C’est toujours quand vous vous retrouvez seule en quête d’une compagnie, agréable ou non peu importait en cette situation, que vous vous rendez compte avec effroi qu’il n’y a pas une âme qui vive, ou tout du moins assez charitable pour combler votre solitude grandissante. Enfin c’était sans noter le fait qu’elle ne voulait pas voir certaines personnes pour leur agacement et qu’elle tenait à éviter par tous les moyens –bizarrement tous ceux dont elle était sensée être très proche-, d’autres pour leur bêtises, d’autres encore car ils ne savaient pas aligner deux mots pouvant attirer son attention plus d’une seconde, et enfin d’autres dont la simple voix suffisait à la mettre hors d’elle, forcément cela réduisait considérablement les chances de se trouver un ou une partenaire en ce début d’après midi. Notre Serpentarde aurait bien pu aller faire un tour dehors avec le temps qu’il faisait cela n’aurait vraiment pas été une erreur –parce que son esprit avait grand besoin d’être aéré, ou voir même d’y faire des trous d’air peut être cela arrangerait-il son état-, mais malgré les interdictions elle était déjà persuadée qu’elle y retrouvait des êtres très peu fréquentables.

Alors que faire quand vous êtes enfermée dans votre école, de force, et de surcroît pendant les vacances ? Rien. C’était la triste et bien maigre conclusion à laquelle elle avait finit par arriver. Passionnant. Autant aller faire un tour du côté du saule cogneur, au moins lui il était en activité constante, et puis avec un peu de chance s’il se mettait à la secouer, encore une fois peut être serait-ce mieux pour elle. (Veuillez m’accorder deux minutes de pause, juste le temps d’imaginer Synthia Grey secouée comme un vulgaire chiffon par l’arbre facétieux. Merci.) C’est là qu’elle aperçut une silhouette qu’elle semblait connaître, un rouge et or du nom de Keven Dawson. Le jeune garçon était loin d’être un inconnu pour elle, elle se souvenait parfaitement que tous les deux avaient pour habitude de s’échanger des câlins, fort appréciables, mais surtout d’un réconfort nécessaire, une sorte de peluche ambulante pour faire plus précis. Maintenant à savoir comme les deux jeunes en étaient arrivés à un tel attachement elle n’en savait strictement rien –ou plutôt une certaine ouverture d’une certaine boîte lui avait fait un lavage de cerveau considérable-. Ce cher Dawson était LA compagnie idéale. Analysant bien vite la situation elle aperçut qu’ils ne se retrouvaient pas à n’importe quel étage ni même devant n’importe quel mur. Sans même prendre le temps de réfléchir –une qualité qui lui faisait peut être défaut en ces temps troublés-, la jeune fille s’approcha à petites enjambées du Gryffondor, l’interpella de la sorte : « Hey Dawson tu t’ennuie ? ». Ne laissant pas de possibilités de réponse au dit individu, elle ne lui permit aucune retraite possible si bien qu’elle arriva dans son dos, l’attrapa par le bras, et l’attira devant le mur de la célèbre salle sur demande. Une porte se matérialisa, et ils entrèrent, enfin Syn’ entra emportant avec elle le second. Appelons ce type de comportement pure folie, enfantillage, gaminerie, ce que voulez vous, mais quoi qu’il en soit c’était loin d’être digne du rang qu’elle se devait de tenir. Au diable les convenances. Convenances ou pas, la voilà maintenant toujours enfermée dans le château, dans une pièce, mais avec une douce compagnie, comme on dit on ne peut pas tout à avoir. Maintenant restait à savoir dans quel état d’esprit se trouvait Keven, ça c’était une toute autre histoire…

« Pourquoi tu m’as emmené ici, Syn ? », il avait une voix plutôt agréable. D’accord il ne comprenait pas tout, elle non plus je vous rassure –comment ça n’était pas rassurant-, mais au moins il ne semblait pas lui en vouloir pour cette initiative particulière qu’elle avait pris. Elle aurait bien voulu lui répondre, mais quand ce fut le cas elle ne sentait plus le sol sous ses pieds. Voilà qu’elle se retrouvait dans les bras de Keven. C’était une entrée en matière particulière, pas déplaisante puisqu’elle connaissait les bras du Gryffondor par cœur, ça n’en demeurait pas moins particulier. « J’avais oublié, comment tu étais petite… ». Non mais oh. Il allait bien lui ?! On ne s’attaque pas à la taille de Miss Grey. C’était une demoiselle entrant dans la moyenne. La petite moyenne, d’accord… Enfin bon, n’allez pas non plus lui répéter. « J’avais oublié combien tu étais aussi grand que ton idiotie. ». C’était bon enfant. Pas méchant, d’accord pas totalement gentil, mais ce n’était qu’une petite pique de rien du tout. Si Keven connaissait un minimum la serpentarde, il ne lui en tiendrait pas rigueur.

Bien. Donc ils étaient tous deux dans la salle sur demande. Ils y étaient entrés à deux, à quoi donc ressemblait-elle ? Elle était étonnamment peu meublée. Pas très grande non plus. Deux fenêtres se trouvaient au fond de la salle, mais les rideaux étaient tirés. En somme il n’y avait pas tellement de lumière dans la salle. L’ambiance aurait pu paraître oppressante, mais compte tenu de l’état d’esprit de la jeune fille c’était loin d’être le cas. Au contraire elle aimait beaucoup cet éclat tamisé. Ce fut pratiquement au bout d’une minute qu’elle nota le détail le plus important. Heuuu pourquoi le seul meuble dans la salle s’avérait être un lit ? Evidemment il ne fallait pas chercher la réponse bien loin, nous aurons tous compris. C’est en avançant vers le lit qu’elle jeta un bref regard à Keven en lui lançant un : « Tu semblais seul et moi aussi alors je me suis dis pourquoi pas. », commença-t-elle en lui expliquant le comment du pourquoi –excellent argument ne trouvez-vous pas ?-, « Alors, qui de nous deux à l’esprit perverti ? »

Séduisant le jeune Dawson ? Comme il venait de lui dire un bon nombre de filles devaient fantasmer sur lui, ceci répondra à la question précédente. Il était bien bâti et avait une gueule d’ange, que demander de plus quand cerise sur le gâteau cette même personne est câline et réconfortante. Oui Keven avait un beau rôle, il fallait juste savoir où se trouvait la limite entre le jeu et la réalité. Et puis il y avait de quoi regarder chez le jeune homme, ce ne serait certainement pas Miss Grey qui vous dira le contraire. L’avantage de leurs petits câlins c’était qu’au final la silhouette, la carrure du Gryffondor était loin de lui être étrangère. Elle savait donc de quoi elle parlait quand elle affirmait que notre très cher Dawson était plutôt gâté par la nature. Il avait un physique attirant, et ce n’était que ce physique qui semblait-il faisait changer la serpentarde. Après tout, n’était-ce pas monnaie courante qu’elle s’abandonne entièrement à des bellâtres sélectionnés, il fut un temps ? En effet. Alors pourquoi ne pas recommencer. Rien n’avait changé, juste elle. Juste elle, qui du jour au lendemain avait bêtement décidé de plus s’amuser. A se demander ce qui lui était passé la tête –de l’intelligence-.

« Un nouveau genre de câlin ? », au moins les intentions des deux étaient maintenant dévoilées. C’est toujours mieux dans ce genre de situation, surtout que Synthia ne possédait réellement pas de sentiments à l’égard du jeune homme pouvant expliquer une telle action. Il y avait juste une envie particulière qui était cachée derrière. Il avait ses mains sur ses hanches. L’espace d’un instant un flash éclaira son esprit. Une image. Celle d’un autre Gryffondor dans cette même position avec elle. Un certain Turner. Il faut croire que cette légère seconde de conscience ne suffit pas à faire pencher la balance du bon côté, si bien qu’elle répondit à la proposition alléchante de Keven un sourire qui en disait long sur le visage. « Tu es capable de ce genre de câlin, toi ? ». Une fois sa phrase taquine lancée lui disant à demi-mot qu’elle attendait des preuves, elle posa ses mains sur celles du rouge et or, pour les faire glisser le long de son corps les menant à sa poitrine. Quelle meilleure manière que celle-ci afin de lui faire comprendre plus clairement non ? Ne lâchant pas ses yeux, sa main gauche vint à attraper le pantalon du jeune homme par la ceinture. Comme le lit était juste à quelques centimètres, elle se laissa tomber en arrière, atterrissant sur le matelas, mais surtout entraînant dans sa chute Kev’ qu’elle tenait toujours. Tous les deux pouvaient ainsi bien mieux sentir le corps de l’autre.