Cracbadaboum; Une malédiction, des sorciers. Oserez-vous ?
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 Lequel est le cobaye de l'autre.

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Gavin Harris
Gavin Harris



▌Âge : 32 ans
▌Ancienne maison : Serdaigle.
▌Sang : Impur
▌Humeur : Obsédée.
▌Emploi : Emboîteur de papy.

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MessageSujet: Lequel est le cobaye de l'autre.   Lequel est le cobaye de l'autre. EmptySam 7 Fév - 18:50

Premier post pour Sezuan D. Raven


    La bâtisse se dressait là, sur ce petit bout de terre perdu dans les aux froides et tourmentées de la mer du nord; un bâtiment volontairement coupé du monde, loin, au plus loin des côtes britanniques, au plus loin de la paisible population de Grande-Bretagne... Population tant moldue, que sorcière qui plus est. Une bâtisse de pierres noires; une forteresse qui se fondait dans le ciel sombre, si propre à celui qui prenait place lorsque la nuit faisait son œuvre dans cette région du monde, une tour fantôme dont nul ne souhaitait jamais connaître l'existence. Une tour perdue au milieux des flots déchainés, qui se soir, semblait calquer leur danse sur le rythme du tonnerre et de la pluie qui s'écrasait sur l'immensité de pierre dont on ne voyait pas la fin... Azkaban, la forteresse maudite; unique prison pour sorcier en Grande-Bretagne, isolée du fait qu'elle renfermait en son sein certain des plus grands criminels de notre temps. Alors que les éclairs continuaient à danser autour de la tour, comme pour offrir à cet unique visiteur qui bravait la pluie et l'orage, un spectacle qu'il ne regretterait pas, le sorcier promenait ses yeux sur le mur d'enceinte qui lui faisait face. Pas une seule fenêtre, voilà qui l'amusait toujours beaucoup, et qui pourtant, l'effrayait aussi; les prisonniers étaient coupés de tout, seulement accompagné de leur pensées troublées par cette solitude qui les rongeaient de l'intérieur et par les râles incessants de ses créatures qui gardaient la prison.

    Ainsi, Gavin Harris se trouvait là, dressé seule face à cette immense monument à la gloire de la justice... Seul à affronter les éléments et cette pluie qui ne cessait de venir fouetter son visage sans que le sorcier ne se sente dérangé outre mesure. Il fallait dire que même lui ne ce sentait pas à l'aise en cet endroit, que même lui -qui pourtant ne venait que pour une visite- appréhendait son bref séjour à l'intérieur des murs de la forteresse, alors vous pensez bien que la pluie ne le dérangeait pas plus que ça pour le moment; au contraire, il aura au moins pu profiter de cette impression de liberté que lui offrait ces gouttes glaciales coulant de long de son corps avant de pénétrer dans l'étouffante atmosphère qui régnait à l'intérieur de l'immense bâtisse. Entrer pourquoi me demanderez vous; si cet prison le perturbait tant, pourquoi ne pas respecter la plus ancienne et la plus noble des traditions de ce très cher Docteur Harris, à savoir fuir devant ce qui le dérangeait au lieu de porter ses pas dans les couloirs de la prison? Et bien tout simplement parce que le prisonnier qui venait à subir la visite de notre sorcier l'intéressait au plus haut point. Sezuan Drakan Raven, psychopathe de son état et une des terreurs de notre société; un homme dont il faut se méfier comme la peste, dixit Sean, et pour que le chef des Aurors en personne fasse un tel commentaire sur un prisonnier, c'est que ce dernier le mérite... Et ça, notre beau docteur l'a bien compris au fil de ses visites. Vil, cruel et manipulateur, même Gavin ne sais pas toujours quand il doit se fier à ce qu'il voit de cet être... Il ne sais que trop rarement sur quel pied danser, même si il est vrai que depuis quelque temps, il à tendance à penser qu'il cerne de mieux en mieux la personnalité du prisonnier qu'il assume à « autopsier ». En quoi est-il si intéressant aux yeux d'un simple médicommage? Parce qu'il sort de l'ordinaire; sa folie passionne Gavin, comment, comment un homme peut-il être aussi cruel... Et intelligent par la même occasion, même si cela, vous ne l'entendrez jamais sortir de sa bouche; pourtant il faut bien avouer que la fierté de notre cher Gavin est une des causes de ses allers et venues répétés entre le monde de la magie, et celui de la prison... Il veut prouver qu'il est bien plus intelligent que ce Sezuan, il ne supporte pas que ce dernier ose lui tenir tête et c'est pour cette raison qu'il le pousse tant à bout; si le prisonnier craque, c'est le médecin qui l'aura remporté. Jeu dangereux vous dîtes? Non, pas tant que lui sera libre, et ce cher Raven derrière les barreaux.

    Inspirant un grand coup, il se mit en marche; ses pas prenant la direction de la porte qui gardait l'accès à l'intérieur de la forteresse. Il sortit rapidement sa baguette de la poche intérieure de son long manteau avant de faire face aux gardiens du lieu. Les détraqueurs, créatures infâmes qui commençaient à se dessiner aux yeux de notre sorcier à mesure qu'il s'approchait de l'entrée de la prison; deux, une de chaque côté de l'immense porte d'acier; deux créatures semblables à des ombres, des choses qui, dissimulées sous leurs longues robes noires observaient Gavin s'approcher d'elles, leurs visages masqués par une capuche toute aussi noire que la robe à laquelle elle était rattachée... Les détraqueurs, pire souffrance des prisonniers d'Azkaban; pire que la solitude, pire que l'étroitesse de leurs demeure... Rien n'est pire que ces créatures, celles là même qui se nourrissaient de la moindre once de bonheur pouvant habiter un sorcier; celles qui détruisaient à petit feu les sorciers dont elles avaient la charge.

    Sa baguette fortement serrée entre ses doigts, Gavin parvint au niveau de la grande porte d'entrée et donc, des deux détraqueurs qui encadrait cette dernière. Lentement, l'un deux sembla glissé vers lui; d'une voix sèche, il souffla un bref, « Gavin Harris, je suis là pour une visite. ». La créature s'arrêta net dans son élan, sans doute ennuyé par le ton utilisé pour stipuler le motif de la présence du sorcier qui lui faisait face; il faut dire que le Docteur Harris n'avait jamais été tendre avec ces créatures, à juste titre évidemment, et ces dernières n'appréciaient pas particulièrement sa façon de les diriger à chaque rencontre. D'un simple mouvement de main, l'infâme créature ordonna à la porte de s'ouvrir; dans un grincement des plus désagréable, l'accès à la prison fut libéré et notre sorcier s'y engagea d'un pas vif.
    L'atmosphère qui régnait dans le hall de la prison n'avait pas changée; plus glaciale encore que celle qui régnait en dehors de l'enceinte de ce lieu, elle était oppressante à souhait et fit regretter presque instantanément à ce très cher Gavin son amour pour les gens spéciaux dirons nous. Le sorcier ne traîna pas plus longtemps dans le hall, ne voulant pas perdre de temps inutilement, il se mit en route suivant la direction de la cellule qui abritait le prisonnier qu'il était venu visiter. Enfin, il essaya de se mettre en route, car un nouveau détraqueur s'approcha de lui comme pour lui barrer la route. Levant rapidement sa baguette devant lui, il se contenta de souffler en un murmure menaçant, « Je trouverais le chemin seul, maintenant dégage ou tu le regretteras. »; la créature ne s'arrêta pas immédiatement, continuant son petit jeu d'intimidation en approchant lentement le sorcier, une de ses mains couverte de croutes se levant du même fait. Il n'en fallut pas plus pour que d'un mouvement vif le Docteur Harris envoie une gerbe d'étincelles bleutées aux pieds de l'imposante masse noire qui se trouvait face à lui, reprenant d'une voix haineuse, « J'ai dis, dégage... »; la créature s'exécuta lentement, se contentant de suivre du regard le sorcier qui s'engageait à présent dans l'étroit couloir qui lui faisait face.

    Un couloirs sombre, suffisamment haut pour que les personnes souhaitant circuler dans ses derniers puissent le faire librement; de chaque côté du dît couloir s'alignaient de charmantes et minuscules petites pièces qui s'apparentaient à des cellules, trop petites pour qu'un homme puisse y tenir debout, trop étroites pour que l'on puisse s'y mouvoir correctement, vous l'aurez donc compris, les conditions de vie à l'intérieur d'Azkaban étaient terrifiantes. Progressant dans les ténèbres de la forteresse, ses pas se répercutant en écho le long du couloir, il n'accordait aucun regard aux silencieux prisonniers qui l'entouraient, se concentrant sur le chemin qu'il devait suivre pour arriver au plus vite à destination; il ignora même la plainte qui se fit entendre dans la forteresse, une plainte déchirante, une perte totale de repère dans un monde d'illusion... Premier symptôme de folie, le hurlement « à la mort ». Les minutes passèrent avant que Gavin ne viennent à poser son regard sur un sorcier assis contre le mur de sa cellule, le dos adossé à la cloison de pierre sombres, semblant totalement perdu dans ses pensées. Un fin sourire se dessina sur le visage du médecin, un sourire presque vicieux et des plus déplacés dans ses conditions; lentement, il leva de nouveau sa baguette et souffla un faible « Lumos. ». Aussitôt, un faible filet de lumière illumina la cellule et son propriétaire; l'interrogatoire allait pouvoir commencer. Dévisageant le sorcier qui lui faisait face, il évalua rapidement l'état physique dans lequel se dernier se trouvait; toujours vêtu de haillons, il semblait encore plus amaigri que lors de la dernière visite de notre beau docteur, un visage sombre et émacié, une barbe naissante, voilà qui aurait suffit à tirer la conclusion que ce cher Sezuan n'était pas dans le meilleur des états possibles... Mais Gavin n'était pas né de la dernière pluie, il savait qu'il ne fallait pas se fier à l'apparence de ce sorcier. Un sourire encore plus prononcé sur le visage, il murmura, d'une voix plus chaleureuse que jamais, comme lorsque l'on s'adresse à un enfant en bas âge qui nous aurait vraiment manqué, « Alors, comment va mon cobaye préféré aujourd'hui ? »; provocation quand tu nous tiens... Voilà une rencontre qui s'annonçait des plus intéressante.
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MessageSujet: Re: Lequel est le cobaye de l'autre.   Lequel est le cobaye de l'autre. EmptyDim 8 Fév - 18:19

    Temps qui passe, temps qui vole. Combien de temps ? Chaque misérable seconde passée dans cette cellule pourrie, chaque laps de temps, était gravé à jamais dans les mémoires de chacun des prisonniers. Ceux qui étaient condamnés pour quelques années, craquaient le plus souvent les premiers. Ils étaient condamnés pour 5, 6, 7 années de captivité dans les cellules minuscules, habituellement puisque leurs crimes étaient pardonnables après un certain temps passé seul à seul, confronté aux éléments cruels, et aux autres prisonniers plus costauds, ou plus fous. Les lamentations, les cris de détresse, ou les crissements des ongles contre les murs auraient vite fait de rendre fou un sorcier condamné pour deux ans. Mais, n’était-ce pas là le but de cette prison ? Faire souffrir le martyre à ses condamnés ? Sinon, pourquoi avoir posté des gardes inhumains, froids, glaciaux et prêts à arracher l’âme d’une personne sans regretter aussitôt comme gardiens de la prison ? Les pires prisonniers étaient ceux laissés à dépérir, à jamais, dans leur cellule. 4 mètres carrés de la si précieuse prison, construite artificiellement sur un lopin de terre, en pleine mer du Nord, frappée constamment par les vagues, l’écume, et le froid venu du haut Nord. Toux, asthme, bronchites, puis hypothermie et enfin la camarade des Détraqueurs, la Faucheuse, étaient des visiteurs ordinaires dans la prison. Il vient toujours un temps où il faut se laisser aller, lorsque l’esprit et le corps sont épuisés, autant par l’effort que par la folie.

    Ils venaient et passaient, entraient debout, sortaient allongés, pas même couverts d’un drap. Sous l’œil attentif des autres prisonniers, les plus faibles s’en allaient après avoir embrassé la Mort et étaient enterrés d’un cérémonial peu commun, peu connu, mais assez cependant, pour savoir qu’il n’y aurait pas de nom sur la tombe. La principale cause de mortalité ? Le désespoir, juste à côté du froid mordant. La plupart ne résistaient qu’une semaine, perdus dans leur esprit, sans aucune chance de pensée chaleureuse ou heureuse. Tout était noir et bleu marine ici, couleurs froides. Pas de feu de l’Amour, pas d’Orangé d’un lever de soleil passé aux côtés d’une fille. Chaque étincelle de bonheur était aussitôt réduite en cendres par la présence continue, et pesante des Détraqueurs. Les seules personnes à braver ces conditions éprouvantes étaient celles dont l’âme était aussi noire que les éléments. Les condamnés à perpétuité, le plus souvent. Pour être les sujets d’une telle condamnation, les pires crimes avaient été exécutés en sang-froid, mais le juge avait été assez humain pour leur éviter l’errance sans âme. Ou assez intelligent pour comprendre que la fin de sa vie, passée seul face à ses pensées, ou dans les cris des autres, rendrait finalement la raison et la vraie folie aux concernés.

    Il n’y avait pas de hiérarchie dans la prison. Dès qu’une cellule se libérait, un nouveau prisonnier remplaçait. Perpétuel, ou quelques années seulement, peu importe les voisins, il était laissé face à ses propres moyens, personne n’étant là pour le secourir. Ç’avait été exactement le même scénario pour Sezuan. Ses voisins lui avaient demandé ses crimes, pris d’un désir de savoir du monde extérieur. L’un d’eux, un jeune de 28 ans, avait regretté instantanément la question. Fier de ses actes, Sezuan avoua tout, comme il l’avait fait dans le tribunal. Il y a 2 ans. Depuis, il n’a prononcé que quelques mots. Les autres sont partis, le gamin de 28 ans, prit de folie était mort quelques semaines après son arrivée.

    Et puis. Insensible aux Détraqueurs, laissait-il paraître, quelqu’un se présenta à Sezuan quelques mois après son incarcération. Ne relevant même pas le regard pour affronter son interlocuteur, Sezuan le laissa parler d’abord. La lumière du sortilège d’éclairage l’aveugla quelques instants, mais il resta imperturbable. Gavin Harris, médecin réputé, apparemment. Quel intérêt avait-il à venir voir à Azkaban, un des pires criminels de l’histoire du 21ème siècle sorcier ? La première rencontre fut silencieuse, plus souvent rompue par quelques lueurs d’espoir de prisonniers avoisinants, suppliant pour un peu de lumière. Sezuan, était resté silencieux, n’avait ouvert la bouche. Jusqu’au moment où Gavin avait décidé de partir. Il n’avait pas relevé le regard. Un seul mot, sorti de sa bouche. Un seul depuis plusieurs mois. « Déjà ? » Prononcé comme une lame de couteau, ses lèvres se fendirent en un sourire étroit, puis se referma instantanément lorsque Gavin quitta les lieux.

    En 2 ans passés dans la prison, les seules visites rendues au prisonnier furent celles du médecin. Aujourd’hui n’échapperait pas à la règle. Ouïr les grandes portes grincer, malgré les coups de tonnerre, les vagues se fracassant conte la bâtisse, Sezuan ne put s’empêcher de sourire. Encore. Il appréciait ses moments de « discussion » même s’il ne pouvait réellement les qualifier d’une telle manière. Oh, non. Les bruits de pas au bout du couloir, la tête qui remonte contre le mur, en soufflant doucement. Pas de réaction. « Lumos » Lux fugit, comme l’avait dit un certain Dieu, pour les moldus. L’œil parcourut l’attirail de son visiteur avant de poser sur le vide.

    « Alors, comment va mon cobaye préféré aujourd'hui ? »

    Oh, cette expression. Prononcée comme à un enfant, comme à un imbécile. Mais laissez le faire, si ça l’amuse de se sentir supérieur, de l’autre côté des barreaux. Supérieur seulement, pas en sécurité. Deux mots distincts du Dictionnaire, sous la même lettre, qui ne s’accompagnaient pas forcément. La question, elle, resta sans réponse un certain temps. Avant que le regard vide, noir et brillant de folie de Sezuan ne s’étire vers celui de Gavin. Droit dans l’œil, n’y allant pas par d’autres chemins.

      « Tu te sens en sécurité, derrière tes barreaux ? »


    Question hors sujet. Complètement hors sujet, sans rattachement quel qu’il soit à celle de Gavin, Sezuan était pourtant clair dans sa spécificité. Lui, dans sa cellule, était à l’abris des Détraqueurs qui allaient et venaient dans les couloirs. Certes, dénué de tout sentiment de bonheur, de chaleur, il n’avait pas peur pour lui. Gavin, en revanche… Le regard de Sezuan se dirigea vers le bout de la baguette de Gavin, qui projetait une lumière vive autour d’elle. Toujours caché derrière sa baguette. Ferait-il la même chose, plongé dans l’obscurité et le froid de la prison, sans aide magique ? La question se posait. Sezuan resta impassible. Questions contre questions, il n’y avait pas de réponses, la plupart du temps, un jeu auquel les deux concernés excellaient. Oh, Sezuan et Gavin s’étaient croisés avant cette cellule. Ils étaient deux esprits brillants, dotés du même patrimoine scolaire, réussite parfaite à tous les examens. N’ayant pas d’influence sur le monde extérieur par lui même, Sezuan savait cependant que ses actions se répétaient telles des fantômes de son existence. Gavin serait dans les mémoires aussi. Non pas pour les mêmes choses, mais pour ses actions aussi. Semblables, c’est surtout qu’ils l’étaient, et pas qu’un peu. Sezuan tourna le regard vers le mur à sa gauche, observa les inscriptions qu’il avait faîtes dessus. Ses lèvres se fendirent en un large sourire. Il ramena sa tête vers l’arrière en courbant l’échine, et ferma les yeux, amusé par un songe qu’il venait d’avoir… Qui devait interroger qui, déjà ?
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Gavin Harris
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▌Humeur : Obsédée.
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MessageSujet: Re: Lequel est le cobaye de l'autre.   Lequel est le cobaye de l'autre. EmptyLun 24 Aoû - 10:41


    Créer l'illusion même de la mort, tel était au regard de notre sorcier le rôle de cette forteresse; conduire les coupables à la mort, tel était l'utilité d'Azkaban aux yeux de la justice.
    La pire des peines de mort; une condamnation à l'isolement, à un isolement entrainant une perte totale de repère, une perte définitive, irrémédiable de la moindre once d'humanité pouvant habiter notre être, notre âme, notre esprit. Une porte de cellule, comme une porte pour la folie; un accès direct pour l'asile. Entre les fous, les psychopathes, les innocents et les coupables, plus aucunes différences. Tous dans le même bateau, tous logés à la même enseigne. La brume de leurs esprits n'avait d'égale que celle qui entourait la bâtisse aux premières lueurs du jour. Une fois entre les murs d'Azkaban, tout prisonnier était égal aux autres, qu'importe ses crimes, qu'importe l'injustice qui l'eut conduit ici, tous se voient jouir du même statut; une égalité aux yeux de tous, une égalité devant la mort.
    La pire des peines de mort, à tel point que le baiser d'un détraqueurs seraient plus doux aux yeux de notre visiteur. Après tout, qu'est ce que la mort de l'âme et de l'esprit contre la mort même. Un légume, oui, mais un légume avec un cœur qui bat, un corps qui fonctionne. Rien, rien ne semblait pire à ses yeux que la véritable mort, celle ou l'être lui même cesse de vivre et se volatilise en même temps que son âme. Hors, combien de ces prisonniers s'étaient retrouvés fous au point de se laisser mourir; combien avaient eut la force de lutter, de tenir et de s'offrir une nouvelle vie... Peu, trop peu. Un accès à la folie qui entraine la mort de l'homme, pas du condamné, mais de l'homme.
    Une vaste mascarade aux yeux de notre sorcier. Inutile. Inutile tous ses baisers, toutes ses masses sombres venant à soutirer l'âme du condamné en un simple acte normalement signe d'amour, de sentiment. Inutile de demander aux détraqueurs d'embrasser les coupables, ils mourront tous un jour ou l'autre, en proie à leurs folie meurtrière pour leur personne. Créer l'illusion de la mort, et cela, uniquement pour amener le « coupable » à la fin de son existence.

    « Tu te sens en sécurité, derrière tes barreaux? »

    Amener à la mort. Pourtant. Pourtant lui, ne semblait en aucun cas vouloir y arriver. Comment une personne folle à lier pourrait elle devenir plus atteinte encore; fou il l'était à n'en point douter. Plus même que tous les autres prisonniers en « phase terminale » réunis, alors pourquoi? Était-ce cette folie qui lui permettait de sortir en permanence la tête de l'eau, de marquer la différence avec ses congénères, ses camarades. Avait-il atteint le point de non retour avant même que les portes d'Azkaban ne s'ouvrent pour lui... Oui, c'était l'une des conclusions à laquelle était arrivé Gavin il y avait de cela plusieurs mois.

    « Pourquoi aurais-je besoin de me sentir en sécurité? »
    Une question pour une question. C'était toujours le même schéma, le même déroulement à chaque entrevue. Un échange de question qui entrainait un long silence de la part des deux hommes, un silence pesant uniquement perturbé par les sanglots de celui qui habitait la cellule voisine de ce cher Sezuan. Seulement, aujourd'hui ce serait différent, la question de son cobaye eu le don d'éveiller la curiosité du médicomage; avait-elle valeur de menace? Pourquoi, pourquoi mettre en cause sa sécurité... « Allons Sezuan, avec tous ses silences je vais finir par croire que tu as peur de me répondre? ». Une voix calme, maitrisée, comme à son habitude lorsqu'il faisait face à cet individus; et à son tour, comme une vielle rengaine, le seul son que Sezuan offrit à son vis à vis fut celui du silence. Un silence qui dura de longue minutes, comme à l'accoutumée, un silence que seules les vagues qui s'écrasaient sur l'ilot servant de support à l'immense bâtisse, que seuls les éclats du tonnerre qui proposaient une nouvelle fois aux oreilles de la populace une mélodie violente à souhait et les lamentations des autres prisonniers venaient perturber. « Réponds Sezuan », le ton employé pas le visiteur s'était fait plus sec, plus autoritaire. Un ordre, rien de plus qu'un ordre. Après tout, il avait bien le droit, lui Gavin Harris, d'exiger une réponse de ce misérable insecte qui avait osé parler de sa sécurité comme si ce malade dehors représenterait une quelconque menace pour sa vie.
    Un fin sourire se dessina sur le visage du prisonnier. Un sourire presque triomphant, un sourire que l'ont se plait à arborer en cas de supériorité manifeste. Et Gavin comprenait sans mal la présence d'un tel sourire, pour la première fois depuis plus de deux ans maintenant, notre docteur avait montré un signe d'agacement face à cet homme que beaucoup considérait comme l'un des plus grands cerveaux maléfiques de notre temps.
    Les faux semblants n'avaient donc plus à être de la partie, Gavin avait échoué face à son adversaire. Il avait perdu ses nerfs, inutile de le cacher, il ne s'était que trahit, dévoilant enfin son véritable caractère. Laissant transparaître une faille qu'il imaginait sans mal, facilement exploitable pour son vis à vis.
    Agitant sa baguette, il fit disparaître la lueur qui jaillissait toujours de cette dernière, plongeant la totalité du couloirs dans une obscurité inquiétante, si propre à la bâtisse dans laquelle Sezuan avait élu domicile contre son gré, cela va de soi.

    « Bien, j'aurais préféré ne pas en arriver là... », souffla le docteur, sa baguette pointée au niveau de l'abdomen du sorcier qui lui faisait face, « Parle, je veux t'entendre parler. Sinon à défaut, je te ferais hurler, je te ferais te tordre de douleur jusqu'à ce que tu implore ta mère de venir à ton secours »

    La seule réponse qui parvint aux oreilles de Gavin fut un rire glacial, sans vie. Un rire dément qui eut le don de le mettre hors de lui tout en lui arrachant un frisson d'effrois. Les éclats de rires ne cessèrent pas, se répercutant en échos le long du couloir. Les plaintes de tous les prisonniers ne furent plus, tous semblaient écouter l'accès de folie de l'un des leurs; plus un sanglots ne raisonnaient, même les râles rauques des gardiens de la prison n'avaient plus lieu d'être... Il n'y en avait plus que pour ce rire.
    A sa propre surprise, les lèvres de Gavin se fendirent en un sourire... Franc. Discernant la silhouette de son vis à vis avec plus de précision malgré les ténèbres hantant se lieu, il ne fit que prononcer d'une voix calme une simple et unique phrase... « Très bien, dans ce cas Sezuan, je vais te faire hurler. Endoloris ».
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