« Je m'appelle Clara. Clara Élisabeth Madeleine d'Anjou. Je suis née dans un monde que peu de gens comprennent. Seuls ceux qui en font partie peuvent comprendre, et encore... Je suis ce qu'on appelle, dans mon monde, une "sang de bourbe". C'est un mot employé par les gens de mon monde pour désigner un ou une sorcière née de parents moldus et qui a le don d'utiliser de la magie. Ces "sang de bourbe" ne sont pas vraiment appréciés dans le monde de la magie, notamment par les sangs purs, qui sont les sorciers nés de deux parents sorciers. Mais bon, revenons un peu à nos moutons... Ma couleur préférée est le bleu. J'adore les friandises et les câlins. Mes fleurs favorites? Les lilas. Mes mets préférés sont constitués principalement de plats italiens, bien que la nourriture française demeure quelque chose que j'adore par-dessus tout. J'ai une grande passion pour la musique et j'exploite cette passion pour m'isoler des autres lorsque j'ai besoins d'être seule. D'ailleurs, la solitude est quelque chose que j'ai appris à apprécier. Oh non, j'aime bien me retrouver entourée de gens aussi! Ne me prennez pas pour une anti-sociale, je suis simplement un peu timide et réservée à quelques temps. Bref, je fréquente l'école de Beaux-Bâtons, en France, puisque c'est où j'habite. Je suis dans la maison Louise de Vinci. Je vient passer un peu de temps à Poudlard pour voyager un peu et découvrir comment que c'est dans les autres écoles de magie, mais aussi pour me remettre de la mort tragique de mon meilleur ami Klaus. Jusqu'à présent, tout s'annonce bien... »

Un, deux, trois. Un, deux, trois… Clara comptait les pas de sa valse qu’elle dansait au rythme de la mélodie du piano.
« Magnifique Clara ! » s’écria son professeur de danse.
La petite fille sourit doucement, satisfaite que son professeur la trouve si bonne. Lorsque la musique s’arrêta, toute la classe se tourna vers lui.
« C’est la fin de ce cours pour aujourd’hui. Merci beaucoup d’être tous venus et à la semaine prochaine ! »
Clara soupira tristement. Contrairement aux autres, elle n’allait pas revenir la semaine prochaine. Non, la semaine prochaine, elle allait être à sa nouvelle école, son école de magie…
Après l’incident avec le loup, elle avait reçu une lettre de la part de l’école Beaux-Bâtons. Celle-ci l’invitait à aller à cette école pour sorcières afin d’apprendre l’art de la magie et perfectionner ses aptitudes. Au début, elle ne voulait pas y aller, ne voulant pas se séparer de ses parents, sa famille et surtout son meilleur ami Klaus. En pensant à lui, une larme coula le long de sa joue, mais elle tenta de rester forte et essuya rapidement sa larme. Son professeur l’avait vu par contre et vint s’accroupir à côté d’elle.
« C’est dommage que tu ne restes pas avec nous, Clara. Je suis persuadé que tu aurais eu ce qu’il faut pour jouer la belle Gisèle dans le Lac des cygnes. » lui dit-il en lui caressant ses cheveux bruns doucement.
« J’aurais voulu la faire ! Moi aussi, j’avais envie de porter les beaux costumes et les beaux tutus ! » fit-elle d’un air boudeur.
Son professeur rigola doucement.
« Eh bien, si tu continues à faire de la danse et que tu continues de devenir bonne, je vais te réserver une place. »
Clara lui adressa un sourire. Elle ne savait pas si elle allait pouvoir continuer de danser à Beaux-Bâtons, ni si elle allait avoir le temps, mais elle s’était dit à ce moment-là qu’elle ferait son possible pour que son professeur soit fier d’elle. Alors, toute joyeuse, elle sortit du bâtiment en gambadant. Elle s’arrêta net lorsqu’elle arriva devant Klaus Wülf, son meilleur ami.
« Salut, Clara. » dit-il timidement.
Elle ne répondit pas tout de suite. Elle était toujours en train de digérer le fait qu’il se retrouvait là, devant elle, à lui parler.
Klaus avait arrêté de parler à Clara depuis cette fameuse après-midi. Il refusait de la voir et lorsqu’ils se voyaient à l’école ou dans la rue, il l’ignorait totalement. Cela faisait à présent un an qu’ils ne s’étaient pas parlés et voila qu’il s’était finalement décidé à venir la voir le dernier jour qu’il lui restait avant son départ pour Beaux-Bâtons.
« Clara ? » s’enquit-il.
Elle secoua la tête doucement. « Désolé Klaus… Heum… Ça va bien ? »
« Euh ouais et toi ? »
« Bi… bien. »
Elle baissa instinctivement la tête lorsque les larmes se mirent à lui monter aux yeux. Elle voulut se montrer forte pour Klaus, lui montrer qu’elle avait changé durant cette année et qu’elle avait les larmes moins faciles, mais elle en était incapable. La voyant sangloter en silence, il s’approcha de lui et la prit dans ses bras de la même façon qu’il l’avait fait après son accident avec le loup.
« Tu n’as pas changé… »
« J’ai essayé de changer pour toi ! »
« Mais t’es conne ou quoi ? Je n’ai pas envie que tu changes, moi. » Le jeune homme soupira.
« M… mais pourquoi tu ne me parlais plus alors ? »
Il poussa un nouveau soupire. « J’avais… j’avais peur que le loup revienne. »
« Quoi ? »
« J’avais peur qu’il revienne ! Je pensais qu’il était venu parce qu’on se tenait trop ensemble ou je ne sais pas… »
Clara se décolla de Klaus pour lui asséner plusieurs coups de poing au torse.
« Mais t’es con ! T’es vraiment trop con ! Tu sais à quel point tu m’as manqué ? Tu sais à quel point j’ai… j’ai pleuré parce que tu n’étais pas là ? »
« Non… et je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas te faire de la peine. »
La petite fille arrêta de le frapper et renifla un coup. Elle s’essuya le visage et leva la tête vers Klaus. Lui non plus, il n’avait pas changé. Ses cheveux étaient plus courts certes, mais ses yeux étaient toujours du même teint de bleu pale dont elle se rappelait et son visage portait toujours les mêmes traits fins qu’elle aimait tant chez lui. Il avait aussi un peu grandit aussi : Il la dépassait de quelques centimètres.
« Alors comme ça demain tu parts ? » demanda-t-il en s’asseyant dans l’escalier menant à l’entrée du studio de danse.
« Oui… Demain je vais être à ma nouvelle école. » lui répondit Clara.
Klaus soupira profondément. « Je suis vraiment désolé… Si seulement j’avais su, je serais toujours resté avec toi cette année avant que tu partes. »
« Mais je ne parts pas pour toujours ! Je vais pouvoir revenir à Noël et durant l’été ! »
« Ah… »
Se sentant idiot, il se gratta la tête d’un air gêné ce qui fit rire Clara. Klaus rigola à son tour.
« Tu me permets de faire quelque chose ? »
« Quoi donc ? »
« Ça… »
Et sans l’avertir, il lui tourna la tête doucement pour lui implanter un tendre baiser sur ses lèvres…

Les autres filles du dortoir de la maison Louise de Vinci étaient toutes rassemblées devant la porte de la chambre où se trouvait Clara. Celle-ci s’était enfermé à l’intérieur et ne voulait que personne entre. Elle pleurait dans son lit, les couvertures par-dessus sa tête et une lettre serrée contre son cœur. Elle souleva à nouveau la lettre, la relisant pour une troisième fois pour voir si ce n’était pas un papier truqué ou si ce n’était pas ses yeux qui lui jouaient des tours.

Citation :

Bonjour ma chérie.
Comment ça va à l’école ? J’espère que ça va bien. Nous on va bien, papa et moi, mais Klaus… Disons que la maladie de Klaus est devenue pire que jamais. En fait, ce que je veux vraiment te dire chérie, c’est que Klaus est allé rejoindre sa grand-mère au Paradis. Je le sais que ce doit être vraiment difficile pour toi et que tu dois le prendre vraiment mal, mais sache que nous serons toujours avec toi, même si nous le sommes pas physiquement. Soit forte ma chérie, et rappelles-toi que nous t’aimerons toujours…
Maman, -xxx-

Noël arriva quelques jours après qu’elle reçut la lettre, donc elle put assister aux funérailles de Klaus. Clara savait bien que Klaus avait été diagnostiqué avec un cancer du pancréas et que ce cancer tuait rapidement ses victimes, mais elle ne pensait pas que ça allait lui prendre la vie aussi rapidement. Elle s’en voulait horriblement de ne pas avoir été là pour lui, de ne pas avoir été là pour le rendre heureux, s’occuper de lui, lui dire qu’elle l’aimait de tout son cœur…

Les fêtes avaient été bien malheureuses cette année-là. Clara n’avait pas voulu retourner à Beaux-Bâtons, mais ses parents lui avait imploré d’y retourner, lui disant que ça allait lui changer les idées et que c’était mieux pour elle. La jeune adolescente finit par cesser éventuellement et retourna à l’école. Ses amies l’accueillirent à bras ouverts, la consolant, la gâtant. Clara trouvait le traitement plutôt rassurant au début, mais lorsqu’elle réalisa que ses amies se tenaient juste avec elle par pitié, elle finit par se tanner. Elle s’isola de ses vieilles amies pour s’en faire des nouvelles. Ce fut plutôt difficile au début, puisque tout le monde se tenait généralement en petites cliques. Sa seule amie pendant longtemps fut sa chouette, Myna. Clara allait souvent dehors discuter avec elle. Parfois, elle ne faisait que pleurer avec elle, mais ce n’était pas grave, car Myna l’écoutait toujours.
Ce fut après un an que Clara rembarqua sur la traque. Elle s’était remise à faire du ballet pendant l’été et se fit de nouvelles copines. Elle décida de s’inscrire un programme d’échange avec l’école de Poudlard, en Angleterre. Connaissant quand même bien la langue anglaise, elle se dit que ça pourrait être amusant et que c’était exactement ce qui lui fallait pour se remettre de la mort de Klaus. Ses parents furent ravis qu’elle se prenne autant en main et acceptèrent sans la moindre hésitation.