et pourtant il y avait quelques personnes qui le considéraient comme un ami, même très bon ami. Tous étaient de Serpentard bien évidemment, et se plaisaient à critiquer ceux qu'ils nommaient les "sang de bourbe". Zayne emprunta un nouveau couloir, tournant à un embranchement et se rendit compte qu'il y avait de plus en plus de personne dans ces lieux. Les élèves n'avaient-ils jamais cours? Ou refusaient-ils eux aussi d'aller dans cette bibliothèque afin d'éviter les petits intellos de Serdaigle? Bonne question.

Le petit chaperon rouge, un conte enchanté pour les enfants de bas âge. Mme Vor Pedersen aimait bien raconter cette histoire à sa fille pour l’endormir. Elle n’avait jamais besoin du livre et inventer ou supprimer des passages a chaque nouvelle nuit. Ophelisia adorait ces moments, surtout le passage de la description de la belle Chaperonne. C’est pourquoi un jour où elle magasinait les tissus, elle découvrit un long et souple coton d’un rose presque rouge qui allait devenir sa cape de sorcière.

À Poudlard, le costume était obligatoire, mais les choses défendues avaient toujours plu à Ophelisia. C'est pourquoi elle ne se gênait pas pour porter sa belle cape de chaperon en public, au contraire, elle le portait à chaque jour. Mais elle n'était pas idiote, elle savait que si un Professeur la voyait ainsi vêtu, la lui confisquerait, c'est pourquoi elle avait cousu à l'intérieur de la cape une doublure noire, comme ceux des autres étudiants, de plus, l'attache était très simple à détacher. Donc si un professeur montrait le bout de son nez, elle n'avait qu'à se pencher, changer la cape de bord et HOP, le tour était joué.

Aujourd'hui, les cinquièmes n'avaient pas de cours puisqu'un examen de fin de trimestre approchait à grand pas. Une étude approfondie sur la matière qu'elle avait étudiée pendant l'année aurait été une idée géniale, mais Ophelisia en avait une meilleure. S'amuser. Étant née dans un monde de moldu avec des parents tout aussi moldu, Ophelisia s'était découvert une passion pour certains de leur sport. En particulier le baseball, elle et son père allaient souvent assister à des matches durant la saison. La cape bien ouverte pour laisser ses bras toutes leur liberté, une casquette des Richmond Knight bien enfoncé sur son crâne et manchonnant une gomme baloune, Phe une balle autographier par la même équipe que sa casquette fit une motion de lanceur et projeta sa balle vers un élève de Gryffondor qui avait en guise de bâton un bout de bois. Cette élève étant née d'un père sorcier mais d'une mère moldu savait comment ce jeu fonctionnait et avait un bras d'enfer, la balle poursuivit sa trajectoire sans que Ophelisia ne puisse l'attraper, même en sautant. Sifflant dans les airs comme un Cognar en furie il se dirigeait droit sur un élève de Serpentard qui...

Devinez qui était ce fameux élève de Serpentard… ben ouais il fallait que ça tombe sur Zayne! Vous savez, c’est le genre de moment où on a l’impression que le temps s’arrête et qu’on a juste le temps de dire: « oh non! ». Le jeune homme esquiva de justesse la fameuse balle et se retourna afin de voir un élève de Griffondor, armé d’un bâton, qui tapa dans cet objet. Une fois de plus, Zayne était sur la trajectoire de cet balle et bondit sur sa droite. Il se fit effleurer le bras, faisant ainsi virevolter sa robe noire de sorcier. Un des élèves cessa de jouer et arrêta la balle, sous l’œil noir de Zayne. En général, les gens tentaient de ne pas se retrouver au milieu d’une de ses parties de jeu mais, cette fois-ci, le jeune homme n’avait pas vraiment eut le choix et avait seulement eut le temps de faire agir ses instincts. Cela lui rappelait vaguement le Quidditch, jeu qui le passionnait, où il était attrapeur pour sa maison. Durant certains vols, il avait été poursuivi par un cogneur et avait ainsi dévoilé de très bons réflexes. Il était peut-être plus agile sur un balai que sur la terre ferme mais, cela n’empêchait pas qu’il était tout de même rapide quand il s’agissait d’esquiver des objets dangereux.

Il regarda son bras et remarqua que le tissu de sa robe de sorcier était légèrement déchiré. Son visage se durcit, ses sourcils se froncèrent, son sourire disparut et ses poings se serrèrent. Il comprit vite qui étaient les joueurs et en attrapa un afin de l’attraper et le plaquer contre le mur. Il n’était peut-être pas un sportif de haut niveau ou une bête pleine de muscles mais, lorsqu’il s’énervait, il pouvait aisément soulever une personne de son poids. Certains élèves, toutes maisons confondues, s’arrêtèrent pour voir ce qu’il se passait et, voyant que ce n’était qu’une des nombreux coups de colère de Zayne, tracèrent leur chemin. D’autres avaient tout simplement quitté les lieux avant que tout ceci ne dégénère. Zayne foudroya du regard sa « victime » et lui lança:

- Tu sais pas ce que tu viens de faire mon gars! T’es vraiment suicidaire! Ça te dirait que je te mette la tête au carré?!

Avec ce monologue habituel, il aurait très bien pu faire un parfait mauvais sorcier. Il aimait dire ses quatre vérités aux personnes qu’il voulait frapper et parfois, ce temps perdu, permettait aux professeurs d’arriver avant que l’élève ne se prenne un coup, pour le plus grand malheur de Zayne bien sûr. En général, les adultes accouraient lorsque ce genre de querelles se faisaient en groupe. Imaginez un peu un groupe de Serpentard et un groupe de Griffondor: d’abord il y a bien sûr l’habituel échange de menaces et, plus tard, l’échange de coups sous l’œil amusé des autres apprentis sorciers.

Mais du fait qu’il soit seul, Zayne savait qu’il avait moins de chance de se retrouver nez à nez avec des professeurs ou d’autres adultes. De plus, il savait qu’à cette heure-ci se tenait une réunion générale du personnel de Poudlard sur un sujet encore inconnu des élèves. Une aubaine pour le jeune homme qui n’avait pas pu faire preuve de sa noirceur d’âme depuis longtemps. Cependant, il se retourna et aperçut une jeune femme, vêtue d’une étrange cape rouge à la manière du Petit Chaperon Rouge. Étrange? Intrigué, Zayne lâcha l’élève (qui s’empressa de partir sans demander son reste… et oui pas suicidaire celui là xD) et demanda à la belle inconnue:

- ça t’arrive souvent de te déguiser?

On pouvait sentir dans cette question un léger côté taquin. Il ne la connaissait pas ( ben oui il connaît pas tout le monde non plus!) mais elle semblait bien plus détendue que les autres. Un petit côté enfantin dans son sourire semblait décorer son visage alors que, d’un autre côté, ses yeux montraient sa réaction face aux gestes précédents de Zayne sur le jeune homme.

Voguant dans les air aussi vite qu'une fusée, la balle fonçait droit vers un élève de 7e année. Heureusement, il sut l'éviter de justesse. Surprise de l'agilité de ce jeune Serpentard, mais aussi par la force du projectile qu'avait lancé son jeune ami, elle esquissa un léger sourire et pria tous les dieux qu'elle connaissait que ce jeune victime ne se venge pas sur ce pauvre batteur. Au fait, il n'avait qu'à ne pas être dans sa trajectoire.

Le pire arriva, l'élève vêtu de vert souleva le pauvre batteur de terre et l'accosta sur le mur froid en pierre. Indigné, la jeune Gryffondor fronça les sourcils et enleva la mite de baseball qu'elle avait encore dans ses mains. Seul les Serpentard avaient assez de cupidité en eux pour dire autant de bêtise dans une seule phrase. Ils ne savaient vraiment pas comment gérer leur colère ceux-là.

- Tu ne sais pas ce que tu viens de faire mon gars! T'es vraiment suicidaire! Ça te dirait que je te mette la tête au carré?!

Hochant la tête, désespéré, Phe esquissa un léger sourire au coin de ses lèvres. La tête au carré, elle ne l'avait jamais entendue celle-là. Trouvant cet accident à la fois grossière mais amusante, elle contenta de rester sur place à regarder ce drôle de personnage, tandis que les autres joueurs abandonnaient le jeu, ne voulant pas être dans le passage de ce fougueux Serpentard. Après avoir dévisagé le pauvre élève qui sentait son heure arrivait, l'élèves qui causait tous ses tourments se retourna à tout hasard vers la lanceuse étoile de l'équipe qui jouait quelque minute auparavant.

Toujours les sourcils froncés, mais le sourire en coin, elle resta surprise que cet élève la dévisage ainsi. Mais encore plus surprise lorsque celui-ci lâcha son pauvre prisonnier. Son sourire s'élargissait de plus en plus et finit par sourire complètement lorsque cet étranger lui largua une phrase qu'elle entendait de la bouche de plusieurs élèves. La main toujours sur une hanche, la jeune Gryffondor fixait ses yeux bleus qui ressemblaient aux anges qu'elle voyait parfois dans ces rêves. Ce petit coter de l'apparence de se Serpentard contrastait avec évidence. La jeune chaperonne prit ses yeux de défi et répliqua :

- Et puis toi? Ça t'arrive souvent d'effrayer les gens comme ça. Tu ne trouves pas qu'on s'assemble, le méchant loup et le petit chaperon rouge.

Elle esquissa son habituelle sourire taquin, qui ressemblait à celui d'un enfant prêt à jouer un mauvais tour.