Demi-tour?

005 – Demi-tour?
Lieu

Personnages

Joy Helington

Maureen S. Filztter

Premier intervenant

''Fichez...le...camp...TOUT DE SUITE !''
Un ton froid, à vous glacer le sang ; une mâchoire tellement crispée que l'on pouvait se demander si elle n'allait pas se briser sous la pression. Un regard noir, lançant des éclairs alors que l'étudiante à qui ils étaient destinés parti en courant dans la direction opposée, les larmes aux yeux.
*Espèce de petite idiote arrogante.*
Une pauvre petite Poufsouffle de première année venait d'en voir de toutes les couleurs. Elle qui n'avait rien demandé à personne, qui avait même essayé de rendre service. Malheureusement pour elle, elle venait d'essuyer un échec cuisant qu'elle n'était certainement pas prête à oublier. De nombreuses personnes seront là pour lui rappeler qu'elle s'est fait humilier par une sorcière de septième année...quoique...ils pourront toujours critiquer, Miss Helington n'a pas été tendre avec eux non plus. De toute façon, avec qui est-elle tendre ? Depuis combien de temps n'a-t-elle pas sourit à quelqu'un sans que cela soit hypocrite ? Tellement longtemps... Son dernier regard noir date de combien de temps ? Quelques minutes seulement...

~

Regarder de haut pour se sentir supérieure, détruire pour se sentir plus forte ; des mauvaises habitudes que Joy Helington avait prise... Et pourtant, cela ne la gênait pas le moins du monde. Elle était loin d'être stupide, elle savait parfaitement ce que les autres racontaient sur elle, les critiques incessantes qui lui chatouillaient les oreilles. Oh que oui elle les avait entendues. Et alors ? Comment devait-elle réagir face à ces commentaires désobligeants qui l'assaillaient de tous les côtés ? Bande d'ignorants...comme si cela avait un quelconque intérêt à ses yeux ! Vous n'y êtes pas du tout... Comment pouvait-elle leur en vouloir ? Les pauvres, ils étaient jaloux, tout simplement ! Il est normal de l'envier... Elle a tout pour elle : le physique... la réussite, elle, qui n'a jamais su quel goût subtile a l'échec. Arrogante ? Si peu...Joy sait ce qu'elle vaut, même si ce n'est pas exactement à sa juste valeur, ce n'est pas un groupe d'imbéciles qui ne savent pas se servir d'une baguette magique qui va lui dire comment se comporter ! Surtout que maintenant...beaucoup de choses avaient changé à Poudlard, beaucoup...Du jour au lendemain, de nouvelles règles avaient vu le jour, pour le plus grand bonheur de Miss Helington. Comme elle avait été heureuse en relisant le règlement ! Enfin la vraie valeur du sang allait être appliquée, les sangs-purs réellement respectés ! Elle qui a toujours été éduquée dans un monde qui lui semblait parfait, dans une famille qui ont des principes tout à fait honorables. L'ancien règlement de l'école lui empêchait de se tenir ''correctement'', il la muselait et ô combien elle déteste ça...sauf que maintenant tout allait changer. Par contre, certains articles ne lui plaisaient guère, surtout au niveau du Quidditch, ce sport merveilleux n'était plus autorisé. Une légère déception...Mais celle-ci fut vite comblée par le sortilège doloris qui peut être utilisé comme punition...Qu'est-ce qu'elle donnerait pour pouvoir elle-même punir les élèves...merveilleux...

Mais revenons à notre principal sujet voulez-vous bien ? Vous vous demandez certainement pourquoi la jeune Serpentard a-t-elle levé la voix sur la petite Poufsouffle ? Cela n'est pas bien compliqué, enfin, cela était surtout tout à fait inutile pour une personne normale puisque la pauuuuvre victime n'avait rien fait de mal, si ce n'est, être incapable de donner des explications suffisantes. Helington aurait-elle perdu de son self-contrôle ? Qui vous a dit qu'elle en avait ? Oo (ok, je sors xD) Il était vrai que depuis quelques temps, le comportement de Joy avait changé...
En bien ? Euuuuh et bien...non >< Elle s'énervait de plus en plus vite, ses crises de colère étaient passées d'impressionnantes à effrayantes. Combien de verres avait-elle brisé ? Combien de fois la pensée de faire souffrir quelqu'un l'a-t-elle effleuré ? Un nombre très inquiétant. Tout le monde sait que cette sorcière n'est pas du genre à être douce et sentimentale, ni à faire des cadeaux, mais tout de même, cela n'avait rien de normal d'être devenue en si peu de temps...mauvaise. Et le plus étrange, ce qu'elle n'était pas un cas isolé, cela devrait la rassurer ? Mais voyons, elle n'est pas inquiète pour un sou ! Heureuse ? Cela serait peut-être exagéré, mais son caractère - qui semble être flambant neuf - ne lui pose aucun problème, elle est ravie... Elle se fait craindre bien plus facilement à présent. Elle n'est pas obligée de jouer à la gentille fi-fille qui est polie avec tout le monde. Quoique, avant, elle ne l'était pas forcément enfin bref. u__u ''
La demoiselle se baladait, plus ou moins innocemment dans les couloirs du château. Un ennui mortel avait fait d'elle sa prisonnière. Tous ses devoirs étaient bouclés, elle ne pouvait pas s'entraîner au Quidditch et elle ne voulait pas de compagnie. L'idée qu'un élève pouvait devenir son moyen de distraction lui avait particulièrement plu. Quitte à faire tous les étages pour trouver son ''jeu''...Sortant de son dortoir et de sa salle commune, les cachots n'avaient rien d'accueillant, tout comme ses occupants. Direction le premier étage...rien de bien intéressant, surtout que celui-ci était occupé par d'autres Serpentards qui semblaient avoir pensé à la même chose que Joy. Deuxième étage, là elle aurait très bien pût s'y arrêter, sauf qu'une poignée de professeurs discutaient ou plutôt, murmuraient des choses qui semblaient être secrètes, hors de question de faire quoique ce soit de peu conventionnel devant leurs yeux, Miss Helington n'est pas suicidaire non plus...
C'est au troisième étage qu'elle trouva enfin son bonheur, enfin, à ce qu'elle crut. Serpentant les couleurs, elle avançait, tête haute, mais ayant un air maussade...Jusqu'à ce qu'une épaisse fumée blanchâtre l'enveloppa, l'empêchant de voir au-delà de trois mètres devant elle. Pas pratique n'est-ce pas ? Un petit groupe d'élèves était devant les toilettes désaffectées des filles, débattant s'ils devaient y entrer pour voir ce qui se passait... C'est à partir de là que tout commença...

''Qu'est ce qui se passe ici ? D'où vient cette fumée ? Toi ! La Poufsouffle qu'est-ce que tu sais ?''
''Je...je...nous...enfin on vient juste d'arriver...et...nous ne sommes pas...entrés dans les toilettes...mais...''
''Tu ne sais donc rien ?''
''Bah...je...non...''
''Fichez...le...camp...TOUT DE SUITE !''

Elle n'a pas dû le redire deux fois, la seconde d'après, il n'y avait plus personne, sauf part Joy dans le couloir... Elle n'hésitant pas un seul instant et s'avança dans la brume. Combien de temps mit-elle pour voir l'origine du problème ? Pas beaucoup. La masse qui était positionnée au centre de la pièce ressemblait étrangement à un chaudron et cela était bien le cas. Regardant tout autour d'elle et ne voyant pas son propriétaire, Joy fit un haussement de sourcil. Certainement une blague de mauvais goût et n'ayant aucun intérêt.
*Il y en a vraiment qui n'ont que ça à faire...pitoyable...*
Bon, ce n'était pas tout, mais il fallait quand même qu'elle aille retourner à ses occupations illicites. xD Elle retrouva tant bien que de mal son chemin vers la sortie, mais ce fut avec étonnement qu'elle y trouva quelqu'un...inattendu.

''Professeur Filztter ! C'est étonnant de vous voir ici. Certains de vos élèves n'ont autre comme passe-temps que de faire mu-muse avec un chaudron...''

« Et vous comptez rester en grève combien de temps chère Madame ? », se força-t-elle à dire d’une voix des plus maîtrisées, à la grosse Dame qui se devait de garder l’accès à la salle des Gryffondors et avec laquelle elle s’entretenait dans sa tour. De toutes évidences, elle s’était engagée dans une discussion de sourdes, il était manifeste que cette mégère n’était pas apte à répondre à ses attentes. Et pour cause, elle n’émit aucune réponse à sa question. « Bien, vous savez que vous ne me laissez pas le choix. »
« Vous prévoyez me renvoyer du château ? Ah ah, laissez moi rire quelques instants, je me demande bien comment vous allez vous y pendre très chère, je vis dans les tableaux. »
« Je pensais à une méthode bien plus radicale voyez vous… »
« … »
« Puisque vous semblez aimer le silence, vous faire taire complètement serait l’idéal, non ? » , la femme dans le tableau s’offusqua si bien que son visage devint encore plus bouffi qu’à l’accoutumé, elle méritait bien son surnom de Grosse Dame, le doute n’était pas permis à ce sujet.
« Vo-vous n’oseriez pas ? Pa-pas vous, professeur Filztter ? », ça y est notre adorable tableau venait de recouvrer la raison, mais cela ne semblait pas être le cas de la directrice et c’était bien cela qui était effrayant. « Voyons Maureen, reprenez vos esprits. », tenta-t-elle comme un appel au secours à celle qui se voulait être son bourreau. Bourreau qui fronçait les sourcils. Mais de quoi parlait-elle déjà, pourquoi se retrouvait-elle dans son bureau ? Comment avait-elle commencé cette discussion ? N’émettant toujours aucun son, elle s’assit. Qu’avait-elle encore dit, ou pire fait ? Elle ne se souvenait même pas. Sa situation s’aggravait de jour en jour, elle avait de plus en plus de mal à lutter contre les effets de la malédiction, si bien qu’elle n’arrivait plus à mettre fin à ses crises de folie, comme elle les appelait. Crises de folie, s’apparentant à des moments d’absences, si vous regardiez cela sous un autre angle, des moments sans justice. Maureen était devenue injuste, et irréfléchie, elle mettait ses talents au service de ses pires dessins et si cela avait de le don de terroriser le monde magique, que pouvait-elle dire dans son cas. Le matin s’était bien elle qu’elle voyait dans le miroir, et pourtant ce n’était pas, plus, la même personne qui se dégageait de son corps. « Laissez-moi tranquille. », ce n’était plus la femme ayant le plus d’autorité dans cette école, et osons dire dans toute l’Angleterre nous ne devrions pas être très loin de la vérité, qui venait de parler, mais une femme, une femme affaiblit, et priant presque son interlocuteur de lui accorder quelques instants de répit. Elle n’était plus l’ombre que d’elle-même, tout lui avait échappé, et tout continuait de lui passer sous le nez, même ses propres actes… Mais que devenait-elle ? Vers où se dirigeait-elle, elle la plus grande militante, de notre temps, contre la magie noire et les inégalités ? Mais de quelles horreurs se rendait-elle coupable ? Mais d’aucune voyons. Aucune. Depuis le temps qu’elle avait accumulé le savoir, depuis le temps qu’elle était reconnue comme sorcière d’excellence, il était temps justement qu’elle en profite. C’était le moment idéal pour cela. Le trouble était dans les esprits, il fallait donc qu’elle s’en serve. Que l’engrenage se mette en place autour d’une pièce maîtresse, elle. Le moment était de venu de ne penser plus qu’à elle, les autres devraient se passer sa protection ou de ses conseils. Elle ne se serait plus là pour eux, enfin si, mais plus pour les même raisons. Tant d’individus lui avaient fait confiance, tant de personnes l’avaient côtoyé, ce qui allait être simple pour elle de les manipuler. Finalement avoir eu un passé de « bonne samaritaine » n’était pas si inutile, au contraire. Par qui commencer ? Les élèves. Ils seraient, ils étaient les cobayes idéaux.

La voilà qui maintenant arpentait les couloirs du septième étage, à la recherche d’une moindre erreur commise par une des ses idiotes de têtes blondes. En parlant d’enfant, qu’en était-il de la jeune Laureen, la perle rare de cette mère. Cette gamine devenait insupportable, elle ne valait pas mieux que son père. Quand elle y repensait elle n’avait jamais autant été libres dans ses décisions que depuis qu’elle avait décidé de ne plus gérer l’éducation de sa fille, au grand dam d’Edward –qui lui aussi touché par la malédiction avait un comportement pas totalement compatible avec celui de sa femme mais aussi de sa fille-. La famille Murray volait en éclats, et le pire dans tout cela, c’était qu’aucun des trois membres ne semblait s’en soucier. Cette affaire était loin d’être la préoccupation première de la Directrice. Avoir une vie de famille n’avait jamais fait partie des options pour se lancer dans la quête au pouvoir non ? Non. Elle passa rapidement devant la porte de la salle des Gryffondors, et devant le tableau, toujours vide. Bien il lui fallait trouver une solution. Demander à un autre tableau de faire de l’intérim durant une courte période, du moins jusqu’à ce qu’elle se soit excusée auprès de la Grosse Dame et qu’elle puisse comprendre le pourquoi de cette de réaction de sa part. Une idée bien trop simple, bien trop facile mais surtout bien trop arrangeante pour tous les partis. Elle se devait de leur mener la vie dure. Nouvelle résolution. Excellente résolution. La pire de toutes. Elle était la gardienne des lieux. Elle se devait de les protéger et de les mener vers la réalité de la vie en leur offrant les meilleures armes. Il n’y avait pas assez de confrontations dans ce château. Il fallait qu’elle remédie à ce manque de compétition et haine entre maisons. Depuis quelques années tout s’était estompé, ravivons les anciennes rivalités à leur paroxysme. Supprimer la salle des Gryffondors. Les mettre ailleurs. Le lieu était déjà tout trouvé. C’était pure folie. Non elle ne pouvait pas se permettre d’être à l’origine d’une telle idée, c’était impossible… Il fallait qu’elle… Toi la directrice tais-toi ! Laisses donc tes pensées les plus sombres envahir ton esprit, tu n’attendais que ça…

Et pendant qu’elle divaguait, ses pas l’avaient guidé bien plus bas, au troisième, un couloir plutôt déserté par les élèves. Logique avec la lourde réputation des toilettes désaffectées des filles. Sauf que là, de la fumée avait envahit les lieux, voilà qui annonçait un bon moment. Elle se posta devant la porte des toilettes, dans lesquels elle devinait aisément la présence d’un chaudron et peut être encore d’élève. Justement quand on parle du loup… Une serpentarde s’apprêtait à sortir, visiblement surprise de trouver un obstacle du nom de Maureen Sarah Eve Filztter Murray sur son chemin…

« Professeur Filztter ! C’est étonnant de vous voir ici. Certains de vos élèves n’ont autre comme passe-temps que de faire mu-muse avec un chaudron… », Maureen la dévisagea de haut en bas. Serpentarde, septième année, joueuse de Quiddicht, Joy Helington. La directrice croisa ses bras sur sa robe noire, robe qu’elle avait choisie lors d’un moment de lucidité dans sa matinée, moment de lucidité qui n’aurait plus d’être… normalement.

« Je ne vous le fais pas dire, Miss Helington. Il semble évident que l’on devrait me voir plus souvent en ces lieux. Peut-être que cela vous empêcherait de faire mu-muse comme vous le dites si bien… Admirable passe-temps que voilà… » , le ton de sa voix était froid, sec et autoritaire, chose relativement banale en temps normal quand on connaît la véritable Maureen, cependant là autre chose pouvait y être décelé, l’envie de blesser. « Cependant… il est fort regrettable… Votre but était-il de risquer une intoxication de l’étage, à en voir l’épaisse fumée je doute de vos talents en potions. Regrettable. »

A mon tour de m'excuser pour l'attente et la qualité :/

Comment était-ce possible ? Comment osait-elle ? Pour qui la prenait-elle ? Tellement de questions qui se bousculaient dans la tête de Joy Helington. Elle, une Serpentard qui est respectée, de sang-pur qui plus est, comment la directrice pouvait-elle l'accuser d'être la responsable de l'incident qui venait de se dérouler quelques instants plus tôt ? Tout cela n'était pas convenable, impossible, inimaginable. La colère. Une bouffée de fureur remonta le long du corps de la jeune sorcière. Elle se devait de se contrôler, en serait-elle seulement capable ? Tellement de doutes qui s'installent et qui ne sont certainement pas près de s'en aller. Le simple fait qu'une autre personne tente de la remettre à sa place l'énervait juste. Miss Helington avait toujours respecté ses supérieurs, ses professeurs, enfin peut-être pas derrière leur dos...Elle ne s'était jamais posé la question si la directrice de Poudlard était responsable, ordonnée et douée en quelques matières, mais là...elle avait la soudaine envie de lui balancer les pires horreurs à son sujet, de l'humilier le plus possible jusqu'à ce qu'elle la supplie d'arrêter...rêve futile, douce illusion...
Que devrait-elle faire face à cette ''agression'' ? Répondre du tac au tac, risquant de se mettre dans de beaux draps et balayant la possibilité qu'elle s'en sorte idem ? Non, beaucoup trop simple, trop aimable, il fallait bien plus que cela pour qu'elle puisse perdre son sang froid...Sortir sa baguette et entamé un duel pratiquement perdu d'avance ? N'êtes-vous pas fou par hasard ? Ce n'est pas parce que cette jeune sorcière est une Serpentard égoïste, cruelle et tout le tralala qu'elle est irréfléchie ! Se lancer dans la gueule du loup, quelle idiotie ! Oh que non...il fallait agir sournoisement, tenter d'instaurer le doute dans l'esprit du professeur Filztter, bien que cela n'allait pas être une chose aisée à faire...De toute façon, Joy se savait innocente, alors où était le problème ? Sa réputation allait en prendre un coup et ce n'est jamais une très bonne chose pour elle, pour n'importe qui d'ailleurs...Si elle aurait été capable de prendre le vrai responsable sur le fait, quelle misère elle lui aurait fait ! Elle ne se serait pas gênée de le ridiculiser, voir même de la faire chanter qui sait. Bien entendu sa destination finale aurait été le bureau de la directrice mais, quitte à s'amuser un peu avant...Sauf que pour le moment, s'était bel et bien elle qui était accusée et ça, elle allait avoir un peu de mal à prouver le contraire. Tout l'indiquait responsable...et bah voilà que Joy commençait à regretter d'être entrée dans ces fichues toilettes pour voir ce qui se passait...Surtout que le réglement de Poudlard avait radicalement changé. Il n'était plus question de nettoyer quelques trophées ou de nourir les immondes veracrasses...Tout cela faisait parti du passé dorénavant et bien que miss Helington chérissait les nouvelles sanctions mises en place, elle n'était pas vraiment fan de devoir les subir, cela étant tout à fait compréhensible me direz-vous...
Au minimum, elle se devait de fournir une explication ou de moins de tenter...

''Professeur Filztter, vous vous méprenez grandement ! Je ne suis aucunement responsable de cette médiocre plaisan...''

Il lui était impossible de continuer. Sous le choc de la réaction de sa directrice, elle repassait sans cesse en boucle les paroles qui venaient de s'échapper de sa bouche sur un ton glacial et très peu accueillant. La Serpentard n'était pas certaine d'avoir correctement entendu, enfin si elle l'était, mais elle n'arrivait pas à croire que cela avait été dit. Garder son sang-froid ? Elle n'y tenait plus malheureusement...

''COMMENT OSEZ-VOUS ! JE SUIS L'UNE DES MEILLEURES ÉLÈVES DE MA CLASSE EN MATIÈRE DE POTIONS ET JE NE LAISSERAIT PERSONNE, MÊME PAS VOUS M'INSULTER DE LA SORTE ! CE N'EST TOUT DE MÊME PAS DE MA FAUTE SI VOS BONS A RIEN D'ÉLÈVES SONT INCAPABLES DE PRÉPARER CORRECTEMENT UNE POTION!

Au moins ça a le mérite d'être clair non ? Après cette ''petite'' explosion, Joy laissa un regard terriblement noir à la directrice, se rendant tout à fait compte qu'elle venait d'agresser plus ou moins cette femme qui insitait le respect partout où elle se déplaçait, et voilà qu'elle s'était mise à lui gueuler dessus. Elle n'osait même pas imaginer quelle punition elle allait recevoir en pleine figure. Pourtant, ou pour une fois plutôt, elle avait dit la vérité. Joy Helington était indéniablement douée pour les potions, elle était une sorcière parfaitement accomplie et personne n'avait osé lui dire qu'elle était une calamité si la personne en question ne désirait pas subir les foudres de la demoiselle. Tout de même, il s'agissait de Maureen Filztter et Joy n'allait certainement pas s'en sortir comme ça. Elle ne cessait de soutenir le regard brûlant de la sorcière qui n'allait pas tarder à lui lancer des éclairs...

''Je...je suis navrée...je suis quelque peu débordée à cause des examens et je manque de sommeil...je...''

Bah voyons ! Si avec cette excuse bidon elle arrive à ne pas être punie je veux bien manger tout un paquet de dragées surprises de Bertie Crochue sans respirer...Bon, il était vrai qu'elle avait ses ASPICS à réviser d'ici la fin de l'année, cependant elle ne se faisait guère de soucis et elle était loin d'être ensevelie sous la masse des devoirs. D'ordinaire la mistinguette était bien plus douée que ça pour se trouver des excuses et se sortir elle-même des pétrins dans lesquelles elle plongeait la tête la première.
Le vent aurait-il tourné ?

[HJ-Ok, c'est carrément pitoyable u__u" en plus avec beaucoup de retard qui plus est...J'suis vraiment désolée.-HJ]

Mettre les élèves hors d’eux, les pousser dans des retranchements dont ils n’auraient jamais soupçonné l’existence, voilà qui s’avérait devenir une occupation très agréable. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt, ainsi elle connaîtrait beaucoup mieux ses élèves. Maureen avait fouillé le passé de tous ses étudiants sans exceptions, le côté relationnel n’en demeurait que plus instructif. Fouiller le passé des élèves n’était là que pour prévenir d’éventuels comportements extravagants de leur part, elle se devait donc de surveiller certains de plus près. Il y avait par exemple, ceux atteint de maladie, ceux dont un proche était mort récemment, ceux dont les familles n’aspiraient qu’à la magie noire, ceux qui étaient des orphelins, ou bien encore ceux dont la famille ne constituait pas un havre de paix. Tous ces éléments, elle devait les prendre en compte pour favoriser leur scolarité, être à leur écoute, et tout simplement pour les comprendre. Il ne fallait pas croire, Maureen Filztter ne restait pas enfermée dans sa tour à longueur de journée parce que le relationnel ne faisait pas partie de ses qualités. Et si elle ne voulait pas tellement se rapprocher d’eux c’est qu’elle ne voulait en aucun cas être liée à l’un d’entre eux, ce qui malheureusement était déjà fait à partir du moment où elle prenait connaissance des détails de la vie de ses têtes blondes. Foutaises ! Tous ces arguments elle ne se les était inventée que parce qu’elle était faible à l’époque, incapable de mettre ses sentiments côtés. Mais maintenant tout avait changé et devait continuer ainsi. L’ouverture de la boîte lui avait été plus que bénéfique, il fallait réécrire l’histoire il n’y avait aucune malédiction de Pandore qui existait. Aucune.

L’élève qui se trouvait face à elle tenta une amorce d’excuse des plus décevantes. Ainsi voilà quoi ressemblaient les Serpentards de nos jours, pauvres créatures asservies par le respect. Joy ne lui était donc d’aucun utilité, elle était trop fade. Néanmoins la suite des évènements fut tout autre. Le flot de paroles de la verte et argent s’accéléra et monta d’un cran. Ah voilà qui était plus intéressant. Durant sa tirade un fin sourire vint à étirer ses lèvres. Elle serait la première, parfait. D’après ce qu’elle avait pu remarquer, elle était à la base pas très appréciée par ses camarades, voilà qui allait jouer en sa faveur. Et c’est lorsqu’elle bafouilla des quelconques excuses, dont elle se moquait éperdument à vrai dire que la Directrice la coupa, toujours de cette voix inaccessible : « Faîtes bien attention à ce que vous dites Miss Helington, vous faîtes vous aussi partie de mes élèves… Mais là n’est pas la question… Seriez-vous prête à me rendre un menu service Miss Helington ? », elle ponctua sa question d’une sournoiserie qu’il lui était inconnue jusqu’à cet instant et laissa planer un silence durant lequel elle n’attendait non pas une réponse de la part de la septième année, mais plutôt que la question posée crée le trouble dans son esprit. Que Diable pouvait bien lui vouloir la Directrice dans une situation telle que celle là ? Joy était en tord aux yeux de Maureen et voilà qu’elle se montrait prête à lui demander une faveur. Mais qu’avait-elle en tête, que préparait-elle encore une fois ? Jugeant que le temps d’attente avait été assez important, elle reprit donc la parole, s’expliquant alors : « J’ai besoin de votre esprit avisé pour surveiller les autres élèves. Vous êtes consciente de votre supériorité alors à vous de me la prouver. Aucune infraction ne doit vous échapper, je veux recevoir un message à chaque fois. Vous pouvez bien évidemment rechercher d’autres personnes dont le travail serait à leur goût. Alors… seriez-vous prête à me rendre un menu service Miss Helington ? » .

Un nouveau cap avait été franchi, elle se mettait maintenant à vouloir conclure des pactes avec ses élèves. Et quel genre de pacte ! Elle se servait de son autorité dans cette école pour faire naître de la crainte, jamais au grand jamais elle n’avait voulu cela. Il fallait qu’elle se rétracte, qu’elle retourne dans sa tour et qu’elle y reste. Au moins là-bas elle ne risquait pas de s’en prendre à ses élèves, oui mais là bas il y avait des documents, des tonnes de documents qu’elle pourrait se mettre à changer à sa guise. Où devait-elle donc se rendre afin de ne causer plus aucun tord ? Où ? Nulle part. Poudlard était à elle, et rien qu’à elle, c’était comme si elle avait droit de vie et de mort dans son navire. Elle était la dirigeante, elle avait tous pouvoirs il en était ainsi et pas autrement. Elle ne devait pas culpabiliser, en aucun cas elle ne devait culpabiliser. Après toutes ses années à agir pour les intérêts des autres elle se devait se servir les siens. Oui mais elle n’en avait plus depuis qu’elle avait quitté le Ministère. Depuis qu’elle avait cette place de directrice, tout ce qu’elle avait toujours voulu c’était de former au mieux la nouvelle génération afin de prévenir du mal. Alors quels étaient ses propres intérêts ? Retourner au Ministère ? Redevenir Auror ? Le Ministère pouvait aussi lui appartenir non ? Elle en serait capable, oh que oui. Mais comme elle se l’était suggérée plus tôt, elle se devait d’abord de maîtriser complètement son école. Après il lui suffirait de faire de même avec les deux guignols du ministère. Le plan était parfait. Fou ! Totalement irréalisable. Il la mènerait à sa perte sans aucun doute. La lutte contre elle-même, la menait irrémédiablement à sa perte déjà, alors une telle entreprise ne ferait qu’accentuer les choses. Elle avait le pouvoir, elle avait la force. Depuis toujours ses talents étaient reconnus, sa puissance n’en était pas moins. Depuis toujours tous savaient pertinemment qu’il ne fallait pas la provoquer en duel. Comment crois-tu avoir réussit à t’imposer dans ce monde d’une autre manière que grâce à tes faits d’armes et ton énergie dégagée? Par ma droiture, ma façon d’être. Perdre n’a jamais été pour toi Maureen, laisses toi tenter, plus personne n’est capable de te tenir tête maintenant… Je ne peux pas. Tu culpabilises Maureen ? Pourquoi ? C’est dans ton droit de t’affirmer. Mais pas ainsi. Celle-là te couvrira de gloire… Rien à faire, j’ai déjà réussit. Non Maureen tu te trompes, et tu le sais aussi bien que moi, si tu avais réussi le doute serait-il autant présent dans ton esprit depuis le début ? Si tu avais réussi Maureen tout ce qui se passe en ce moment n’existerait pas, car tu l’aurais déjoué. Si tu avais réussi Maureen, je ne serai pas là. Tu as besoin de moi Maureen. Je n’ai besoin de personne. Tu ne comprends pas. C’est toi qui ne comprend pas, tu ne peux déjà plus te passer de moi…

Son regard soutenait celui de l’élève. Elle attendait une réponse, et si elle s’avérait négative, alors elle prendrait des mesures bien moins élitistes à son égard.

Dépasser les bornes, hurler à s'en décrocher les poumons, lancer bien plus que des éclairs avec les yeux, tout cela est loin d'être nouveau pour Miss Helington. Une vilaine habitude parait-il...Peut-être pas si vilaine que ça. Elle avait tellement eut envie de tuer la directrice pendant un bref instant. Quelques conseils bien avisés étaient certainement les bienvenues mais là, ce n'était probablement pas le meilleur moment pour critiquer la Serpentarde. Une question turlupinait encore Joy...Que faisait la directrice de Poudlard dans les couloirs ? Certes, ce château lui appartenait, elle avait bien entendu tous les droits de s'y balader à son bon plaisir. Mais jamais, non, jamais notre Miss avait été au courant de cette...habitude va-t-on dire. Ah mais non, je vous vois bien venir là...Vous vous dites : « Mais qu'est-ce qu'elle en sait l'autre barge ? » Et bien il se trouve que dans la salle commune de Serpentard, malgré les nombreuses tensions presque omniprésentes, les rumeurs ne s'arrêtent pas à cause de ces frontières d'une extrême futilité. On entend dire beaucoup de choses, toutes aussi invraisemblables les unes que les autres, toutes sans queue ni tête. Démêler les nœuds, tenter d'en trouver le bout, et ça, je peux vous dire que c'est loin d'être facile. Mais lorsque l'on s'appelle Joy Helington et que l'on martyrise à peu près tout le monde pour son divertissement personnel, il est bien plus facile d'obtenir des informations. Et elle ne se souvient pas d'avoir entendu dire que la directrice a un faible pour les petites promenades...cependant, une autre rumeur a éclaté...Plus aucun fantôme à Poudlard. Bah, une simple crise de nerf selon Joy. Tout cela ne pouvait pas être sérieux, c'était tout à fait absurde de renvoyer les fantômes, ils mettaient un peu d'ambiance...pour une fois. Joy fut rapidement coupée dans son élan :

« Faîtes bien attention à ce que vous dites Miss Helington, vous faîtes vous aussi partie de mes élèves… Mais là n’est pas la question… Seriez-vous prête à me rendre un menu service Miss Helington ? »

Un...un service ? Alors là, le regard ébahi de Joy en disait bien long. Cela était tout à fait...imprévisible. C'était bien la dernière chose à quoi elle s'attendait. Mais en y réfléchissant un peu plus elle n'avait vraiment pas à se plaindre. Maureen Filztter était une femme bien plus que respectable et douée, alors si Miss Helington pouvait se rendre utile, pourquoi pas après tout ? Et...il faut bien s'en rendre compte, elle n'avait pas réellement le choix. Si par malheur la Serpentarde lui répondait de façon négative, qu'allait-il en découdre ? Se faire remonter les bretelles était un euphémisme ! Se faire virer était bien entendu une potentielle éventualité, mais Filztter lui faisait un peu...peur ? Lui donner directement sa réponse ? Elle n'eut même pas le temps, la directrice reprit de plus belle, lui donnant plus amples informations...

« J’ai besoin de votre esprit avisé pour surveiller les autres élèves. Vous êtes consciente de votre supériorité alors à vous de me la prouver. Aucune infraction ne doit vous échapper, je veux recevoir un message à chaque fois. Vous pouvez bien évidemment rechercher d’autres personnes dont le travail serait à leur goût. Alors… seriez-vous prête à me rendre un menu service Miss Helington ?

Alors là, elle ne pouvait être plus flattée que cela. Manipulation ? Bien entendu ! Helington le sentait à plein nez ! Et cela l'étonnait un peu...mais bon...pourquoi pas après tout ? Pouvoir observer le moindre fait et geste de n'importe qui, et avoir d'autant plus d'autorité...N'était-ce pas parfait ? Cela ne lui allait-il pas comme un gant ? Quelle femme mesquine...Helington sentait le regard brûlant et pénétrant de Filztter dans le sien. Une sorcière de caractère, il n'y avait pas le moindre doute possible sur ce point-là. Un mauvais sourire se dessina sur les lèvres de la verte et argent...attention à vous pauvres élèves innocents...

«Et bien, cela m'étonne de vous Madame la directrice. Mais aucune méprise, j'accepte avec plaisir votre proposition. Je peux vous assurer que je ferai tout mon possible pour vous satisfaire pleinement. Cependant...il y a-t-il un problème quelque-part ? Depuis quelque temps, beaucoup de choses ont changé à Poudlard il me semble. A commencer par les mesures pour punir les élèves...et par vous...»

Enfin Joy allait obtenir plus de pouvoirs qu'elle ne pouvait espérer...bien entendu, ils allaient être tout à fait dérisoires, ridicules à souhait mais tout de même...Sous les ordres de Madame la Directrice. Cela a un minimum de prestige...Plusieurs de ses connaissances allaient tout de suite accepter ce petit travail, des Serpentards pour la plupart. De toute façon, peu d'élèves des autres maisons allaient participer à cette...chasse. Ils ont pour la plupart des préoccupations différentes, des principes qui ne concordent pas avec ceux des sorciers qui ont de l'ambition. Avec ceux qui méritent d'avoir du pouvoir et d'être respectés, comme Joy par exemple...

La surprise manifeste gravée dans le visage de la verte et argent était le résultat attendu par la directrice. C’était le temps des changements et d’une nouvelle ère à Poudlard. Petit à petit elle allait remanier les us et coutumes qui faisaient lois dans l’école dans le seul but de pouvoir tenir dans sa main tous ses élèves, sans oublier les professeurs, d’ailleurs certains pouvaient s’avérer devenir des alliés fort appréciés. Une sorte de campagne silencieuse était donc à faire parmi les adultes résidants dans le château. Evidemment elle savait déjà très bien ceux sur qui elle pourrait compter et ceux avec qui l’affaire se révèlerait bien plus délicate et où elle devra montrer des trésors de persuasions variés, quitte à faire appel aux menaces, tout lui était permis. Néanmoins rien de très problématique n’était à envisager dans cette entreprise au détail près qu’il lui revenait à l’esprit deux êtres avec lesquels elle savait d’avance que la partie était loin d’être gagnée : le professeur Murray –juste son adjoint et mari et accessoirement père de sa fille- et le professeur Dandy –Mrs Moore qui n’était autre que sa confidente en ces lieux et dont la fille était sa filleule-. Une seule épine à la fois voulez vous, pour ces deux cas particuliers elle prendrait le temps de réfléchir, il y avait une solution à tous problèmes. Celui dont elle avait à s’occuper pour l’heure était la maîtrise parfaite de ses élèves. Une vaine affaire pensez-vous ? Détrompez-vous, ne savez vous donc pas que c’est en offrant l’illusions du pouvoir que vous avez à votre service n’importe quel individu. Imaginez un peu… Un groupe élitiste d’élèves se voyant octroyer des pouvoirs leur permettant d’assouvir toute soif de vengeance ou de pure sournoiserie. Bien que ce groupe ne puisse que se réjouir du statut particulier et rare qu’il occupe, il n’en demeure pas moins sous l’autorité d’une seule et même personne, et cette personne grâce à eux se verra réellement la maîtresse des élèves, la maîtresse des lieux. Elle voulait être au courant de chaque murmure, humain ou non soit dit en passant, de chaque déplacement effectué, de chaque réunion organisée, de chaque réclamation, dans le but de faire taire, dissoudre et surtout faire le contraire de ce que l’on attendait d’elle. Poudlard était devenu bien trop laxiste ses derniers temps, le niveau restait toujours bien au dessus de la moyenne certes, mais cela n’était pas assez. Plus rien n’était apte à satisfaire Maureen Filztter directrice de Poudlard. Rien. A part peut être un état de doute et peur s’installant dans le château, peut être cela pourrait lui plaire un temps soi peu. Il ne restait plus qu’à mettre en route les rouages de sa sombre entreprise… Il faut un début un tout comme on dit…

« Et bien cela m’étonnes de vous Madame la Directrice. Mais aucune méprise j’accepte avec plaisir votre proposition. Je peux vous assurer que je ferai tout mon possible pour vous satisfaire pleinement. Cependant… Il y a un problème quelque part ? Depuis quelques temps, beaucoup de choses ont changé à Poudlard il me semble. A commencer par les mesures pour punir les élèves… et par vous… », ce type de réponse était à même de répondre aux attentes de Maureen, car ce type de formulation était une pierre en plus à l’édifice qu’elle construisait silencieusement dans le dos de tous. Bien que comme lui avait fait judicieusement remarqué l’élève, cela ne passait pas inaperçu pour autant. C’était un des buts recherchés. Comment voulez-vous instaurer un régime de terreur sans que vos actes sensés être les plus marquants n’aient d’impact sur ce qui vous servira de cobayes. Avec un minimum de jugeote vous l’auriez compris, manifestement tout le monde n’a pas un esprit autant que éclairé que le sien, une des meilleures élèves que Serdaigle aura eu l’honneur d’avoir dans ses rangs –pauvre Rowena Serdaigle, elle se retournerait dans sa tombe si elle voyait une de ses disciples faire preuve d’un profit mesquin de sa lucidité-. Ainsi donc la jeune demoiselle avait des interrogations ? Il fallait donc absolument combler les manques dont elle semblait être victime. « N’avez-vous pas prêté attention aux évènements se déroulant dans l’enceinte du château ? Nous ne pouvons plus nier l’existence d’une bête féroce résidant à l’infirmerie, tout comme une recrudescence des comportements irréfléchis. Il nous faut donc des moyens de pressions adaptés à ces nouveaux modes de transgression de l’autorité. Vous comprendrez que l’on peut que se contenter d’envoyer en colle un élève qui vous aurez malencontreusement lancé un sortilège d’oubliette… Cela ne serait pas équitable… », elle ne choisissait pas un exemple au hasard, mais un fait divers qui s’était déroulé deux jours plus tôt dans les couloirs des sous-sols. Une jeune Poufsouffle, transgressant par ailleurs la règle lui interdisant l’accès aux profondeurs d’école, avait reçu le dit sortilège. Heureusement ce dernier n’avait que ricoché sur la jeune fille, mais il n’avait pas été sans effet pour autant. Le lanceur de sort était toujours dans le collimateur des enseignants, mais visiblement son visage faisait parti des souvenirs perdus de Miss Sheppard. Néanmoins la directrice ne se décourageait pas, tous crimes se devaient d’être puni, à l’exception prêt que vu les circonstances elle avait fini par « gracier » la Poufsouffle de s’être retrouvée dans les sous-sols. « Bien. Je pense avoir répondu à votre question. », continua-t-elle sur un ton qui ne laissant la place à aucune hésitation de la part de son interlocutrice. « Des directives vont seront données par lettres, ou lors de convocations. Des points sombres à éclaircir concernant ceci ? » Elle la dévisageait de toute sa hauteur, provoquant certainement chez elle un effet de rabaissement particulier, ce qui était l’effet escompté. Certes Maureen avait toujours inspiré le respect de part sa simple présence dans une pièce, on savait que l’on n’avait pas affaire à la première diplômée venue sachant se servir de sa baguette, de même en avait-elle intimidé certain de part ses faits d’armes quand elle courrait encore les rues pour le compte du Ministère de la Magie. Mais jamais au grand jamais, elle n’en avait usé volontairement, cela s’était toujours dégagé de son être, et c’était cette simple nature qui lui avait valu le rang qu’elle occupait dans la plupart des esprits. Alors oui, elle imposait toujours le respect, mais justement elle l’imposait parce qu’elle le voulait, oui elle voulait faire peur. Elle ne voulait plus être l’objet de ce qu’elle dégageait, tout pouvait être maîtrisé, même l’air ou l’eau, elle en faisait le pari. Quitte à ce que cela là mène à sa perte…