La lumière du soleil levant traversait délicatement les rideaux de la chambre sombre. On pouvait distinguer un bureau couvert de parchemins illisibles tellement l’écriture était fine et serré. Près de la porte se dressait majestueusement une grande armoire en bois sombre. Sur la porte de celle-ci tenait place un miroir entouré de petites notes avec la même écriture illisible que sur le bureau. Le reste de la chambre n’était qu’un tas de vêtement. Il y en avait tellement qu’il était impossible de distinguer la couleur du sol. À coté du lit, le seul endroit qui paraissait rangé était la table de nuit. Malgré l’obscurité, on pouvait apercevoir une longue baguette, un collier en or et un livre. Les murs étaient sombres et, par endroit, il y avait des petites photos s’animant à l’arrivé de la lumière. Au fond du lit, une tignasse blonde se retourna en marmonnant. Aeresia était le genre de fille à détester les réveils, même à onze heures du matin et pourtant, il fallait se lever aujourd’hui. Alors la jeune sorcière s’étira lentement, posa les deux pieds par terre et se leva. Elle fit quelques pas vers sa fenêtre ou elle tira les rideaux, la lumière inonda la pièce et Aeresia plissa les yeux. Le soleil était haut mais la fraicheur semblait tout de même au rendez-vous, les arbres du parc commençaient à jaunir devant l’arrivé de l’automne. La jeune fille attrapa une robe noire, l’enfila et se dirigea vers la porte en prenant au passage sa baguette. Elle dévala les escaliers et se retrouva en quelques secondes dans un immense hall chargé de meuble anciens. Elle poussa une des nombreuses portes qui remplissait ce dernier et entra dans une salle de taille moyenne, meublée d’une grande cheminée et d’une table en bois ou était dressée un enviable brunch. Une femme blonde apparue dans l’encadrement de la seconde porte. Elle était fine et ses traits étaient tirés par la fatigue et le temps, elle fixa Aeresia qui n’était autre que sa fille et en une fraction de seconde, ses traits s’adoucirent. Elle s’exprima avec une voie si douce qu’elle frisait l’hypocrisie.

« Aeresia, ma chérie, j’espère que tu as bien dormi ? J’ai fait préparer ton plat préféré pour ce midi, Jack t’attend au Center pour que tu choisisses ta robe pour ce soir et j’ai aussi … »
« Ou est La gazette ? »

La mère d’Aeresia se précipita aussitôt vers le buffet de l’entrée et s’empara de La gazette des sorciers, elle retourna vers sa fille et lui tendis le journal. Celle-ci le prit et entrepris la lecture des nouvelles du jour sous l’œil attentif de sa mère. Aeresia avait grandi comme ça, comblée d’attention pour une mère prête à tout pour satisfaire les désirs de sa princesse. La jeune fille avait toujours pensé que c’était naturel mais elle avait été jeune. Aujourd’hui elle sait très bien que ce sur plein d’attention n’est qu’intentionnel. Son père est un homme d’état. Très proche du ministre, il avait beaucoup de pouvoir dans la politique de l’Angleterre. Il travaillait aux relations étrangères, ainsi, il avait autant de main prise sur l’ile que dans le monde entier. Le nom des Rosywood est très connu dans ce monde, c’est une vieille famille de sang-pur qui n’a jamais était toujours très intègre. Le pouvoir avait toujours été au centre des préoccupations de cette illustre lignée. Mr Rosywood n’a jamais aimé sa fille. Il ne voulait pas d’enfant mais après la mort de son frère jumeau, il avait pensé qu’une descendance ne serait que bénéfique pour son nom. Malheureusement, il a eu une fille Aeresia. Déçut, il n’a pas souhaité retenter l’expérience (ce sont ces mots). Mrs Rosywood est donc intervenu à ce moment là. En effet, il ne fallait pas que l’unique descendance se détourne du droit chemin. Ainsi, gâtant chaque jour un peu plus sa fille, elle avait comblé le manque d’affection paternelle. Il n’y a que très peu de temps qu’Aeresia s’est rendu compte de la mascarade familiale mais au fond, elle savait qu’il valait mieux pour tous que cela continu ainsi. Aeresia n’a jamais aimé sa famille. En faite, dans cette maison, personne ne s’aime, ce n’est que des arrangements et c’est aussi ce que sera sa vie plus tard, elle le sait et ne s’en plaint pas. Aeresia ne connait pas l’amour et ne veux pas le connaitre. La seule chose qui compte pour elle est la magie. Depuis toute petite elle baigne dedans par ses parents alors le jour ou elle a découvert ses pouvoirs elle ne fut pas étonnée. Elle fut même d'ailleurs très heureuse de voir la balle en mousse de sa camarade de classe brûler dans ses mains. Depuis ce jour, elle a toujours pris un malin plaisir à maltraiter les moldus !

« L’amour est un obstacle au pouvoir. »

Elle avait parlé à voie haute en venant de lire un article sur un sorcier qui venait de tuer une moldue. Crime passionnel dans la ville de Brighton, tel était le titre de l’article. Aeresia ferma le journal, le posa et quitta rapidement la pièce sous le regard de sa mère. Elle remonta les escaliers, attrapa sa baguette et s’allongea sur son lit. Elle commença à faire de la fumée blanche avec sa baguette, non pas que ça l’amusait, mais parce qu’en faisant ça, elle ne pensait à rien, rien du tout, et ça elle adorait.

Le soir même toute la famille Rosywood était conviée à une grande réunion familiale. Aeresia se prépara tout l’après-midi en passant chez le tailleur et chez le coiffeur. Cette réunion était très importante pour elle. En effet, la plupart des membres des Rosywood avaient de l’influence au ministère, c’était l’occasion de grossir son carnet d’adresse par des adultes de pouvoirs. Aeresia ne voyait que très peu cette branche de sa famille, aucuns jeunes ou très peu, la plupart étaient toujours occupés pour se réunir autour d’un repas. Alors ce soir, Aeresia savait qu’elle devait briller, et comme toujours, elle serait brillante. Le soir venu, elle se présenta devant deux de ses oncles qu’elle n’avait pas vu depuis très longtemps.

« Je rentre en 7ème année à Serpentard bien sûr ! … Hum, bien sûr je cherche activement à m’orienter vers la politique, hum ? Oui bien sur ! Tel père tel fille ! Hahaha … »

Si l’hypocrisie avait un visage, elle serait blonde aux yeux bleus et aurait un rire cristallin. Quelques jours plus tard, la jeune fille était assise dans le compartiment d’un train vêtu d’une veste luxueuse et d’une jupe assez courte. Elle lisait un livre sur la métamorphose des êtres vivants qu’elle trouvait vraiment nul. Elle n’aimait pas prendre ce train, le voyage était bien trop long et elle aurait préféré transplaner. Mais elle était obligée alors … Un jeune homme passa la tête par la porte du compartiment.

« Dorian… Dit-elle d’une voie intéressée, tes vacances se sont bien passées ? »

Le jeune homme, plutôt charmant s’assis près de la jeune fille et tous deux commencèrent à discuter poliment. Dorian était … disons … un peu plus qu’un bon ami. Le genre d’ami qui peut passer des nuits avec vous de temps en temps. Aeresia ne le considère pas comme son copain, loin de là. Ils s’entendent très bien, c’est tout … en façade. Bref, les deux jeunes gens passèrent une partie du voyage ensemble à discuter de tout et de rien. Personne d’autre n’entra dans le compartiment alors que le train était plein à craquer. En effet, Aeresia était le genre de personne que les gens n’osaient pas déranger sous peine de se prendre un sortilège ou de voir leur vie sociale ruiné. Une langue de serpent n’inspire pas confiance sauf pour les autres langues de serpents … Autrement dit, tout l’entourage d’Aeresia.

" Pauvre petite fille éblouie par l'ambition,
Sauras-tu seulement à côté de quoi tu passes.
Va donc à Serpentard assouvir ton pouvoir !"