Roderick n’est pas un garçon petit. La première fois qu’on le voit, on se demande s’il est là pour vous donner une raclée, ou s’il est là pour vous annoncer le décès d’un proche. La mine profondément sérieuse, Roderick n’est pas quelqu’un avec qui il faut déconner. En réalité, il est quelqu’un de très axé sur le devoir et la protection d’autrui. Et cette valeur se reflète sur son physique : le visage toujours sérieux, pas une seule ride ne semble vouloir oser déranger ses traits pour le faire sourire. Il est grand, près d’un mètre quatre-vingt douze, et il possède une musculature plutôt imposante, sculpté dans le Moyen-Orient sur le terrain de bataille. Il a un visage plus ou moins carré, et il inspire tout de suite la confiance. Il n’a pas un regard maléfique ou mystérieux, mais confiant et consolateur, pourquoi pas. Il ne fait pas peur, il s’impose par sa seule présence. Loin d’inspirer autant le respect que d’autres membres du Ministère plus haut gradé que lui, il a en lui cette espèce de position militaire qui montre son expérience. Lui, la paperasse, ça n’est pas son genre, et on le sent en le voyant débarquer. Ses avant-bras sont palpables, et les vaisseaux de ses bras saillants. Ce n’est pas n’importe qui, il sait ce qu’il veut, en général. Toute sa gestuelle et ses manières d’être parle en ce sens là, il ne faut pas déconner avec lui. Son visage dépeint parfaitement l’honnêteté dont il fait preuve, et, presque aussitôt qu’on le rencontre, on sent qu’il a en lui l’expérience de n’importe quel sorcier adulte, plus peut-être que la majorité – surtout parce qu’il a passé les derniers quinze ans à essayer de détendre les relations magiques en Moyen Orient, et qu’il a souffert par cette mission. Il est un géant tranquille, comme tant d’autres. Sauf que lui, on sent qu’il a vu des choses que peu de gens rêveraient de voir, il a été sur le terrain, porté des cadavres de ses mains, eu du sang sur les doigts et entendu les détonations des armes moldues alors qu’il était en train de voir ses amis crever la gueule ouverte. Un physique, certes, imposant, mais qui inspire la confiance, comme dit auparavant. Pour cesser de radoter, il est beau, également. Pas le beau d’un vampire ou d’un top-model aux lèvres gourmandes et à la peau de porcelaine, il a du charme et il est beau. Il n’est pas un body-builder construit aux anabolisants, il est juste le bon format, si on peut dire. Assez pour soulever un autre homme, ou pour soulever des armes. Quand on pense que certains sortilèges font autant de mal qu’une arme moldue. Il a dans son regard le rideau de l’expérience, et on pourrait le prendre pour un sportif classique, si ce n’était ce regard de fer qu’il impose à quiconque ose le regarder droit dans les yeux. Il s’y cache une lueur de la vie, la vraie, pas celle qui est dépeinte dans les magasines ou les journaux télévisés. La mort de masse, comme l’habitude, un mort par ci, vingt par là, ça paraît peu quand c’est dit dans la presse. Sur place, c’est terrible. Ce mort par ci, c’était un ami, ces vingt autres, c’étaient des copains de brigade. Roderick est quelqu’un de terriblement sérieux, et ça transparaît par sa seule présence. Il ne rit pas souvent, mais quand il rit, il a un rire cristallin qui montre qu’il aime la vie, même si elle peut être cruelle. Son regard s’illumine lorsqu’il entend quelque chose qui lui fait plaisir, ou quand il rencontre quelqu’un qu’il apprécie. La plus douce mélodie à ses yeux, est le rire des enfants, si innocent. Et ça transparaît dès qu’un gamin ouvre la bouche pour rire. Grand, costaud et imposant, il a cette essence particulière qu’on les militaires. La plupart des sorciers ne sont pas habitués à cette aura, mais les enfants de moldus ou sang-mêlés, ayant côtoyé les moldus assez longtemps, reconnaissent cette étrange sensation qui nous prend quand on est aux côtés d’un militaire de longue date. Rien de plus à dire.

Habitué aux vêtements moldus à force de les côtoyer, Roderick a fini par laisser tomber la toge sorcière, qu’il ne revêt qu’en cas de meeting important ou de rendez-vous magiques. Il est du genre aux pantalons larges, sans pour autant que ce soient des baggys. Il a l’habitude de t-shirts à manches courtes, et aux baskets pour les pieds. Il n’a pratiquement jamais rien connu d’autre, sorti de l’adolescence à 19 ans, entré dans l’armée à 21 ans et porter des vêtements de militaires pendant les dernières quinze années, ça bride le cerveau. L’apparence, a-t-il appris, n’est qu’un moyen de montrer combien vous vous sentez inutile. Caché derrière les vêtements de marque, il y a un besoin de montrer qu’on est riche pour être quelque chose. L’expérience fait de lui quelqu’un qui sait qu’un simple t-shirt sans nom, un pantalon pas cher, probablement un faux, et une paire de chaussures confortables font de mieux qu’un costard haute couture. Il suffit d’avoir l’attitude et tout va très bien… Il préfère les couleurs discrètes, vert foncé, noir, gris pourquoi pas du bleu foncé, mais jamais quelque chose qui sort de l’ordinaire. Roderick est quelqu’un de simple, il n’a pas besoin de se parer tel un paon pour ressortir de la foule.

Des blessures de guerre, si on peut dire. Après les coupures superficielle, on aperçoit à l’arrière de la cuisse gauche, une cicatrice relativement profonde, sillonnant la peau, signe d’un accident qui aurait probablement été mortel s’il n’avait pas reçu des soins immédiatement. Le stigmate le plus récent, cependant, sont les plus importants et les plus dangereux qu’il ait reçu de sa campagne militaire : cinq coups de mitrailleuse pris dans le dos, l’un ayant brisé son omoplate gauche, l’autre ayant traversé son avant bras droit, manquant de le rendre paralysé par la même occasion, une troisième balle ayant frappé le bas du dos, une quatrième dans l’épaule droite, s’étant figée dans la chair, et enfin, une dernière balle ayant frôlé sa tempe gauche, manquant de peu de s’enfoncer dans son crâne. Après s’être fait fusiller de la sorte, il est tombé sur un rocher brisé par une explosion, et s’est fracturé le poignet gauche, et trois côtes par la même occasion. Il porte sur lui le sacrifices faits pour la nation, et ne fait rien pour les cacher. L’idée de faire voir aux jeunes ce qu’il a fait pour eux ne l’enchante guère, mais les fils à papa incapables de songer à autre chose qu’aux fesses de la fille en face d’eux, ça le dégoûte, et il saura pendant longtemps que son expérience sur le terrain ne sera jamais atteinte par les prouesses conjugales d’un pauvre mégalomane enterré sous son argent et les filles…

Un tel caractère. Beaucoup l'envieraient. On se pose souvent beaucoup de questions, mais au final, Roderick est simple : il ne se soucie que du plus important, tient ses amis à cœur et ne laisse jamais rien tomber pour une petite raison. Il a des principes profondément ancrés dans son esprit, et pour rien au monde, il ne laisserait quelqu'un le détourner. Quitte à faire des folies. Son père était un militaire, ainsi, l'éducation qu'il a reçue est fortement axée là dessus. Respect d'autrui, Roderick est un de ceux qui est capable de sourire et de serrer la main à quelqu'un qu'il hait au plus haut point, si ce dernier a son respect. Capable de serrer la main d'un ennemi énorme, et de le respecter s'il agit avec un comportement digne de ce respect. Il reconnaît les qualités et les défauts des gens comme tels, et n'hésite pas à crier trois ou quatre vérités en face si jamais la situation perd le chemin voulu au départ. Loyal comme un cygne, Roderick ne laissera jamais un camarade ou une connaissance sur le banc de la mort s'il peut la tirer de là, quitte à risquer sa propre vie en faisant une telle chose. En réalité, Roderick, c'est une boule de compassion et de sacrifice de soi. Cependant, depuis que son fils est venu au monde, il prend moins de risques, mais auparavant, si ce n'avait été pour sa femme (qui l'a finalement trahi), il se serait dans le feu de la bataille sans une once d'hésitation. Les autres, et ceux qui le méritent, obtiennent son aide. Fair play, il laissera toujours à l'adversaire le choix de l'arme, et ne donnera jamais le premier coup. Pas machiste, Roderick ne lèvera jamais la main sur une femme, qu'elle soit pute, charmante demoiselle ou voleuse effrontée. Ses principes vont également de mise pour les gosses, s'ils sont irrécupérables, il ne baissera jamais la tête, et continuera à essayer de le remettre sur le droit chemin. Capable de faire des choix dans les moments critiques, il est également quelqu'un qui condamne les paroles et les traités signés, s'il faut agir tout de suite, il prend une décision. Il est du genre capable à rassembler les gens sous une même tutelle sans forcément les connaître depuis longtemps. Sans forcément donner de longs discours pour faire ce genre de chose. Il aspire à la paix et à la tranquillité, et qui en a marre de voir la guerre partout. Il ne baisse pourtant jamais les bras et se comporte toujours avec dignité. Il n'est jamais humilié par quelque action que ce soit, et n'est pas rancunier, tout le monde à le droit à une deuxième chance. Si, cependant, les choses évoluent mal, il n'hésite pas à faire comprendre aux gens qu'ils l'énervent et qu'il en a profondément marre de les voir lui tourner autour. Il n'a pas une langue facile, et ne parle pas bien souvent, mais lorsqu'il le fait, il parle sérieusement. Ne mentant quasiment jamais (en fait, la seule personne à qui il a mentit récemment était son fils, un gamin de 4 ans), il fait toujours preuve d'honnêteté. Cependant, s'il faut lui confier un secret, il ne le révèlera jamais sous la torture (il a déjà fait l'expérience, et sa langue n'a pas lâché la moindre syllabe). Capable de prendre sur lui les responsabilités que lui incombent son expérience, il est capable de se détacher complètement de ses émotions pour accomplir une tâche difficile. Très protecteur envers ceux qu'il affectionne, il ne faut pas tenter de les utiliser pour l'atteindre, car il n'est pas certain de pouvoir contenir la rage qui bouillonne dans ses veines dans ces moments là. Il préfère utiliser la force brute plutôt que la magie, ayant été sevré de la baguette magique sur le front, afin de ne pas détruire sa couverture. Il sait pourtant toujours l'utiliser avec dextérité, mais refuse le plus souvent de répliquer, prenant sur lui physiquement. Il ne crie jamais en cas de douleur, ne l'a pratiquement jamais fait. Elevé avec une main de fer, chaque cri qu'il émettait se faisait punir par un coup de ceinture dans le dos, ainsi, il a abandonné cette manœuvre dès son plus jeune âge. Indépendant, il n'a besoin de personne pour subsister. Resté seul pendant plusieurs semaines dans un milieu hostile, sauf peut-être des nomades de temps en temps, il a appris que l'être humain n'est pas quelque chose à laquelle se fier, surtout pas en ces temps maudits. Bien qu'il l'ignore, il est affecté par la malédiction de Pandore, et cette dernière a amplifié ses sentiments d'injustice, et il voit le mal plus souvent qu'il n'ose le croire. Toujours secoué par son rapatriement récent, il n'est toujours pas remis de la blessure qui a failli lui ôter la vie. Comprenez, cinq balles dans le dos par un lâche, ça marque forcément un peu...

Mettant largement la famille en avant, il ne refuse rien à son fils, Gabriel. Il l'aime plus que tout au monde, et toucher un cheveu à ce fils, ça reviendrait à signer votre arrêt de mort; Roderick a vu assez d'horreurs pour oser son fils tomber dedans.

Entretenant autant de relations positives que possible, Roderick est quelqu'un qui semble avoir beaucoup d'amis, mais qui en réalité, n'en a que très peu. Il a appris à ne pas se lier de trop sur le front, étant donné que les vrais amis ou ceux qu'on pense l'être se révèlent souvent des lâches et qui vous abandonnent à votre sort pour sauver leur peau. Il n'a que quelques rares vrais amis, les autres paraissent et le pensent, mais Roderick ne les garde pas en haute estime dans son esprit. Il tente de connaître beaucoup de monde, mais n'en garde pas un livre. Si on s'intéresse à lui, il vaut mieux que ça soit d'un intérêt véritable et non pas pour lui demander des questions de sa vie passée...

La vie se déroule comme une chose lassante, parfois terrible. La vie est une chose si fragile, si délicate, aussi simple qu'un brin d'herbe, capable de plier sous l'effet du vent, capable de se briser sous l'effet d'un choc trop fort. Roderick a vu tant de vies gâchées, tant de jeunes hommes, prêts à se sacrifier pour une cause perdue d'avance, même trente ans après le début des conflits... Le coup de fusil qu'a pris son camarade, James, Roderick tente d'en localiser la source, et se tourne, faisant en réalité dos à l'origine du danger. Tout se passe au ralenti, les couleurs se mélangent, il n'y a que du vert et de l'orange, que du rouge si brillant, le sang de son ami sur ses mains. Les tirs sont masqués, comme si on lui avait plaqué un oreiller sur le visage et qui l'empêchait de respirer. Autour de lui, c'est la panique, ils ont été embusqués, ils n'avaient pas prévu ceci. L'arme de son camarade gît à terre, la sienne est toujours placée sur son dos, ils étaient simplement venus vérifier des traces sur le sol. Il entend les coups partir, mais n'a pas le temps de se jeter à l'abri qu'il sent les balles transpercer son équipement militaire, s'enfoncer dans sa chair, et le rendre plus vulnérable. Ses hommes le voient tomber, ils ont vu son subordonné s'écrouler, des ordres sont hurlés à gorge déployée, et ils se replient. La panique est partout, la vie manque de s'éteindre dans ses pupilles vertes. Il ne semble plus même capable de respirer, les cinq impacts de balle l'ont atteint sévèrement, la blessure dans le bas du dos semble être la plus terrible, mais l'omoplate est disloquée, elle est brisée même. Il saigne comme un porc à l'abattoir, et il perd beaucoup trop de sang pour survivre. Kevin, ce proche ami de Roderick écarte tous les autres hommes une fois qu'ils sont arrivés au campement en panique, et se penche sur lui. Le bruit est assourdissant, il n'a pas assez de produit pour le soigner. Il tire de l'intérieur de sa veste ce bout de boit, si insignifiant quand il a été fouillé la veille, 'un porte bonheur', et le pose sur les blessures de son camarade en murmurant des sortilèges de soins. Il le faisait tellement souvent, sans que personne ne s'en rende compte. Les blessures ne se referment pas, mais le saignement semble cesser. Immédiatement, il accourt, prend un talkie-walkie, demande des renforts, des médics, et il voit les autres soldats porter son camarade jusqu'à l'hélicoptère qui le ramènera en sécurité. Dans les airs, les choses empirent, Roderick perd connaissance, avale sa langue et manque de s'étouffer alors que ses plaies empirent. Les bouts de métal des balles sont encore profondes dans sa chair, mais il n'y a pas d'hôpital plus près qu'un quart d'heure de vol. Un des hommes le réanime vivement, le garde éveillé. Tout dans son esprit s'entremêle. Comment vont ses hommes ? Il n'aura pas de réponse avant un petit bout de temps. Aussitôt qu'ils atterrissent des médecins se précipitent sur lui, l'amène en salle d'opération, découpent son attirail de militaire et le tournent sur le ventre afin d'atteindre son dos, touché à quatre endroits, sa tempe à vif par une cinquième balle. C'est un miracle qu'aucune des balles n'ait touché directement d'organe vital. Ils le mettent sous anesthésiants, retirent les balles, et tentent de recoudre les dégâts, mais ça sera difficile...

Sans le savoir, deux jours plus tard, ils sont dans un avion militaire, en direction de Londres pour rentrer. La brigade embusquée a été remplacée, les soldats peuvent rentrer à la maison, voir leurs familles. Roderick verra son fils, qui l'attend à l'aéroport, la presse aussi qui veut des témoignages. On l'emmène, et, disparaissant des voies publiques, on le fait transplaner jusqu'à Ste Mangouste, où il recevra encore quelques soins, et où on le soignera jusqu'à ce qu'il puisse se débrouiller seul. Après une semaine, il n'a toujours pas récupéré, il est malade, atteint d'une fièvre, et le teint est pâle. Il semble perdu dans un monde qui ne veut pas le laisser partir, son fils lui tient la main, paniqué de peut-être perdre son père, sa famille ignore où il est passé, probablement dans son "monde magique" comme il l'avait souvent fait. En réalité, il est en train de revivre sa vie, au jour le jour, comme il l'a fait à chaque fois qu'il a été près de la mort...

Ses souvenirs s'entremêlent, pêle-mêle dans un corps qui tente de guérir par tous les moyens. Il se rappelle de son enfance, en particulier. Les cicatrices dans le dos ne sont pas seules des cicatrices de guerre, il y a les marques de ceinture de son père, quand il était gamin et qu'il n'obéissait pas. Il y avait aussi la fois où il était tombé de cet arbre parce que son frère l'avait poussé, et qu'il s'était brisé une côte qui avait traversé la peau à niveau du ventre. Il se rappelle aussi de la première fois que la magie est apparue chez lui, il avait animé un petit tank miniature qui avait tiré sur son père. Puis il y a toutes ces autres choses, et, enfin, à 11 ans, la lettre pour Poudlard, cette école que ses parents ne connaissaient pas. Mais il y est allé, et il est allé à Poufsouffle. Il a appris les bases de la magie, en sept ans, avant de rejoindre l'armée de Terre comme l'avait fait son père, au même âge. Il a mêlé les deux mondes, armée et magie, pour le bénéfice de la nation et de lui même. Il a fini par apprendre à devenir Auror, même s'il a finalement laissé tomber sa priorité principale, afin de protéger ses hommes du mieux, d'un monde dont la démocratie n'a aucune règle dans les ruelles où on vous pointe une arme au visage. Il a perdu tous ses amis, ils arrivent par trentaines, seuls une quinzaine survivent le premier mois. Puis il a été promu, à 29 ans, et il a eu le droit de rentrer. Il a rencontré une jeune fille, là bas, qu'il a fini par épouser lorsqu'il est rentré trois ans plus tard. Et, là également, ils ont conçu un enfant qui vint au monde neuf mois plus tard. Il ne put assister à l'accouchement, il dû le faire par internet qui manqua à l'appel à cette époque. Il n'utilisa plus sa baguette magique pendant six ans, qu'il fut avec l'armée de Terre. Peut-être pour évacuer, pour révéler des magiciens locaux. Un duel se déclara entre lui et un arabe local, une fois. Il le remporta, et dû effacer la mémoire de ses camarades de brigade et de tous les témoins présents. Un miracle qu'il soit encore si peu abimé, si on peut dire comme ça. Il a sauvé des gens, il en a vu mourir. Il a vu son fils pour la première fois, il y a trois ans, en rentrant. Il en est tombé raide dingue, il l'aime plus que tout au monde. Et puis, cette fois là, en rentrant, il a découvert sa femme dans le lit d'un autre homme. Elle profitait parce qu'il était en mission. Lui, il risquait sa vie pour faire quelque chose de cette dernière plus tard, et elle allait batifoler chez un autre, laissant le fiston au lit pendant qu'elle utilisait la carte de crédit d'un pauvre moldu. La rage qui le gagna en découvrant cette traîtrise l'agita tellement, que sur place en mission, il devint incontrôlable une période de temps. Il manqua de tuer certains de ses amis en raid, mais fini par se calmer. Il signa les papiers de divorce par l'internet, avant de reprendre le service militaire. La garde de l'enfant fut confié à moitié à lui, car la mère ayant été infidèle pendant le mariage avait perdu la totalité du pouvoir sur l'enfant aux yeux des juges. Un petit rayon de soleil dans un quotidien fait de poussière et de mort. Et qui sait, maintenant, ce qu'il serait devenu sans son fils, Gabriel? Gabriel, un nom salvateur...

La machine qui mesure les pulsions du cœur s'agite, il tousse une fois, deux fois. Instantanément une infirmière est sur place, regarde ses blessures, et le voit ouvrir les yeux. Il est de retour. Il serre la main de son fils qui n'a pas bougé de son chevet pendant trois jours, avant de refermer les yeux. Il revoit encore le visage de son camarade de brigade, et demande des nouvelles. Il n'a pas survécu. Mais bientôt, il est libéré de l'hôpital, avec une béquille pour se tenir debout. Il a encore un teint maladif, et la cicatrice de la trace de la balle sur sa tempe est encore rouge. Il sort du monde magique et se présente chez les Moldus, afin d'avoir des nouvelles. Il va visiter chaque membre de la brigade chez sa famille, leur fait des accolades, avant de repartir. Il est appelé dans le siège du Ministère de l'Intérieur moldu, et on l'honore d'une médaille pour sa bravoure et ses services. Il n'a plus à retourner au front, il a assez servi comme ça.

Maintenant, le monde va encore plus mal. Depuis peu, les choses empirent, la folie semble atteindre des niveaux jamais atteints auparavant. Il voit des enfants dans la rue se battre, des adultes se lancer des choses, des sorciers en pleine rue. Le monde va mal, il ne tourne plus sur son axe correctement. Lui même sent un changement, il y a quelque chose qui cloche. Gabriel a peur, Roderick ne l'affirmera jamais, mais quelque chose va mal. Son expérience militaire lui dicte d'agir, mais que faire ? En plus, un des pires criminels de l'histoire sorcière vient de s'échapper de prison. Les forces publiques, moldues et sorcières sont débordées. Il faut qu'il aide, qu'il fasse quelque chose, sinon il deviendra fou. Il jette avec rage la béquille qui le tenait droit et se renforce petit à petit. Il aidera où il pourrait. A Poudlard, pourquoi pas, les adolescents sont si innocents de la cruauté de la vie là bas, il ne veut pas les laisser être gobés vivants par cette machine à tuer. Il est actuellement à Pré-Au-Lard, et cherche à avoir un entretien avec un responsable à Poudlard, inaccessible pour l'instant; Gabriel l'accompagne, sa mère l'a abandonné dès le début des problèmes, elle est tombée dans la cocaïne. Sa famille respectueuse va mal, son frère cadet est un junkie en centre de désintoxication, sa mère est tuberculeuse, son père a fait un arrêt cardiaque mais s'en est remis. Tout va mal. Et pourtant, la vie continue, aussi insignifiante soit-elle...

Un beau jour de Septembre, lui et son frère jouaient avec les souvenirs de guerre de leur père. Ils avaient chacun leur tank, chacun leurs hommes en plomb. Son frère trichant selon les règles qu'ils avaient instaurées, il approcha par l'arrière. Roderick profondément choqué par cette tromperie de gamin, fit exploser son propre tank, dans un bout vint se ficher dans la joue de son frère et la mettre à vif. Enragé, son père fut d'abord réticent à accepter la condition de différent de Roderick. Mais, finalement, les signes changeant et devenant de plus en plus visibles, ils durent se rendre à l'évidence lorsque la lettre de l'école de magie se présenta à eux : leur fils était 'unique' selon leur mode de vie, et il devait suivre l'enseignement qu'on réservait à cette espèce d'hommes. Ils se souviennent toujours de ce jour là, en particulier le frère Mike, de Roderick, dont la joue droite est entaillée par le projectile du tank depuis son plus jeune âge...